Préserver les intérêts de la Nation
- Par la capitaine Gaëlle Pupin
- Publié le 04 juin 2018
Loin de l'image d'Epinal des nettoyeurs de fusil ou des garde-barrières, les militaires servant au sein de la Gendarmerie de l'Armement protègent les intérêts nationaux.
« Organisée en deux compagnies sur treize sites, la GArm est chargée d’exécuter les missions de police administrative, judiciaire et militaire sur tous les sites relevant de l’autorité du délégué général pour l’Armement, et dont elle participe à la protection », explique le colonel Didier Rémond, commandant la GArm. Principale autorité d’emploi, la Direction générale de l’armement (DGA) est le maître d’ouvrage des programmes d’Armement. Elle est responsable de la conception, de l’acquisition et de l’évaluation des systèmes qui équipent les forces armées françaises, mais aussi des travaux de préparation des futurs systèmes de défense et du soutien à l’exportation des matériels français. « Parce qu’elle est un maillon essentiel de la politique de défense de la France, ses emprises et installations doivent être sécurisées. »
« Une double culture »
Principalement implantées au cœur des sites les plus sensibles de la DGA, les Brigades de gendarmerie de l’armement (BGArm) s’adaptent au fonctionnement de chacun d’entre eux. Installations très techniques, étendues voire insulaires, à chaque entité, sa particularité. À Biscarrosse comme à Saclay, à Saint-Louis (frontière suisse) comme à Toulon, les gendarmes ont pris la mesure de leur environnement afin d’assurer efficacement leur mission de sécurisation. Contrôle, filtrage, fouille des personnes travaillant ou devant intervenir sur le site… « Les flux doivent être maîtrisés. Il s’agit à tout moment de savoir qui se trouve sur le site », explique le lieutenant Bertrand G., commandant la BGArm de Toulon.
Travaillant de concert avec les entreprises de sécurité employées sur les emprises, les BGArm s’intègrent dans le tissu territorial. « Détection de fraude documentaire, travail illégal, patrouilles, sécurisation à l’intérieur et à l’extérieur des enceintes… À l’image des brigadiers, nous sommes compétents dans tous les domaines, précise l’adjudant Frédéric L., de la BGArm de Toulon. La seule particularité est que nous intervenons sur une emprise sensible, à caractère militaire. Confrontés à cette double culture, à nous d’adapter nos connaissances de la G.D. et nos savoir-faire. » Conscients des nouvelles menaces et formés à cet égard, les militaires de la GArm sont également les premiers capteurs de renseignement. « En position de veille active, ils sont en mesure de repérer les signaux faibles, ajoute le colonel Rémond. Ils doivent avoir l’œil à tout, anticiper la menace et faire preuve de réactivité. »
Garants du Secret Défense
Tous habilités « Secret Défense », les personnels de la GArm sont les garants du respect des règles de sa protection : contrôle de la fermeture des coffres, de l’activation des alarmes, de la mise en sécurité des documents classifiés… « À nous de vérifier l’absence de compromission du Secret au sein des bâtiments comme lors de la sortie du site : aucun document protégé ou ordinateur ne doit sortir sous peine de poursuites judiciaires et militaires », rappelle le lieutenant Bertrand G. Selon les sites, les gendarmes assurent également la sécurisation de convois de matériels sensibles (produits pyrotechniques, documents classifiés, etc.). « De même, lors de tirs ou d’essais, nous devons verrouiller les accès et maintenir l’intégralité des zones de danger à l’intérieur du périmètre », ajoute le major Vincent B., de la BGArm de Saint-Louis.
Le concept et les savoir-faire des BGArm séduisent et s’exportent aujourd’hui en dehors de la DGA, par exemple pour sécuriser des sites potentiellement sensibles au profit du service de santé des armées. « Des missions exigeantes, mais accomplies avec le sentiment de participer à une manœuvre d’ensemble, au service des intérêts de la Nation, résume le colonel Rémond. Une certitude qui donne du relief à notre action. »
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