Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer à Mayotte

  • Par le commandant Céline Morin
  • Publié le 12 février 2024
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Réunion avec les services de l’État à Mayotte.

Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, et la ministre déléguée chargée des Outre-mer, Marie Guévenoux, accompagnés de plusieurs directeurs généraux du ministère, se sont rendus à Mayotte, ce dimanche 11 février, pour traiter la question des crises sécuritaire, hydrique et migratoire, en lien avec les différents acteurs locaux.

Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, et la ministre déléguée chargée des Outre-mer, Marie Guévenoux, se sont rendus à Mayotte, ce dimanche 11 février, afin de rencontrer l’ensemble des services de l’État présents sur place, ainsi que les élus de l’archipel et les citoyens, sans oublier les acteurs économiques, et aborder avec eux la question des crises sécuritaire, hydrique et migratoire auxquelles est confronté le 101e département français.

Les deux ministres étaient accompagnés du général d’armée Christian Rodriguez, Directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), de la directrice générale adjointe de la police nationale, du directeur général des étrangers en France et du directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Le GIGN engagé pour des opérations « coup de poing » et une nouvelle manœuvre d’ampleur en préparation

Le ministère annonçait également, dans un communiqué, la présence « d’une quinzaine de gendarmes du GIGN qui viendront renforcer les effectifs sur place pour mener des opérations coup de poing. » Ce même communiqué indiquait par ailleurs la préparation « d’une nouvelle opération d’ampleur pour lutter contre la délinquance et l’immigration illégale ».

Pour mémoire, fin 2023, une opération d’envergure était lancée dans ce département pour répondre à la crise sécuritaire, avec pour objectif d’interpeller 60 chefs de bande. « Cette opération a reposé sur une mobilisation sans précédent des forces de sécurité intérieure », souligne le Ministère, rappelant que « depuis 2017, les effectifs de police et de gendarmerie ont été doublés [sur l’île] » et que « quatre unités de force mobile (près de 300 gendarmes) sont déployées de manière permanente, soit plus que dans des départements comme le Rhône ou les Bouches-du-Rhône. » Dans le prolongement de l’opération menée en 2023 et compte tenu du contexte sécuritaire, ce sont aujourd’hui six unités de force mobile qui sont présentes à Mayotte.

Le DGGN au contact des gendarmes mobilisés sur l’île

Le DGGN s’était préalablement rendu à Mayotte les 7 et 8 février 2024, à la demande du MIOM, afin de faire un point sur la situation sécuritaire avec les différentes autorités compétentes, et particulièrement avec les forces de gendarmerie. L'objectif : poursuivre l’adaptation des modalités d’action de la gendarmerie pour mieux prévenir la délinquance et protéger la population.

Afin de pouvoir faire face à un rythme d’engagement opérationnel particulièrement élevé, le Commandement de la gendarmerie (COMGEND) de Mayotte a bénéficié de l’envoi de renforts importants ces dernières années. Le nombre de Gendarmes mobiles (G.M.) a ainsi été doublé en trois ans, avec en outre l’arrivée d’un peloton intervention de la garde républicaine le 27 janvier 2024. Une Task Force PJ (Police Judiciaire) a par ailleurs été créée pour renforcer les capacités d'investigation des unités locales. Elle pourra être complétée, au besoin, par les enquêteurs de l'Unité nationale de police judiciaire (UNPJ) de la gendarmerie.
Une mission flash doit étudier les différentes pistes d’amélioration, notamment en termes de capacité d’interpellation et de traitement judiciaire, dans le contexte de superposition des crises que connaît ce département.

Au cours de ce déplacement particulièrement dense, le DGGN s’est ainsi successivement entretenu avec le préfet de Mayotte, Monsieur Thierry Suquet, avec le procureur de la République, Monsieur Yann Le Bris, et avec Monsieur le député Mansour Kamardine. Il a également été reçu par le président du conseil départemental, Monsieur Ben Issa Ousseni, en présence d’élus et de représentants des forces vives. L’occasion pour lui de rappeler que l’efficacité des actions menées par la gendarmerie sur le volet sécuritaire nécessite un engagement partenarial fort avec les différents acteurs mobilisés sur les crises actuelles.

Plus d'une vingtaine de gendarmes posent devant le drapeau tricolore. Au milieu de l'image se trouve le directeur général de la gendarmerie.

Visite de la brigade de Sada.

© Gendarmerie nationale

Cette visite à Mayotte, la 6e depuis sa nomination à la tête de la gendarmerie, a aussi permis au général d’armée Rodriguez de faire un point de situation avec l’état-major du COMGEND, notamment sur les dispositifs judiciaire et d’intervention déployés. Le DGGN est également allé au contact des unités de gendarmerie engagées sur le territoire, en se joignant notamment à une patrouille nocturne de gendarmes mobiles, avant de se rendre, dès le lendemain matin, à la Brigade territoriale autonome (BTA) de Sada, victime de deux attaques successives fin janvier. Au cours de la soirée du 28 janvier, puis le lendemain soir, des individus armés et encagoulés (une cinquantaine le 28 et une vingtaine le lendemain) avaient jeté des pierres et des cocktails Molotov sur le bâtiment. Le général d’armée Rodriguez a apporté son plein soutien aux gendarmes, les félicitant pour leur sang-froid et leur professionnalisme. Au cours de ces événements inédits, un militaire a été blessé par un jet de pierre et plusieurs véhicules ont été dégradés. L’enquête, conduite avec célérité, a d’ores et déjà permis de procéder à plusieurs interpellations. Un homme a d’ailleurs été condamné à quatre ans de prison, dès le 31 janvier, pour sa participation à l’attaque contre la brigade de Sada. Les investigations se poursuivent pour identifier l’ensemble des commanditaires.
À Mamoudzou, le DGGN a enfin pu échanger avec un panel représentatif du COMGEND et de ses renforts. Il a ainsi pu féliciter chaleureusement l’ensemble des personnels mobilisés sur le territoire, pour leur engagement sans faille au quotidien dans les missions de protection des personnes et des biens, de préservation de la vie humaine, de lutte contre l’immigration irrégulière et de gestion des flux.

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