Manuel Azuaga : de l’enquête au polar
- Par Pablo Agnan
- Publié le 24 avril 2022

Manuel Azuaga a passé 35 de sa vie en gendarmerie, dont une bonne partie en tant qu’enquêteur en Section de recherches (SR). Aujourd’hui jeune retraité, il a décidé de conjuguer sa passion pour le monde judiciaire avec celle pour la littérature. De cette fusion, est né son premier roman, « l’assassin des beaux quartiers ».
Manuel Azuaga est un homme de passion. Pour le monde judiciaire d’abord, puisqu’il a exercé une bonne partie de sa carrière dans des services d’enquête de la gendarmerie. Pour la littérature ensuite, lui qui admet « bouquiner pas mal, et ce, depuis tout petit. »
Cet ex-major, retraité en 2019, a profité de son temps libre et du confinement, pour conjuguer ses deux amours : les belles-lettres et les enquêtes policières. De cette fusion, est né son premier roman, intitulé « l’assassin des beaux quartiers », un ouvrage noir et puissant, relatant la traque d’un tueur en série dans le très chic 6e arrondissement parisien.
Sur les traces du « routard du crime »
Les tueurs en série, Manuel Azuaga les connaît bien, pour avoir enquêté sur l’un d’entre eux. À la fin des années 80, alors qu’il est de permanence, il est appelé après la découverte d’un cadavre, celui d’Aline Pérès, une aide-soignante tuée par Francis Heaulme. Pendant quelques mois, il conduit l’enquête avec le maréchal des logis-chef Jean-François Abgrall, de la Section de recherches (S.R.) de Rennes.
J’ai ensuite été muté en Midi-Pyrénées, mais j’ai toujours suivi le dossier. J’ai eu Abgrall au téléphone à plusieurs reprises après mon départ, confie l’ancien gendarme. Cette affaire m’a beaucoup marqué.
L’affaire Heaulme est l’une des plus emblématiques de l’histoire criminelle française. Surnommé le « routard du crime », il est arrêté par l'adjudant de gendarmerie Jean-François Abgrall en 1992 et reconnu coupable de onze meurtres.
Trop gore pour certains
Cette monstruosité a-t-elle inspiré l’auteur dans la rédaction de son livre ? « Pas vraiment », rétorque l’intéressé, pour qui seules les relations avec ses camarades ont constitué une influence. « Le reste, c’est de la pure inspiration. »
Une inspiration malgré tout marquée par son passage en S.R., l’affaire Francis Heaulme et « les arcanes les plus sordides des fondements des motivations psychologiques, à la limite extrême du monde humain. » Sans l’admettre, l’ancien gendarme reconnaît tout de même que son ouvrage « a empêché certains de mes lecteurs de dormir. »
35 ans de gendarmerie
Pour le prochain, il promet d’être « moins gore », mais toujours aussi minutieux. « Je construis mon récit comme une enquête, avec autant de précision que le ferait un horloger sur la mécanique d’une montre. » Sans oublier avec la passion qui l’anime.
Actuellement, Manuel Azuaga travaille sur la suite de « l’assassin des beaux quartiers ». Il sera à nouveau question du commandant Morinière, qui, ironie de l’histoire, n’est pas gendarme, mais policier au 36 quai des orfèvres. « L’histoire se déroule dans les années 80. À l’époque, les S.R. de la gendarmerie n’étaient pas celles d’aujourd’hui. Et puis le 36, ça parle à tout le monde », justifie le romancier. Mais promis, il compte bien faire quelque chose intégralement sur la gendarmerie. « Après tout, j’ai quand même passé 35 ans dans cette maison et j’en suis fier. »
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