Déficiente visuelle, Aline Duret écrit trois romans sur la gendarmerie nationale

  • Par Hugo Challier
  • Publié le 07 mai 2023
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Aline Duret, enseignante en littérature au lycée d’Estienne d’Orves de Carquefou, est passionnée par l’écriture. À défaut de pouvoir s’engager dans la gendarmerie nationale à cause de sa déficience visuelle, elle en a fait le thème de ses trois romans, mettant en scène un duo de gendarmes de la brigade carquefolienne.

Dans ses trois opus, Les ombres de l’Erdre, Le manoir des secrets et Elle s’en repentira, tous publiés chez Palémon éditions, Aline Duret conte les aventures de deux gendarmes aux tempéraments opposés, Simon Belfort et Hadrien Velganni.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis native de Carquefou, une commune située au Nord Est de Nantes. J’y ai grandi et j’y enseigne désormais la littérature. Je suis passionnée d’enquêtes criminelles depuis mon plus jeune âge. Et il y a 6 ans, j’ai commencé à écrire des intrigues qui mettent en scène des gendarmes.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ?

Ma première vocation depuis toute petite c’était d’être gendarme. Comme je suis malvoyante, la réalité m’a rattrapée. Quand j’ai voulu déposer un dossier, je me suis rendu compte de la barrière qui était infranchissable pour moi à cause de ma vue. Écrire des aventures de gendarmes me permet, en quelque sorte, de vivre par procuration ce métier qui me passionne.

Pourquoi gendarme plutôt que policier ?

Je pense que ce n’est pas le même métier, leur quotidien est plus diversifié et, surtout, ils sont plus au contact de la population.

Comment faites-vous pour écrire vos livres malgré le handicap ?

J’ai plusieurs dispositifs, tels que des loupes électroniques, mais surtout une tablette à laquelle je peux dicter les textes et qui ensuite me les relit. Cela me permet de compenser en partie le handicap. Je m’adapte. Je mets du temps à écrire, car je dois fractionner le temps pour ne pas fatiguer ma vue. Pour écrire un roman, il me faut environ de 12 à 18 mois.
J’ai rencontré plusieurs gendarmes, notamment un adjudant de Carquefou. Nous avions pas mal échangé ensemble et je lui avais demandé s’il était d’accord pour lire le manuscrit que j’avais commencé à écrire. Je me suis inspirée de sa personnalité, mais, bien sûr, je l’ai romancée. Il m’a aidée pour toutes les procédures judiciaires, car je ne connaissais pas les termes techniques. Au fur et à mesure que j’écrivais l’intrigue, le gendarme corrigeait tout ce qui lui paraissait invraisemblable. Chaque fois que je posais des questions, il répondait de manière réactive et précise. J’ai aussi essayé de m’adresser à d’autres militaires, car c’est quand même très prenant de répondre aux exigences d’un auteur.
Quand j’assiste à des festivals littéraires et que des gendarmes viennent me voir, je leur demande s’ils veulent bien me laisser leurs coordonnées pour le jour où j’aurais besoin de poser des questions techniques. Tant et si bien que j’ai une belle réserve de noms de gendarmes !
Pour mon troisième roman, « Elle s’en repentira », j’ai eu besoin de précisions techniques : Qui intervient dans le port des Minimes à La Rochelle ? À qui appartient l’hélicoptère qui opère en cas de prise d’otage en mer ?... C’est difficile de trouver ces informations, mais nécessaire pour rester au plus près de la réalité. J’ai aussi lu des rapports d’autopsie et contacté des médecins légistes. Il arrive que les gendarmes eux-mêmes me donnent des idées, partagent des anecdotes que je reprends dans mes intrigues.

Pouvez-vous présenter vos livres ?

Ce sont trois enquêtes qui forment une trilogie. Le duo de gendarmes que je mets en scène, Simon Belfort et Hadrien Velganni, enquête sur des disparitions et des homicides qui sortent de l’ordinaire.
Pour le premier roman, j’ai situé l’action à Carquefou. Dans le deuxième, les gendarmes prêtent main-forte à leurs camarades auvergnats, dans le Cantal. Et dans le dernier, ils sont allés à Concarneau, en Bretagne, pour une nouvelle affaire.
Le titre ce dernier opus, « Elle s’en repentira », est un clin d’œil à la chanson « La Jument de Michao », du groupe breton Tri Yann. Il illustre le fait que nous finissons toujours par payer les conséquences de nos actes, même des années plus tard. Au début de l’histoire, Hadrien et Simon, les deux gendarmes de Carquefou, sont sollicités par Cassidy Higgins, une plantureuse Écossaise, car son amie a disparu du jour au lendemain. Son mari, un Corse suffisant et arrogant, fait contre mauvaise fortune bon cœur, car il a une maîtresse. Les gendarmes prennent d’abord le même positionnement, car l’épouse a laissé une lettre précisant qu’il ne fallait pas chercher à la retrouver. La disparition ne leur apparaît donc pas inquiétante. C’est Cassidy Higgins qui, au péril de sa vie, va mener sa propre enquête. Sensibles aux charmes de la jeune femme, les deux gendarmes vont prêter attention aux indices qu’elle rassemble et ouvriront une enquête qui s’avérera bien plus complexe. Cette dernière va les conduire en Bretagne mais aussi à La Rochelle.
Parallèlement, un mal mystérieux se propage au sein de la gendarmerie de Carquefou. Une épidémie fait rage, ils tombent tous malades les uns après les autres, dont certains avec des conséquences neurologiques très graves.
Dans mes livres, les apparences sont souvent trompeuses. Au-delà de la quatrième de couverture, je réserve bien des surprises à mes lecteurs…

Quel est votre prochain projet après ce troisième opus ?

Je travaille actuellement sur une quatrième enquête qui se déroulera du côté de Guérande intra-muros. Mais mon souhait le plus cher serait que mes enquêtes soient adaptées en série télévisée. La brigade de Carquefou se trouverait ainsi mise à l’honneur !

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