Gard : démantèlement d’une vaste escroquerie au bois de chauffage
- Par la capitaine Sophie Bernard
- Publié le 16 septembre 2020
Les 13 et 14 septembre derniers, la gendarmerie a procédé à une série d’interpellations, mettant ainsi un terme à une arnaque d’ampleur basée sur des ventes de bois. L’enquête, menée par les militaires de la compagnie de Nîmes, a permis de recenser au moins 200 victimes, pour un préjudice d’environ 2 millions d’euros.
Il aura fallu près de trois ans d’investigations aux enquêteurs pour identifier ces marchands de sable… ou plutôt de bois !
Tout commence à l’automne 2017, avec une plainte recueillie par la brigade de Marguerittes (30). Anticipant le froid de l’hiver, un particulier a en effet commandé deux stères de bois sur Internet, mais n’a pas pu faire de belles flambées, n’ayant jamais été livré ! Rapidement, les gendarmes constatent qu’il ne s’agit pas de la seule victime de ce site, fermé en réalité depuis 2012. Pire, d’autres sites Internet semblent adopter le même procédé, faisant de nombreuses victimes sur le territoire national.
Pour y voir plus clair dans cette « forêt numérique », un groupe de travail est créé, en lien avec le parquet, rassemblant plusieurs militaires du groupement du Gard, sous la direction de la Brigade de recherches (B.R.) de Nîmes. Remontant progressivement à la racine, en épluchant les transactions, les enquêteurs découvrent que des individus, issus majoritairement du Bénin, encaissent l’argent lié à ces ventes de bois via divers comptes souscrits avec des identités usurpées. Une fois le virement obtenu, ils transfèrent la somme à l’étranger, où se trouvent les donneurs d’ordres, en prenant une commission au passage.
2 millions d’euros partis en fumée
Les escrocs ont ainsi tissé une vaste escroquerie à travers la toile, faisant d’ores et déjà plus de 200 victimes déclarées en France, sans compter les dizaines de victimes non identifiées ou résidant dans d’autres pays. Bien que portant sur des sommes modestes prises individuellement, les escroqueries accumulées représentent un préjudice de près de deux millions d’euros !
Après un travail minutieux d’investigation pour identifier les différents protagonistes et les localiser, une dizaine d’interpellations ont lieu, les 13 et 14 septembre derniers, à différents endroits du territoire national.
Les perquisitions menées ont de quoi réchauffer les esprits, puisqu’elles permettent notamment la saisie d’un véhicule, de 35 000 euros sur des comptes bancaires, de matériels multimédia ou encore de bijoux. Les principaux auteurs et leurs intermédiaires sont convoqués en janvier prochain devant le tribunal de Nîmes, où ils devront répondre de leurs actes.
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