Enseignement de pointe pour les « geeks » de la gendarmerie
- Par la capitaine Sophie Bernard
- Publié le 03 février 2020

Installé depuis tout juste dix ans sur le site de Rosny-sous-Bois, le Centre national de formation aux systèmes d’information et de communication de la gendarmerie (CNFSICG) forme des gendarmes dans les domaines de l’informatique, des télécommunications et autres nouvelles technologies. Ces outils, indispensables pour le bon accomplissement des missions de la gendarmerie, évoluent très rapidement et permettent de toujours plus innover en matière de sécurité.
Né de la fusion du centre de formation des techniciens des transmissions et de celui des radiotélégraphistes, le Groupement d’instruction des télécommunications (GIT) voit le jour en 1985. Très vite apparaît Internet et le GIT prend le nom, en 1990, de Division d’instruction des télécommunications et de l’informatique (DITI), avant de devenir, en 2007, le CNFSICG.
Suivant l’évolution fulgurante des nouvelles technologies, le centre a pour mission de former des officiers et des sous-officiers qui pourront appuyer efficacement la manœuvre opérationnelle des unités territoriales. Quarante-quatre instructeurs assurent ainsi les nombreuses formations initiales et continues prévues chaque année au plan de charge.
Des formations variées
La plus importante demeure la formation initiale des gendarmes souhaitant obtenir la qualification SIC, puisqu’elle dure près de deux ans au total. Pour obtenir ce diplôme, les militaires doivent d’abord suivre quatre mois d’enseignement à distance, au cours desquels ils continuent parallèlement d’exercer dans leur unité d’affectation. À l’issue, ils doivent satisfaire à une évaluation portant sur les matières étudiées : électricité, mathématiques, électronique analogique et numérique. S’en suivent six mois de formation au sein du centre, avant l’affectation sur leur nouveau poste en fonction du classement.
Une fois affectés dans la section SIC d’un groupement ou dans l’un des organismes centraux, ils sont encore observés et accompagnés durant un an par leur chef de service, en lien avec le centre. Une formation exigeante, mais particulièrement valorisante, puisqu’elle permet à ces militaires de rejoindre le cercle fermé des « spécialistes » en gendarmerie et de faire notamment l’objet d’une gestion à part dans le cadre de la mobilité et de l’avancement.
D’autres formations sont dispensées à des militaires aux profils très variés : gendarmes mobiles « radio », gendarmes des Centres d’opérations et de renseignement de la gendarmerie (CORG), officiers chefs des SSIC dans un groupement, Officiers adjoints aux opérations (OAO). Le centre propose également plus d’une trentaine de stages dans différents domaines : logiciels ou réseaux radios particuliers, travaux électriques sur pylônes, mais aussi brouillage et Lutte anti-drone (LAD).
La lutte anti-drone
Face à la prolifération de drones civils et aux dangers que ces technologies peuvent représenter, la gendarmerie s’est pleinement investie sur cette problématique ces dernières années, à travers la coordination de différents services, notamment la Direction des opérations et de l’emploi (DOE) et le Service des technologies et des systèmes d’information de la sécurité intérieure [ST(SI)2].
L’Institution s’est ainsi équipée et formée afin d’être en mesure de déceler les drones malveillants et au besoin de les neutraliser. Dans ce cadre, elle détient aujourd’hui des moyens de détection mais aussi des brouilleurs anti-drone fixes et mobiles.
Gardes républicains, gendarmes mobiles, militaires affectés en gendarmerie des transports aériens ou en Pelotons spécialisés de protection de la gendarmerie (PSPG), le CNFSICG a déjà formé plus de 300 gendarmes sur l’ensemble du territoire, afin de pouvoir prendre en compte cette menace en tout lieu et en tout temps. Le centre devrait d’ailleurs, à terme, doubler le nombre de formateurs en LAD.
La référence en matière de SIC
Le site de Rosny-sous-Bois permet au CNFSICG de bénéficier de 2 700 m2 aménagés pour accueillir ces nombreux stagiaires, ainsi que tout l’équipement nécessaire pour les faire travailler dans des conditions proches du réel.
Les instructeurs se projettent également en métropole et en outre-mer, afin de former des militaires dans le cadre de missions spécifiques, telles que Harpie le G7, Notre-Dame-des-Landes ou Irma, etc., mais aussi de transmettre leurs savoir-faire à des partenaires extérieurs comme les polices municipales. Par ailleurs, rattaché hiérarchiquement au commandement des écoles de la gendarmerie, basé à Rochefort, le centre s’avère être le référent dans l’enseignement de la matière SIC pour l’ensemble des écoles de l’Institution.
Enfin, en lien avec les gendarmes ingénieurs, le CNFSICG met en place les formations nécessaires à la maîtrise des innovations et des projets majeurs développés par le ST(SI)2.
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