Pelotons de sûreté maritime et portuaire : intervention renforcée
- Par Angélina Gagneraud
- Publié le 15 juin 2017
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À quai et en pleine mer, le risque d'attentat est élevé. Force d'intervention, les PSMP sont en première ligne dans la mise en œuvre de nouveaux dispositifs de lutte antiterroriste maritime.
« À l'instar des Psig Sabre à terre, les PSMP se préparent à être qualifiés Espadon pour intervenir dans l'environnement maritime, c'est-à-dire tant en mer qu'à quai, explique le lieutenant Ronan Le Youdec, commandant le PSMP de Marseille-Joliette. Ce dispositif d'engagement des primo- arrivants, formés et spécialement armés, est en cours de mise en œuvre. Il résulte notamment des demandes de protection des passagers formulées par les compagnies américaines de croisiéristes. »
Intervenir en milieux ouverts et confinés
L'unité est ce jour-là en instruction, comme six heures par semaine. Elle intervient sur un navire à quai, alternant espace ouvert et milieu confiné. « Dans un navire, il y a de nombreuses ouvertures et les murs n'offrent pas de réelle protection balistique. Il est également difficile de se repérer pour celui qui n'est pas habitué… » La passerelle, où se situe le poste de pilotage du commandant de bord, est le point névralgique du bateau. « Il ne faudrait pas qu'il soit investi par des individus malintentionnés, qui pourraient foncer en direction du port. » Contact, appui, couverture : les militaires progressent sous les yeux du moniteur d'Intervention professionnelle (I.P.), qui ajuste le placement de chacun.
« Nous avons la chance d'avoir de nouvelles recrues au sein des PSMP, principalement issues des pelotons de sécurité et de protection gendarmerie ou encore des pelotons d'intervention des escadrons de gendarmerie mobile. Elles sont aguerries au domaine de l'I.P., ce qui participe à une certaine émulation au sein de ces unités. »
L'objectif de la séance est de cibler et de fixer les individus armés, en attendant l'arrivée des équipes d'intervention spécialisée comme les commandos Marine ou encore le GIGN. Ces deux unités sont spécialement entraînées à intervenir en cas de piraterie maritime et d'acte de terrorisme à bord d'un navire. « L'éloignement des unités spécialisées oblige les PSMP à opérer en qualité de primo- arrivants, pour venir en aide aux passagers au plus vite en fixant les individus menaçants. »
Des patrouilles à bord des ferries
« L'été dernier, des ferries ont reçu des lettres de menace », confie le chef d'escadron Jean Pasquier-Bernachot, commandant la compagnie de gendarmerie maritime de Marseille (13). La réaction a été immédiate et, désormais, le dispositif est bien rodé. En effet, depuis le 1er août 2016, cinq à six gendarmes, dont un officier de police judiciaire, montent à bord des ferries reliant la ville de Marseille à la Corse. Ils peuvent également être renforcés par des fusillers marins. Lourdement armés, les gendarmes assurent une présence visible et dissuasive avant le départ, tout au long de la traversée, ainsi qu'à l'arrivée. Et ce, à l'aller comme au retour. « Les armateurs et les compagnies maritimes ont pris conscience de l'aspect vital des questions de sûreté et nous permettent d'assurer la mission comme il se doit. »
Bagages en main, à la recherche de leurs cabines, les passagers ont le regard inquiet. « Dans un premier temps, ils sont surpris de nous voir à bord », confie l'adjudant-chef David Castel, du PSMP de Toulon, posté à l'accueil avec trois de ses hommes pendant que deux autres surveillent la montée des véhicules et des camions.
« Les gendarmes embarquent à bord des ferries de manière aléatoire, pour assurer la sécurité des quelque 2 000 passagers, dans un contexte de menace terroriste fort, insiste le CEN Pasquier-Bernachot. Le risque de tuerie de masse est présent dans tous les esprits. Sur un bateau, du fait de l'éloignement des premiers renforts, l'intervention des primo-arrivants, déjà sur place, prend toute sa dimension. »
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