Les gendarmes en Noir & Blanc de Bruno Rédarès

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 26 mars 2021
Bruno Rédarès entouré de ses modèles, lors du vernissage de l'exposition Femmes gendarmes au Pont du Gard à l'été 2020.
Bruno Rédarès entouré de ses modèles, lors du vernissage de l'exposition Femmes gendarmes au Pont du Gard à l'été 2020.
© Valerie Farine / La Provence

Sa remarquable série consacrée aux femmes gendarmes, réalisée et exposée l’an dernier au pont du Gard, a permis à Bruno Rédarès d’obtenir l’agrément d'artiste de la gendarmerie. Portrait d’un photographe passionné et perfectionniste.

Pour Bruno Rédarès, l’un des deux photographes ayant reçu l’agrément de peintre de la gendarmerie en septembre 2020, « la réussite d’un portrait est partagée entre le modèle et le photographe. Il faut un échange, ce n’est pas juste une question de technique. » 

Artiste autodidacte, il travaille depuis une quarantaine d’années, comme personnel civil, au Ministère des Armées (Terre, Air, Mer). Il débute à la Base Aérienne 124 de Strasbourg-Entzheim, comme mécanicien aéronautique, et travaille sur Mirage III et Mirage F1. Mais c’est au sein de l’atelier de réparation de l’aéronautique navale à Cuers, dans le Var, en qualité de contrôleur en métrologie, qu’il commence à réaliser régulièrement des photographies techniques d’expertise.

Bruno travaille désormais à temps plein pour le Groupement de Soutien de la Base de Défense de Nîmes-Laudun-Larzac. Il immortalise la vie des régiments, réalise des reportages au sein des unités, portraiture officiers et généraux. « À l’origine, il s’agissait de photos assez officielles, décrit-il, mais je me suis progressivement orienté vers des portraits plus artistiques, dans le style du studio Harcourt, où j’ai d’ailleurs suivi une courte formation. » 

On photographie bien ce qu’on aime bien et ce qu’on connaît bien

À titre personnel, cet Arlésien de naissance et de cœur fréquente pendant dix ans le carnaval de Venise, prenant le temps d’en connaître les acteurs majeurs, pour mieux pénétrer les lieux cachés, tenus secrets, fréquentés par les carnavaliers vénitiens, et non par les touristes, et ainsi « réaliser des photos différentes des autres. » Il publiera en 1998 un ouvrage consacré à ce travail. « On photographie bien ce qu’on aime bien et ce qu’on connaît bien, résume-t-il. La démarche est la même avec les militaires. J’ai besoin de prendre le temps de les connaître. Je passe au moins deux heures avec chaque modèle avant les prises de vues. »

Passionné et perfectionniste, il, travaille souvent en argentique et en noir et blanc, développant ses photos dans son propre laboratoire. « L’argentique apprend à cadrer. Difficile de corriger le cadrage après coup, ça impose une vraie rigueur. Je ne travaille jamais au flash électronique. J’aime observer et analyser la lumière. »

En 2019, Bruno réalise une série de photographies sur les soldats blessés en Opérations Extérieures (OPEX). Séduit par ce travail, le colonel Laurent Haas, commandant du Groupement de gendarmerie départementale (GGD) du Gard, lui propose de réaliser une série sur le thème des femmes gendarmes, à la fois pour valoriser les carrières ouvertes aux femmes, et obtenir des financements d’initiatives locales dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes, via la vente du livre notamment.

© Bruno Rédarès
© Valerie Farine / La Provence

Ces 41 portraits, réalisés au début de l’année 2020, ont été présentés au public durant tout l’été 2020 au Pont du Gard ; d’autres expositions étaient prévues (Mairie de Paris, Assemblée Nationale...), mais ces événements ont été annulés en raison de la crise sanitaire. Les photographies ont ensuite permis à leur auteur de faire partie des onze artistes, et des deux photographes, à obtenir l’agrément de peintre de la gendarmerie en septembre 2020. « Il s’agit d’un très grand honneur, dit-il. Il n’y a que onze photographes pour tous les corps d’armée. Autant dire qu’il ne suffit pas d’une ou deux bonnes photos... »

La DS du Général

Comme les onze artistes - peintres, sculpteurs et photographes - agréés, Bruno Rédarès a été convié à participer à l’exposition collective qui sera présentée au Mémorial Charles de Gaulle, du 22 avril au 3 octobre 2021. « Je cherchais un sujet, et comme je suis passionné de voitures anciennes, j’ai eu envie de photographier la Citroën DS du général de Gaulle, raconte-t-il. J’ai mené ma petite enquête, en appelant notamment le garage de l’Élysée, et j’ai pu retrouver la trace de celle qu’il utilisait le plus fréquemment, qui appartient à un collectionneur privé habitant le nord de la France. »

© Bruno Rédarès

4000 kilomètres plus tard, l’équivalent de deux aller-retours depuis Arles, Bruno a pu réaliser la photo souhaitée. « J’ai dû créer un studio dans le hangar, autour de la voiture, avec une dizaine d’éclairages, et prendre la photo de nuit afin d’éviter toute lumière parasite. » Le résultat est superbe, la voiture présidentielle magnifiée.

© Bruno Rédarès

À noter :

En 2015, Bruno Rédarès a ouvert à Arles, sa propre galerie, l’Atelier de l’image. Ses photos font partie de l’exposition permanente, mais cette galerie pluridisciplinaire accueille également d’autres artistes et formes d’arts (peinture, sculpture, mobilier contemporain…) tout au long de l’année. 

 

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