Le sport, fil conducteur de la formation

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 30 avril 2025
Gendarmes de dos en treillis sur d'un parcours d'obstacle lors d'un entraînement sportif à l'école de gendarmerie
© GEND/SIRPA/BRC E. TAUPIN

Au stade de la sélection, de la formation initiale, puis tout au long de la carrière, la pratique sportive fait partie du quotidien du gendarme. Elle permet de développer la résistance et la robustesse nécessaires pour faire face aux besoins opérationnels de la gendarmerie.

Si la gendarmerie compte dans ses rangs des sportifs de haut niveau qui portent fièrement ses couleurs, elle ne recrute pas des sportifs pour armer ses unités opérationnelles, pas plus qu’elle n’en forme dans ses écoles. « Pour autant, le sport est l’un des fils conducteurs de la formation initiale, essentiel dans la construction du parcours de l’élève, qu’il soit officier ou sous-officier », rappelle le général de corps d’armée Laurent Bitouzet, Commandant des écoles de la gendarmerie nationale (CEGN) depuis le 1er septembre 2024, après avoir commandé l’Académie militaire de la gendarmerie nationale (AMGN) de 2021 à 2024.

La dimension sportive est présente dès la phase de sélection des candidats, avec plusieurs tests physiques. Pour les sous-officiers, elle repose sur une épreuve spécifique en circuit, composée de trois ateliers. Les deux premiers sont chronométrés : le parcours d'obstacles, qui teste la motricité et l’endurance, et la simulation d'un combat, qui teste la maîtrise technique et la résistance. Pour finir, l’épreuve de transport de poids (45 kg pour les hommes, 25 kg pour les femmes) évalue la puissance musculaire. Pour les officiers, quatre épreuves sont au programme : course de vitesse (50 mètres chronométrés sur piste d'athlétisme), course de demi-fond (3 000 mètres chronométrés sur piste d’athlétisme), abdominaux, tractions et suspension à une barre fixe.

Les Gendarmes adjoints volontaires (GAV) pratiquent deux activités sportives par semaine lors de leur formation, qui en compte treize, en incluant la maîtrise sans arme de l'adversaire qui comprend un échauffement soutenu pour réduire le risque de blessure. Ces séances sont destinées à détecter d’éventuelles difficultés, mais aussi à faire monter les jeunes recrues en puissance avant leur incorporation.

D’autres tests sont exigés pour les militaires souhaitant servir dans des unités d’intervention, nautiques, de montagne et de haute montagne, ou au sein d’une équipe cynophile (voir pages 24 à 27).

« Toute une architecture participe à ce que doit être la condition physique du gendarme »

« Il y a bien sûr une exigence minimale, indique le CEGN, mais nous sommes conscients que tous les candidats n’ont pas eu accès à des infrastructures sportives. Ces épreuves sont donc accessibles à tous. L’objectif pour la gendarmerie sera de faire monter les élèves en compétences tout au long de leur formation initiale. »

Lors de la formation des gendarmes, la condition physique constitue un parcours de formation en soi, par le sport, mais aussi par d’autres activités, comme le combat, l’intervention professionnelle, les pistes d’audace, les parcours d’obstacles, la maîtrise sans arme de l’adversaire, la méthode de préparation dite « naturelle », sans oublier les séances ORFA (Optimisation des Ressources des Forces Armées), qui favorisent la récupération physique et mentale. Et on peut compléter cette liste par les différentes marches, plus ou moins longues et sur des terrains plus ou moins accidentés en fonction de la situation de l’école, s’inscrivant dans le cadre des séances de combat, de la formation à la marche ou encore des parcours de tradition.

« C’est toute une architecture qui contribue à ce que doit être la condition physique du gendarme, considère le général de corps d’armée Laurent Bitouzet. Il faut donc entendre par sport l’ensemble de ces pratiques présentes tout au long de la formation qui, de manière pédagogique et progressive, amènent à cette condition. C’est un outil pour développer la résistance et la robustesse nécessaires pour faire face aux besoins opérationnels de la gendarmerie. Et nous avons la même exigence en matière de résistance émotionnelle. Car c’est en étant bien dans son corps et dans sa tête que le gendarme pourra agir de façon réfléchie. Il doit apprendre à se connaître, connaître ses capacités et ses limites, afin de savoir jusqu’à quel degré d’engagement physique et mental, les deux étant étroitement liés, il va pouvoir aller, et à quel moment il va devoir se reposer pour pouvoir poursuivre sa mission dans de bonnes conditions. »

« Chaque gendarme doit comprendre que sa condition physique relève de sa responsabilité et qu’il doit l’entretenir »

La gendarmerie impose donc au candidat un niveau minimum à l’entrée dans les écoles, et se fait fort de faire monter chacun en compétences physiques tout au long de la formation initiale. Les choses sont un peu différentes en matière de formation continue. Les gendarmes sont en effet engagés opérationnellement tous les jours et, contrairement à d’autres entités militaires pour lesquelles des phases de préparation physiques sont programmées, il est plus difficile d’organiser en gendarmerie des séances de sport pendant les heures de service. Lors de sa formation initiale, le gendarme, officier comme sous-officier, apprend donc des techniques pour parfaire sa condition de manière individuelle. « Chaque gendarme doit comprendre que sa condition physique relève de sa responsabilité et qu’il doit l’entretenir », confirme le CEGN.

Le code de la Défense stipule d’ailleurs que « tout militaire doit se préparer physiquement et moralement au combat », et la circulaire 64000 relative au contrôle de la préparation physique
opérationnelle des militaires de la gendarmerie nationale de préciser : « L’entretien et le développement de la condition physique des personnels doivent être une préoccupation constante des chefs hiérarchiques, tout autant que des militaires eux-mêmes. À cette fin, la condition physique des militaires de la gendarmerie fait l'objet d’évaluations régulières permettant de disposer d'une vision du niveau de préparation physique des unités et des militaires. »

La gendarmerie réalise donc tous les deux ans un Contrôle de la condition physique du militaire (CCPM). Il présente un caractère obligatoire et est composé de deux épreuves : le Contrôle de la condition physique générale (CCPG), épreuve à dominante sportive, fondée sur les disciplines de base de l’entraînement physique, et le Contrôle de la condition physique spécifique (CCPS), épreuve à dominante opérationnelle, fondée sur l’intervention professionnelle et la Maîtrise avec et sans arme de l’adversaire (MSAA).

Ce CCPM est réalisé tous les ans pour les personnels servant dans les unités suivantes : Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) et ses antennes, Pelotons d’intervention de la gendarmerie mobile (PIGM) et de la Garde républicaine (PIGR), Pelotons spécialisés de protection de la gendarmerie (PSPG), Pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG), Pelotons de gendarmerie de haute montagne (PGHM).

« Toutes les pratiques physiques participent de cette construction destinée à être plus solide, plus résistant, et donc plus serein face à l’adversité, conclut le CEGN. Cela concourt à une plus grande maîtrise technique, juridique et déontologique du geste opérationnel. »


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