Le Sénat engage une réflexion sur la question de l’origine des gendarmes affectés dans les territoires d’Outre-mer
- Par Gervais NITCHEU
- Publié le 29 janvier 2024
Le Sénat va mener deux études sur l’adaptation des missions de l’État dans les Outre-mer. Dans cette optique, et afin de nourrir leur réflexion, les membres de la Délégation sénatoriale aux Outre-mer procèdent à l’audition de hauts responsables de structures assurant la continuité de l’action de l’État dans les territoires ultramarins. Parmi eux se trouve le général de corps d’armée (G.C.A.) Lionel Lavergne, à la tête de la gendarmerie d’Outre-mer depuis bientôt un an, auquel sont rattachés dix commandements de la gendarmerie (COMGENDs).
C’est devenu l’une de ses priorités. Le général de corps d’armée Lionel Lavergne, commandant la gendarmerie d’Outre-mer, l’a martelé au Palais du Luxembourg, ce jeudi 25 janvier. « La question des originaires est une problématique essentielle, aussi bien du point quantitatif qu’au plan qualitatif », a-t-il souligné lors de son audition à la Délégation sénatoriale aux Outre-mer. En d’autres termes, il est important non seulement d’augmenter le nombre de gendarmes ultramarins en service sur leurs territoires d’origine, mais aussi de leur accorder plus de responsabilités, en leur confiant notamment le commandement de brigades et de compagnies. Dans cette perspective, des mesures ont d’ores et déjà été prises par le général Lavergne. « Cet été, un gendarme originaire de Polynésie française va prendre le commandement d’une compagnie sur l’archipel », a-t-il révélé, avant de préciser : « On ne peut pas aller vers le tout originaire. Il faut trouver le bon équilibre entre gendarmes originaires et gendarmes non-originaires des Outre-mer ».
Le commandant de la gendarmerie outre-mer multiplie aussi des efforts pour accroître le nombre des originaires dans les effectifs de la gendarmerie sur les territoires ultramarins. Aujourd’hui, 26% des gendarmes en service dans les Outre-mer sont originaires de leurs territoires. Mais lorsque l’on regarde de près les statistiques, on se rend compte de la diversité des situations. « En Polynésie française, les originaires représentent 52%; en Nouvelle-Calédonie : 25% », note le général Lavergne. Mais dans les Antilles et en Guyane, le taux des originaires est relativement faible. « En Guadeloupe et en Martinique, un gendarme sur dix est originaire de ces territoires », relève-t-il. En Guyane, la situation est encore plus préoccupante. « Parmi des centaines de gendarmes en service en Guyane, il n’y a que sept guyanais », s’inquiète le général Lavergne. Le patron de la gendarmerie d’Outre-mer compte bien s’atteler à la résolution de cette problématique, souhaitant faire du sur-mesure pour une meilleure prise en compte l’humain.
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