La gendarmerie s’entoure de partenaires extérieurs
- Par Angélina Gagneraud
- Publié le 29 janvier 2018

Afin de relever les défis technologiques complexes liés à sa mission de production de sécurité, la gendarmerie s’entoure d’experts relevant de la sphère publique.
Quand la solution aux problématiques opérationnelles rencontrées au quotidien par la gendarmerie est de l’ordre du scientifique et du technologique, émerge souvent une communauté d’intérêts entre l’Institution, les chercheurs et les industriels. Des partenariats se concrétisent alors. L’expression des besoins du terrain se traduit ainsi par des innovations ou des inventions, associant les plus grands laboratoires de recherche, dont certaines trouvent une application concrète au sein des unités de gendarmerie.
Partenaires particuliers
Depuis 2014, la gendarmerie entretient ainsi des relations régulières avec l’Office national d’études et de recherches aérospatiales (Onéra). Comme l’exprime Bruno Sainjon, son président-directeur général :
« La coopération avec la gendarmerie rapproche l’expertise en matière scientifique avec les besoins réels exprimés par les forces de sécurité intérieure. En cela, elle contribue à orienter concrètement notre politique de recherche scientifique. Nous y trouvons un bénéfice partagé. »
Avec cet Office et le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), la gendarmerie collabore en matière de « recherche technologique » : propagation électromagnétique, modélisation des effets d’une explosion, décontamination d’objets ou encore traitement du signal.
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La hotline scientifique entre l’Onéra et la gendarmerie a été activée à plusieurs reprises notamment dans le cadre de la détection de drones malveillants. Quant aux projets ambitieux de datation des traces de sang, de réhaussement des empreintes digitales ou encore de piégeage des odeurs, ils sont réalisés avec le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Dans un secteur plus opérationnel, la gendarmerie et la Direction générale de l’armement (DGA) travaillent quotidiennement au maintien au plus haut niveau de performances de notre flotte d’hélicoptères.
Le milieu universitaire n’est pas en reste : une collaboration des plus emblématiques demeure celle développée entre le Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale (PJGN) et l’université de Cergy-Pontoise. Cette dernière rassemble plus de 20 000 étudiants aux compétences aussi variées que ses domaines de recherches (biologie moléculaire, psychologie, etc.) « Les étudiants chercheurs nous apportent des savoirs théoriques et nous leur apportons la pratique. Nous partageons également nos équipements lors de nos développements et essais techniques, entre le traitement des dossiers et la recherche d’innovation et d’optimisation », souligne le colonel Patrick Touron, directeur de l’Institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale (IRCGN).
Créations du conseil scientifique et de l’ONST
Fort de ces nombreux liens, le directeur général a installé une instance supérieure pluridisciplinaire pour conduire le présent et préparer l’avenir : le conseil scientifique de la gendarmerie nationale. La première réunion de ses membres (Cnil, DGPN, DMISC, mais également organismes scientifique tels que le CNRS, l’Onéra et le CEA) s’est déroulée le 19 avril 2017. « Cette tour de contrôle a vocation à développer plus encore notre maîtrise des questions scientifiques et technologiques, affirme le colonel Gadjendra, conseiller scientifique du directeur général de la gendarmerie nationale. Face à nos enjeux technologiques en matière de sécurité, nous devons structurer notre démarche et la confronter avec les avis d’institutions et d’experts reconnus. C’est la vocation de ce conseil, tourné vers la parole extérieure. C’est également tout le sens de la réforme interne conduite depuis trois ans sur l’anticipation, la recherche et la technologie en soutien de notre modernisation. »
Dans le même temps, le général d’armée Richard Lizurey a annoncé la création de l’Observatoire national des sciences et des technologies en lien avec la délinquance (ONST). « Hébergé par le PJGN, plongé dans l’environnement scientifique de l’université et de grands centres de recherche industrielle, cet Observatoire est une véritable plateforme collaborative et d’échanges », poursuit l’officier. Les innovations de la gendarmerie peuvent s’y développer concrètement et la recherche s’orienter en fonction de la menace.
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