Les coulisses d’un escadron en déplacement

  • Par la capitaine Marine Rabasté
  • Publié le 29 décembre 2021
© CNE M. Rabasté

Lors du déplacement d’un escadron, c’est toute une logistique qui se met en œuvre afin de soutenir les militaires. À l’occasion d’une mission en région parisienne, l’EGM 45/7 d’Auxerre a ouvert ses portes pour faire découvrir ses coulisses.

Déplacés les deux tiers de l’année, les Escadrons de gendarmerie mobile (EGM) remplissent de multiples missions sur l’ensemble du territoire métropolitain et ultramarin. Cela demande une véritable organisation, dont on ne soupçonne pas toujours l’existence !

« On se déplace en autonomie, en mettant en place différents types de soutien, qui permettent à l’escadron de se gérer à distance », indique le capitaine Pierre, commandant l’EGM. De la restauration à la gestion administrative de l’unité, rien n’est laissé au hasard.

Le rôle de l’ordinaire

Composé d’un gérant, d’un adjoint et de deux cuisiniers, l’ordinaire assure le soutien alimentaire de l’EGM durant toute la durée du déplacement. De l’élaboration des menus à leur réalisation, tout est géré par ses membres. Tous les trois ou quatre jours, au cantonnement parisien de l’EGM d’Auxerre, les maréchaux des logis-chefs (MDC) Guillaume et Nicolas se rendent ainsi au marché de Rungis pour y acheter le nécessaire. « On établit les menus et on passe les commandes à l’avance. Il faut nourrir 72 militaires quotidiennement, avec un budget moyen de 3,50 euros par personne. Il faut être organisé », explique le MDC Nicolas.

L’immense fourmilière des hangars n’a plus de secret pour les deux militaires. Fruits et légumes, viandes, poissons… en à peine deux heures, tout est réglé. Mais à Rungis, tout n’est pas qu’une affaire de transactions. Depuis plusieurs années, l’EGM d’Auxerre, à l’instar de la quasi-totalité des escadrons, se fournit ici et a su nouer des relations cordiales avec les commerçants, facilitant ainsi le choix des produits par rapport au budget alloué.

Pour le capitaine Pierre, la fonction de gérant d’ordinaire revêt une importance toute particulière : « Au sein de l’escadron, le gérant n’est dévolu qu’à cette mission. C’est une tâche à part entière et importante. Je préfère qu’il s’y consacre entièrement. »

De retour au cantonnement, c’est en cuisine que les choses continuent. Dans les locaux, deux cuisiniers préparent les repas qui seront servis aux militaires présents. Militaires également, ils ont suivi une formation en restauration collective leur permettant d’assumer ce poste.

L’activation de la coopérative

Destinée à contribuer au bien-être du personnel, la coopérative participe pleinement à l’entretien de la cohésion au sein de l’unité. Elle est composée d’un président, de son adjoint et des militaires désignés par le commandant de l’EGM, tous différents de ceux ayant la charge de l’ordinaire. « Gérer la coopérative n’est pas un service à part entière, c’est en plus de la mission pour laquelle nous sommes déplacés, c’est une vraie charge. Malgré les impératifs de service, on essaie toutefois de lui dégager un peu de temps pour qu’il puisse faire la comptabilité », explique le capitaine Pierre.

Lorsqu’elle est activée en déplacement, la coopérative peut comporter une activité « bar », lui permettant de réaliser des bénéfices qui pourront ensuite être reversés pour l’organisation d’activités cohésion ou l’achat de matériels destinés à améliorer le quotidien des militaires.

À la différence de l’ordinaire, dont les fonds sont attribués par l’Institution, la coopérative dispose de sa propre trésorerie, approvisionnée par les activités organisées. Les dépenses sont quant à elles toutes soumises au vote d’une commission de gestion, composée d’un membre de chaque peloton et à laquelle peut également être associée toute personne jugée utile.

La gestion de l’unité

En déplacement, la gestion de l’escadron continue d’être assurée au plus proche du commandant d’unité, grâce à l’adjudant d’escadron, déplacé en même temps que l’EGM. « C’est le bras droit du commandant d’unité. Il gère tout ce qui touche à l’opérationnel : emploi et repos, logistique, soutien... », explique le capitaine Pierre. Celui que le commandant d’escadron qualifie de véritable « chef d’orchestre » joue en effet un rôle primordial en amont et lors du déplacement.

Avant le départ, il prépare la liste des personnels déplacés, arrêtée par le commandant d’escadron, ainsi que la note de service. Il est également en charge de la perception et de la réintégration du cantonnement qui accueille les militaires. Lors de la mission, il gère le service de l’unité au quotidien.

« Pour la mission de sécurisation du Palais de justice, l’adjudant d’escadron désigne les personnels en nombre nécessaire pour la réalisation de chaque service. S’il y a des missions particulières, qui nécessitent certaines compétences ou connaissances, il lui appartient de les identifier et de les positionner sur le service », ajoute le commandant de l’EGM d’Auxerre.

En coulisses, c’est donc une logistique indispensable qui est mise en œuvre, permettant ainsi de soutenir l’unité et d’améliorer ses conditions de déplacement.

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