Numériquement vôtre
- Par Aspirant Morgane Jardillier
- Publié le 29 janvier 2018

L’évolution de la sécurité passe par une plus grande intégration des nouvelles technologies. Pour s’adapter au progrès numérique, la gendarmerie s’investit dans l’ère du numérique.
La transformation numérique constitue, pour la gendarmerie, une ligne directrice afin de s’adapter et de répondre aux besoins de la population. « L’enjeu pour la gendarmerie est d’embrasser ces évolutions et d’en faire un atout », explique le colonel Eric Freyssinet, commandant la mission numérique de la gendarmerie nationale, entité créée en mai 2017.
« L’idée est d’inclure le numérique dans chacune de nos missions. Nous devons tirer profit des nouvelles technologies pour être plus efficaces, plus performants et plus proches des citoyens, précise le colonel. Nous notons un fort besoin, de la part des usagers, de moderniser leur relation avec la gendarmerie, et de la part des gendarmes eux-mêmes, de pouvoir pleinement profiter de nouveaux outils. »
Cette transformation n’est pas uniquement technologique, elle englobe également une évolution des thématiques en lien avec les équipements, les usages, la mobilité, l’organisation et la doctrine.
Un apport indispensable
Plusieurs projets sont d’ores et déjà lancés, notamment le déploiement des terminaux Néogend. « L’expérimentation a démontré un fort impact sur l'efficacité de nos gendarmes, leur capacité à être plus présents sur le terrain et donc à offrir un meilleur service aux citoyens. » La brigade numérique, opérationnelle en 2018, visera quant à elle a développer les canaux de contact avec la population. Elle permettra de répondre aux besoins d’un public qui n’a pas le temps ou la possibilité de se déplacer jusqu’à une brigade « physique ».
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Mais en matière de technologies et de numérique, le choix peut rapidement virer au casse-tête : quel domaine investir en priorité ? Quelles seront les technologies de demain ? Comment la gendarmerie va pouvoir les utiliser ? Les influencer ? De quoi la gendarmerie a-t-elle besoin ? Autant de questions auxquelles doit répondre la mission numérique de la gendarmerie. « L’expérimentation de nouveaux outils est donc indispensable. », souligne le colonel Freyssinet.
L’expérimentation : nécessaire, voire indispensable, pour avancer
Automobiles, montres, téléviseurs, lunettes, appareils domestiques, etc. Le nombre d’équipements connectés est appelé à exploser. Leur usage à des fins d’amélioration de la production de sécurité est aujourd’hui expérimenté sur le terrain. Des lunettes et des véhicules connectés sont en phase de test par des unités de gendarmerie actuellement. Les lunettes permettraient aux gendarmes de bénéficier d’informations pour agir en toute sécurité (carte, distance, etc.).
Si les véhicules semi-automatisés paraissent encore futuristes, les véhicules assistés (système de reconnaissance des panneaux de signalisation, eCall), sont quant à eux en plein essor. « L’enjeu est d’être interconnecté et d’envisager de pouvoir interagir avec ces véhicules et pourquoi pas de se servir de ces informations pour anticiper les accidents. » La mission numérique permet d’accélérer ces réflexions. «On peut raisonnablement imaginer que dans 15 à 20 ans, nous disposerons de véhicules de patrouille qui se pilotent tout seul, il faut que l’on s’y prépare ! »
Pare-feu contre la criminalité numérique
Les objets connectés vont constituer autant de portes d’entrée pour les pirates informatiques et démultiplier les risques d’attaques. Si la population est globalement sensibilisée aux risques liés au numérique, elle n’en reste pas moins vulnérable. « Il faut accompagner les victimes pour y faire face. » Ainsi, nous soutenons la plate-forme d’Actions contre la cyber-malveillance (Acyma) lancée cette année, va dans ce sens. Elle a pour mission principale le soutien aux citoyens, aux entreprises et aux collectivités locales, victimes d’attaques informatiques.
Un autre exemple de l’action de la gendarmerie dans ce domaine est la création du téléservice Perceval, qui permet le signalement de fraudes à la carte bancaire. Les informations collectées à partir des signalements vont permettre d’avoir une meilleure analyse du phénomène sur le territoire, en interaction avec les banques et les e-commerces. « Notre souhait est qu’il n’y ait plus une seule entreprise, une administration ou un particulier qui reste sans réponse face à un acte de cyber-malveillance. »
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