Coronavirus : les gendarmes font fermer sept sites frauduleux de vente en ligne
- Par la capitaine Sophie Bernard
- Publié le 07 avril 2020
Gel hydroalcoolique, masques, gants, voire tests de dépistage… Les gendarmes sont parvenus à obtenir la fermeture de sept sites internet qui proposaient à la vente tout le matériel adéquat pour lutter contre le coronavirus sans jamais honorer les commandes des clients.
Tandis que le matériel médical vient à manquer en cette période de crise sanitaire, les arnaques, elles, se multiplient et peuvent rapporter gros ! Plusieurs sites ont fleuri sur la toile ces dernières semaines, proposant à la vente la panoplie parfaite pour se prémunir contre le COVID-19, avec des noms prometteurs comme « mapetitepharmacie.fr » ou encore « mynaturalshop.fr ». Problème : les clients commandent et payent en ligne mais ne sont jamais livrés !
Une activité lucrative
Après que de nombreux commentaires de gens floués ont été repérés sur ces sites ou directement sur la plateforme signal.conso.gouv.fr, le parquet de Paris décide d’ouvrir une enquête préliminaire pour escroquerie. Le 25 mars dernier, il saisit l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Grâce aux rapprochements effectués en termes de veille cyber et à leurs nombreux partenariats à l’international, les gendarmes de l’OCLAESP identifient rapidement l’escroc se trouvant derrière ces sites. En effet, celui-ci est connu pour ses arnaques sur internet, proposant à la vente des trottinettes ou ses services pour pirater un compte Facebook, le tout pour mieux soutirer l’argent de ses victimes. L’activité est lucrative puisque 12 000 clients sont dénombrés en moins d’un mois sur l’un des sites, soit un préjudice d’un million d’euros !
Un habitué de l’arnaque
Si le malfaiteur, de nationalité française, opère depuis les Émirats arabes unis pour mieux échapper à la justice, il n’en demeure pas moins que les enquêteurs obtiennent la fermeture des sites en à peine deux jours, ceux-ci étant hébergés sur un serveur français. En outre, l’homme propose à la vente des tests de détection du paludisme en les faisant passer pour des tests de dépistage du COVID-19, non commercialisés. Se rajoute ainsi à l’escroquerie la vente illégale de dispositif médical non déclaré.
Bien qu’il risque cinq ans de prison et 370 000 euros d’amende s’il rentre en France, cet escroc n’hésite pas à s’enfoncer un peu plus dans le mensonge ! Il inscrit ainsi sur ses sites qu’ils ont « injustement fait l’objet d’une fermeture administrative », assure « tout mettre en œuvre auprès des autorités françaises » pour que les boutiques « soient réactivées dans les plus brefs délais » et promet même un remboursement intégral…
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En attendant, l’enquête se poursuit pour examiner l’ensemble des commandes effectuées sur ces sites. Confrontés à de nombreux phénomènes criminels de ce genre depuis le début de l’épidémie, les enquêteurs de l’OCLAESP continuent de veiller sur internet, en lien avec les gendarmes du Centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N) et leurs nombreux partenaires institutionnels et privés.
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