Contrôle de la condition physique du militaire : une évolution en gendarmerie
- Par la lieutenante Floriane Hours
- Publié le 16 avril 2025

Chaque militaire a le devoir d’entretenir sa condition physique. À ce titre, les militaires de la gendarmerie, comme ceux des autres armées doivent valider tous les deux ans le CCPM, ou Contrôle de la Condition Physique du Militaire.Depuis le 1er janvier 2024, les épreuves physiques choisies par la gendarmerie ont été modernisées.
Redouté par certains, simple formalité pour d’autres, le CCPM, pour Contrôle de la Condition Physique du Militaire, consiste en différentes épreuves sportives et opérationnelles permettant d’évaluer les capacités physiques d’un militaire à intervalles réguliers. Passé pour la première fois en école, il doit ensuite être validé tous les deux ans pour démontrer la bonne condition physique des personnels et leur maintien en condition opérationnelle. Mises en place depuis plusieurs années, ces épreuves ont évolué depuis le 1 janvier 2024, afin de mieux répondre aux besoins de l’Institution et aux profils des militaires qui l’intègrent.
Les composantes du CCPM inchangées
Pour mieux comprendre les changements apportés au CCPM, il faut tout d’abord revenir sur les bases de ces épreuves. Le CCPM est composé de deux blocs, l’un sportif, appelé CCPG (Contrôle de la Condition Physique Générale) et l’autre opérationnel, appelé CCPS (Contrôle de la Condition Physique Spécifique). La validation des deux blocs au cours de la même année est nécessaire pour entériner un CCPM complet au sein des unités opérationnelles, pour une période de deux ans. Une périodicité stricte, renforcée par la réforme, qui oblige désormais à ne plus attendre trois ans entre deux CCPM, imposant ainsi aux militaires qui ont passé leurs épreuves le 1 août 2024 de les repasser au cours de l’année 2026 et non plus à compter du 1er août 2027 comme précédemment. Le CCPS repose plus particulièrement sur des épreuves à dominante opérationnelle, fondées sur l’intervention professionnelle et la Maîtrise sans arme de l’adversaire (MSAA). Organisé sur une journée, il doit être passé et validé par tous les militaires médicalement aptes, affectés en unités opérationnelles, et ce jusqu’au niveau compagnie inclus. Un module nullement impacté, ni dans sa forme, ni dans son périmètre, par la réforme.
S’agissant du CCPG, celui-ci concerne tous les personnels militaires, quels que soient leur statut, leur grade, leur âge et leur unité. Il se compose d’épreuves sportives de base testant l’endurance (épreuve d’endurance cardio-respiratoire), la force des membres supérieurs (capacité musculaire générale 1) et celle de la ceinture abdominale ou des membres inférieurs (capacité musculaire générale 2). C’est ce bloc que la refonte des CCPM a fait évoluer depuis le 1er janvier 2024.
Des épreuves alternatives
Avant le 1er janvier 2024, lors du CCPG, chaque militaire n’avait d’autre choix que de se soumettre aux trois épreuves communes : une course à pied de 3 000 m, des tractions ou des pompes et des abdominaux. En cas d’échec à l’une de ces épreuves, la sentence était irrévocable : le CCPG, et donc le CCPM dans son ensemble n’étaient pas validés, et le gendarme devait repasser les épreuves avant la fin de l’année. Pour atténuer cet effet couperet, ne reflétant pas la réalité des besoins opérationnels, un système de compensation des notes a été mis en place. Permettant aux militaires de compenser une épreuve sportive (comme la course à pied) par autre, il offre plus de souplesse et permet de mieux tenir compte de la diversité des profils des gendarmes et de leur gabarit ; certains militaires ayant, par exemple, des difficultés en course à pied, mais étant tout à fait en mesure de porter un bouclier lourd ou simplement de « tenir le choc » dans la mêlée.
Le second changement majeur de cette réforme est l’adaptation du CCPG pour une partie des militaires. En effet, précédemment, le CCPG considérait de la même façon des populations de militaires soumises à des exigences très différentes. L’attente physique était ainsi identique entre un sous-officier en escadron de gendarmerie mobile et un sous-officier du Corps de soutien technique et administratif (CSTAGN). Afin de rééquilibrer cette approche, et ainsi mieux correspondre aux réels besoins du terrain en matière de condition physique nécessaire, les militaires du CSTAGN, mais également les gendarmes d’active de plus de 40 ans, peuvent désormais choisir des épreuves alternatives lors du passage de leur CCPG. Ainsi, la course à pied pourra-t-elle être remplacée par un 400 m nage libre ou un 3 000 m en rameur. Au lieu des pompes ou des tractions, le militaire pourra choisir du jet de médecine-ball, un sport mobilisant l’ensemble des muscles du haut du corps. Enfin, des squats pourront remplacer le gainage et les abdominaux.
Renforcer le sport en gendarmerie
Ces changements sont le fruit d’une longue réflexion portée depuis plusieurs années au sein de la Direction des ressources humaines de la gendarmerie nationale (DRHGN). Elle s’appuie notamment sur des observations que beaucoup font durant leur carrière sur le terrain, concernant la pluralité des gabarits parmi la population militaire, l’évolution des pratiques sportives, qui rend la focalisation sur la seule course à pied moins pertinente, ou encore la spécificité des métiers des militaires du corps de soutien au sein des états-majors. Partant de ce constat, l’esquisse de la nouvelle version du CCPG a été proposée, sous l’égide du major général et de ses GAMG successifs (Général Adjoint au Major Général). Pour concevoir des épreuves pragmatiques, faciles à organiser et correspondant au mieux aux exigences du terrain, la gendarmerie s’est tournée vers des corps armés d’autres pays. L’idée du rameur a ainsi été reprise aux Marines américains, celle du médecine-ball aux Suisses, le gainage en épreuve alternative aux relevés de buste s’inspirant quant à lui d’un conseil de la Fédération française d’athlétisme. Les épreuves du DOSB (Deutscher Olympischer Sportbund) allemand ont également été étudiées.
Après une phase d’expérimentation de quatre mois conduite au sein d’un panel d’unités (états-majors, brigades, unités d’intervention, écoles ou unités de gendarmerie spécialisées), les nouvelles épreuves ont définitivement été adoptées fin 2023 et mises en place dès le début de l’année 2024. Au-delà de la simple adaptation aux évolutions du métier, des personnels et plus globalement de la société, cette réforme du CCPG s’inscrit plus largement dans un nouveau dispositif baptisé « plan sport ». Celui-ci comprend différents volets, allant de la dynamisation de la pratique à la création d’une chaîne de référents sport dans les unités, en passant par la mise en place d’un brevet sportif gendarmerie. À travers ses différentes mesures, ce nouveau plan vise à redynamiser la pratique du sport chez les militaires, depuis les premiers efforts physiques fournis en école jusqu’au maintien d’une pratique régulière et équilibrée en unité, avec notamment pour objectif de garantir leur capacité professionnelle.
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