Le lieutenant-colonel Robin Fischhoff signe une « fantastique » enquête

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 11 juin 2023
A gauche, le lieutenant-colonel Robin Fischhoff, avec à sa droite l'écrivain Maxime Chattam, membre du jury du Prix du roman de la gendarmerie nationale.
© GEND/SIRPA/B.LAPOINTE

Premier gendarme à recevoir le Prix du roman de la gendarmerie nationale, le 29 mars 2023, le lieutenant-colonel Robin Fischhoff nous entraîne, avec ce premier roman - Mekiro -, paru aux éditions Plon, dans une enquête d’apparence classique qui glisse vers le fantastique. Portait d’un militaire qui ne manque pas d’imagination.

Sur la couverture aux reflets argent, le regard inquiétant du Mata Hoata fixe celui qui s’apprête à ouvrir Mekiro. Ce motif mystique, que l’on retrouve souvent dans les tatouages polynésiens, est censé conférer à celui qui l’arbore le pouvoir de voir au-delà des apparences. Traverser le miroir pour découvrir la vérité tapie derrière, dans l’ombre, c’est précisément le voyage éprouvant, physiquement et mentalement, que va entreprendre le capitaine de gendarmerie Aloïs Keller, au cours de son enquête sur un meurtre commis dans l’archipel des Gambier.

J’ai su immédiatement que mon récit devait se dérouler à cet endroit

Celui qui nous convie à ce périple est aussi gendarme. Après avoir notamment commandé la Brigade de recherches (B.R.) de Strasbourg, puis un groupe d’enquêteurs au sein de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP), le lieutenant-colonel Robin Fischhoff est affecté en Polynésie française en 2017, à la Compagnie de gendarmerie départementale (CGD) des Archipels, dont le nom seul est déjà une invitation au voyage, et dont il prend le commandement en 2019.

« C’est une compagnie très atypique, décrit-il, qui rayonne sur toute la Polynésie française.Au travers de mes différentes missions, j’ai pu découvrir un cadre tout à fait exceptionnel qui faisait écho en moi, et qui m’a sans aucun doute permis de raconter cette histoire que j’avais en tête depuis très longtemps. C’était le décor idéal. Quand j’ai  découvert  pour la première fois l’archipel des Gambier, l’îlot de Mekiro et ce que j’estime être le plus beau lagon de Polynésie, j’ai su immédiatement que mon récit devait se dérouler à cet endroit. »

L’écriture, pour lui, est une passion qui remonte à l’enfance. « Je dessinais et j’écrivais beaucoup, sur des cahiers de brouillon, des histoires de plus en plus longues au fil des ans. J’ai toujours eu le goût, le besoin, d’écrire, et je lisais aussi énormément. Pendant longtemps, ce goût et ce besoin se sont exprimés au travers de la rédaction de travaux universitaires. Je pense aussi que mon goût pour la police judiciaire est très lié à ça, au besoin d’écrire des histoires, certes constatées, et non imaginées, mais qui restent des tranches de vie. »

J’ai déjà la suite dans un coin de ma tête

Sa vocation de gendarme s’est imposée assez vite également. « Avec le recul - j’entends par là avec des mots d’adultes -, je crois qu’enfant, j’avais déjà un sens du service public et de l’État. J’envisageais une carrière militaire, et comme je suis né dans une famille de juristes, le résultat de l’addition a été assez limpide : la gendarmerie nationale. » Rien d’étonnant finalement à ce que ce titulaire d’un doctorat de droit, habitué aux travaux de recherche, se retrouve aujourd’hui à occuper le poste d’officier de liaison auprès du procureur général de la Cour de cassation. Le lieutenant-colonel Fischhoff y produit notamment, entre autres choses, des notes pratiques au profit du Parquet général, et aide au travail de recherche, en lien avec les requêtes adressées par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). « C’est une expérience intellectuelle stimulante, et riche sur le plan humain, même si je ne cache pas que j’ai hâte de retrouver un poste de commandement opérationnel, ma vocation originelle. »

En attendant de retourner sur le terrain, il ne lâche pas la plume. Inconditionnel de Sir Arthur Conan Doyle et de l’auteur américain Howard Philipps Lovecraft - deux écrivains dont on sent l’influence dans les pages de Mekiro -, il a déjà terminé le premier tome d’une saga de science-fiction, qu’il doit, selon lui, « laisser mûrir et retravailler », et commencé un deuxième roman policier, ou plutôt « gendarmique », toujours sur fond de fantastique. « J’ai déjà finalisé la trame principale, le début et la fin. Ce ne sera pas la suite de Mekiro, même s’il y en aura une un jour, c’est certain. Je l’ai déjà dans un coin de ma tête. » Le capitaine Aloïs Keller n’est donc pas au bout de ses peines.

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