« Un dialogue de vérité de chefs à chefs », c’est par ces mots que le Directeur Général de la Gendarmerie Nationale (DGGN), le général d’armée Christian Rodriguez, a résumé le sens du « grand rapport », qui a réuni l'ensemble des commandants de Régions, Groupements de gendarmerie départementale (GGD) et formations assimilées, mercredi 27 mars 2024, à la Direction générale de la gendarmerie nationale, à Issy-les-Moulineaux.

Le DGGN a commencé son propos en soulignant l’action de chacun : « Beaucoup de choses ont été faites depuis le séminaire du 15 mai 2023. Un changement réel, perçu par les citoyens, grâce notamment à un engagement visible au quotidien comme lors des événements majeurs et des grands rendez-vous ». Le général Christian Rodriguez a énuméré les moments forts des derniers mois, pour lesquels la gendarmerie a encore une fois su répondre présent. Il a ensuite évoqué le contexte international, notamment la guerre en Ukraine et le conflit à Gaza et leurs fortes répercussions sur le territoire français. « Nous assistons à un vrai retour de la guerre, de la conflictualité, a-t-il insisté. Ce qui est attaqué, c’est la cohésion nationale, et nous faisons partie de ceux qui garantissent cette cohésion. »

Le DGGN a souligné les effets de notre stratégie, confortée par la Loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (LOPMI), avec la création des 239 nouvelles brigades, parmi lesquelles des brigades mobiles « qui permettront de parcourir le dernier kilomètre, celui qui fait que le changement est effectif », celle des sept nouveaux Escadrons de gendarmerie mobile (EGM), ainsi que des escadrons Guépard. N’éludant pas les difficultés à venir, il a ébauché des perspectives positives, autorisées par des dispositifs spécifiques dans le domaine de l’immobilier en particulier.

Il a salué le fort engagement à venir, cet été, avec les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) et le Relais de la flamme, les commémorations des débarquements en Normandie et en Provence, sans oublier le Tour de France, les renforts estivaux, etc.

Partant de ce contexte, et rappelant les attentes exprimées par les plus hautes autorités du pays, le DGGN a réaffirmé l’importance de continuer à interroger notre modèle avec courage et ambition. « Le match va se durcir. On doit se préparer à ce durcissement, les chefs ont un rôle essentiel. Il faut continuer de s’adapter, dans l’intérêt de nos citoyens et de nos personnels. C’est un combat de tous les jours. »

Le DGGN en tire trois enseignements forts. D’abord, la nécessité d’être au rendez vous des engagements majeurs :  c’est notre finalité et la condition de notre crédibilité. Ensuite, l’impératif d’adapter en permanence notre modèle, dans le prolongement des propos du précédent séminaire commandement de mai 2023. Sur ce point, il a abordé la gestion du service et le renforcement de la subsidiarité. Enfin, il a tenu à conclure sur l’importance d’assumer pleinement nos fondements militaires, en lien constant avec les Armées. En effet, dans le contexte que nous traversons, « notre statut militaire reste une chance pour notre pays. Il s’appuie sur un commandement exemplaire et exigeant qui repose avant tout sur la confiance. »

Après une prise de parole du major général de la gendarmerie nationale, le général de corps d’armée André Petillot, qui est revenu sur les implications internes du durcissement du contexte, trois tables rondes se sont tenues sur des sujets d’actualité : les JOP 2024, les nouveaux outils d’appui au service (NéoDK, Storm et plainte en  ligne) et les nouvelles formes de radicalité. Le séminaire s’est terminé par une riche séquence de questions-réponses entre l’équipe de direction et les titulaires de commandement, de chefs à chefs.