GSPR : qui sont les hommes du Président ?
- Par Pablo Agnan
- Publié le 05 septembre 2022
Assurer la protection du chef de l’État et de sa famille, telle est la mission du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR). Cette unité mixte est composée de 78 personnels, moitié gendarmes, moitié policiers. Si les fonctionnaires sont issus du Service de la protection de la police (SDLP), les militaires, eux, proviennent tous du GIGN, à commencer par le chef du détachement de gendarmerie, le colonel Franck.
Qui sont les gendarmes qui composent le détachement de gendarmerie du GSPR ?
39 gendarmes assurent la sécurité du Président de la République (P.R.), et presque tous sont issus du GIGN central. Désormais, les gendarmes des antennes GIGN (AGIGN) peuvent aussi concourir. Même si les profils privilégiés sont les PHP (Protection de Haute Personnalité), les spécialistes de l’intervention (I.S.) sont également des candidats intéressants.
Pourquoi avoir ouvert le recrutement aux militaires des AGIGN ?
Depuis la création de la DSPR (Direction de la Sécurité de la Présidence de la République), structure qui rassemble le GSPR et le commandement militaire du palais de l’Élysée, les agents du GSPR, du SDLP (service de la protection) comme du GIGN, font l’objet d’une sélection commune. Afin de garantir un vivier suffisant pour faire face aux départs naturels des gendarmes du détachement, il s’est révélé utile de recourir aux AGIGN. Les militaires concernés doivent réussir des tests de présélection organisés au niveau du GIGN central.
Cela veut-il dire que vous ne recherchez pas nécessairement les mêmes qualités que celles d’un opérateur du GIGN central ?
AGIGN comme GIGN central, nous recherchons avant tout des personnes à la tenue et la présentation exemplaires, ouvertes d’esprit, ayant un goût avéré pour le leadership et un sens absolu du secret et de la discrétion professionnels. Bien sûr, les compétences techniques constituent un prérequis, mais notre environnement de travail, en France et à l’étranger, nous oblige à faire preuve de tact et de finesse, quelles que soient les circonstances.
Ce que vous décrivez fait plu-tôt penser à un profil issu de la FSP (Force Sécurité Protection), habitué au monde feutré de la diplomatie.
Nos métiers sont très proches. Cependant, au GSPR, qu’on soit simple équipier ou chef de mission, souplesse et intelligence de situation sont de rigueur. Dans notre milieu, la sécurité est globalement perçue comme une contrainte. Nous devons donc concevoir des dispositifs sans cesse évolutifs pour s’adapter aux attentes du Président. S’il m’est déjà arrivé de dire « non » à un ambassadeur à différentes reprises, il me faudrait de sérieuses raisons pour limiter le Président dans ses activités officielles ou privées.
D’un point de vue empirique, quelles sont les plus-values d’un passage au GSPR ?
La présidence de la République, c’est enrichissant et passionnant à la fois. Nous évoluons au sommet de l’État, dans les coulisses du pouvoir politique. À notre « petit » niveau, nous sommes les acteurs et témoins de situations qui échappent totalement aux médias. Cela permet de mieux ressentir et, in fine, comprendre les enjeux du pays et de notre monde.
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