Attaques de DAB dans le Grand Est : six suspects mis en examen

  • Par le commandant Céline Morin
  • Publié le 27 janvier 2021
© OCLDI Nancy

Au terme d'une longue enquête, conduite par l'office central de lutte contre la délinquance itinérante, la section de recherches de Nancy et le groupement de gendarmerie départementale des Vosges, sept individus suspectés d'être impliqués dans une série d'attaques de distributeurs de billets ont été interpellés, le 19 janvier dernier, en Haute-Marne, en Isère et dans les Vosges. Six d'entre eux été mis en examen par le juge d’instruction de la JIRS de Nancy.

Aboutissement de longs mois d'enquête, conduite sous l'égide de la Juridiction inter-régionale spécialisée (JIRS) de Nancy, une opération judiciaire d'envergure, déclenchée simultanément en Haute-Marne, en Isère et dans les Vosges, a permis l'interpellation de sept individus, auteurs présumés d'une série d'attaques de distributeurs automatiques de billets dans le Grand Est.

Plusieurs centaines de milliers d’euros de préjudice

C'est au printemps dernier, plus précisément en avril, que l'enquête sur les agissements de cette équipe criminelle débute. La région Grand Est enregistre alors plusieurs attaques de distributeurs automatiques de billets au moyen d'explosif gazeux. Les malfaiteurs s'en prennent à des agences postales ou bancaires, occasionnant d'importants dégâts, comme à Contrexéville (88), Vittel (88) et Saint-Loup-sur-Semouse (70).

Le préjudice global de ces attaques s’élève à plusieurs centaines de milliers d’euros, incluant les sommes dérobées (51 050 € en billets), les destructions occasionnées sur les établissements bancaires et les véhicules volés. Viennent également s'y ajouter les importants dégâts occasionnés sur les bâtiments abritant les distributeurs de billets. Ainsi, à Contrexéville, il a été nécessaire de prendre un arrêté de péril pour l'immeuble touché, tandis qu'à Vittel, certains des locataires ont été contraints de déménager au vu des dégâts subis par leurs appartements.

Une équipe criminelle rayonnant depuis la Haute-Marne

Les premiers éléments de police technique et scientifique recueillis sur les différentes scènes de crime ainsi que les premiers recoupements orientent les soupçons des enquêteurs de la gendarmerie vers un groupe criminel organisé itinérant, agissant principalement depuis la Haute-Marne et rayonnant dans les départements voisins.

La nature et la gravité des faits engendrent rapidement, dès le 2 juin, l'ouverture d'une information judiciaire à la JIRS de Nancy, pour vols en bande organisée, destruction du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes et association de malfaiteurs en vue de préparer des crimes, en l'espèce des vols en bande organisée

Une cellule d’enquête, composée de militaires de l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI), de la Section de recherches (S.R.) de Nancy et du Groupement de gendarmerie départementale (GGD) des Vosges est alors mise en place afin de poursuivre les investigations et matérialiser l'architecture de l'équipe criminelle et son mode opératoire.

L'étau se resserre alors autour d'un groupe de trois malfaiteurs chevronnés, autour desquels gravitent d’autres individus, notamment chargés d'assurer la fourniture de véhicules et de moyens informatiques et électroniques, tels que des boîtiers de démarrage automobile, nécessaires à la commission des attaques. Les enquêteurs identifient parallèlement des lieux d'entrepôt des véhicules volés et du matériel nécessaire à la fabrication des détonateurs.

Sept individus interpellés, six mises en examen

L'enquête étant arrivée à maturité, les gendarmes, en accord avec le juge d’instruction de la JIRS de Nancy, décident de procéder aux interpellations des suspects.

Une opération d'envergure est donc déclenchée le 19 janvier dernier, simultanément en Haute-Marne, en Isère et dans les Vosges. Près de 110 militaires sont ainsi mobilisés ; la cellule d'enquête étant appuyée par les effectifs de l'antenne GIGN de Reims et des militaires des trois départements concernés ainsi que du Rhône, pour procéder aux interpellations en toute sécurité et conduire les différents actes de police technique et scientifique ainsi que les auditions.

Sur les différents sites, sept hommes, âgés de 31 à 50 ans, sont interpellés et placés en garde à vue. Six d'entre eux sont présentés au juge d'instruction les 21 et 22 janvier et mis en examen. Trois des mis en cause sont placés en détention provisoire et les trois sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du parquet.

© OCLDI Nancy

Des véhicules volés, du matériel permettant la fabrication d'explosifs et... un singe !

Lors des perquisitions, les enquêteurs découvrent deux véhicules volés, dont un enterré dans la propriété d'un des malfaiteurs, ainsi que de nombreux éléments tendant à démontrer la préparation active de nouvelles attaques : plusieurs boîtiers permettant le démarrage des véhicules sans effraction, des clés vierges de véhicules, des calculateurs, un brouilleur GPS GSM, plusieurs cagoules noires et des gants de chantier, une clé ouvrant les portes de service des autoroutes, des piles de 4,5 volts assemblées pour servir de détonateurs, des détendeurs pour bouteille de gaz, plusieurs bonbonnes de gaz et de mélange de gazeux, des tuyaux de gaz avec fils électriques, un pied de biche...

Les gendarmes ont également la surprise de trouver un singe Tamarin, animal protégé, d'une valeur de 6 000 €, dont la détention est interdite. Cette découverte fait l'objet d'une procédure incidente.

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