La gendarmerie des transports aériens : ange gardien des aéroports civils

  • Par le capitaine Éric Costa
  • Publié le 15 juin 2017
Equipe cynophile de la GTA de Roissy Charles-de-Gaulle contrôlant une cargaison de fret avant qu’elle ne soit embarquée dans un avion.
© SIRPAG - MAJ. F Balsamo

Compétente dans le milieu de l’aviation civile, la  GTA remplit à la fois des missions judiciaires et d’intervention. Explications du colonel Francis Formell, commandant cette gendarmerie spécialisée.

Quelle est la mission essentielle de la GTA ?

Placée pour emploi auprès de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), la GTA effectuait initialement une garde périmétrique des zones aéroportuaires. Puis, les exploitants en charge des aéroports ont délégué à des entreprises de sûreté spécialement habilitées, le contrôle et la mise en œuvre des opérations de sûreté pour accéder aux zones aéroportuaires. La GTA a désormais pour mission de contrôler ces entreprises et l’ensemble des acteurs de l’aéroport pour s’assurer qu’ils respectent strictement les règles fixées par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), par l’Europe ou par la DGAC. La réalisation de cette mission nécessite des formations et des connaissances spécifiques.

Sur quels points est-elle comparable à la gendarmerie départementale ?

À l’instar de la gendarmerie départementale, la GTA est active sur le plan de la police judiciaire. Elle traite notamment des affaires de spoliation ou d’escroquerie en lien avec le secteur aérien mais surtout elle détient une expertise rare en termes d’enquêtes sur les accidents d’aéronef. La GTA s’est d’ailleurs dotée, depuis 2004, d’une Section de recherches (S.R.) compétente à l’international, pour faire face aux enquêtes judiciaires majeures liées à l’aéronautique civile ou aux accidents graves d’aéronef, comme celui de la Germanwings. La GTA est également omniprésente dans la mission de renseignement. Elle recherche notamment toute personne susceptible de commettre des exactions à l’intérieur des aéroports mais également celles, parmi les agents de sûreté ou intervenants extérieurs, susceptibles de présenter les signes d’une radicalisation religieuse violente.

Comment contribue-t-elle à la lutte contre la menace terroriste ?

Une lutte efficace contre le terrorisme passe par l’anticipation. Pour ce faire, le renseignement est essentiel. Pour compléter le dispositif de remontée du renseignement, une Antenne de renseignement territorial (ART) a été créée à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle l’été dernier. Neuf autres, en cours de création, seront finalisées à l’été 2017. Les dispositifs de contrôle et de détection ont aussi leur place dans cette lutte.

Ils sont optimisés par des équipes cynophiles de Recherche d’explosifs sur personnes en mouvement (Rexpemo) ainsi que par une méthode d’analyse comportementale que nous avons développée : la Détection préventive des comportements atypiques (DPCA). Elle permet de déceler des signes que l’être humain a du mal à cacher lorsqu’il est en état de stress intense. Cet outil a été mis en expérimentation et devrait être prochainement étendu à toutes les unités des transports aériens. Enfin, deux Psig Sabre ont été créés sur les deux principaux aéroports français que sont Roissy et Orly, augmentant la capacité de réponse de la gendarmerie en cas de survenue d’une attaque terroriste malgré l’ensemble des précautions prises.

Avez-vous recours à la réserve ?

Le développement permanent de l’activité aéroportuaire et le risque terroriste croissant impactent directement la GTA en termes d’effectifs. Pour compléter nos dispositifs, nous nous appuyons donc de plus en plus sur les réservistes. Le nombre de jours emploi réserve a d’ailleurs augmenté de 66 % entre 2014 et 2016, pour un total de 4 205 jours de réserve l’an dernier. Concernant la sécurisation des sites, ce sont 220 réservistes opérationnels qui intègrent les missions de surveillance aéroportuaire. Parallèlement, 23 réservistes citoyens (commandants de bord, pilotes, magistrats, avocats ou directeurs d’entreprise) apportent leur expertise dans le domaine de la sûreté aéroportuaire, la formation aéronautique et certaines enquêtes judiciaires.

 

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