Journée Internationale des droits des femmes : les femmes sportives à l’honneur
- Par Doria Belkacemi
- Publié le 11 mars 2024

Ce vendredi 8 mars 2024, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer (MIOM) a orchestré, place Beauvau, une matinée riche en échanges, mettant en lumière la contribution exceptionnelle des femmes dans le monde du sport, et réunissant athlètes, experts, et passionnés autour d'une cause commune : l'égalité et l'émancipation des femmes à travers le sport.
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, vendredi 8 mars 2024, le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer (MIOM) a ouvert ses portes à de nombreuses femmes, gendarmes, policiers, sapeurs-pompiers ou encore membres de la sécurité civile et agents de la fonction publique, en présence notamment de la préfète Fadela Benrabia, haute fonctionnaire à l’égalité des droits, et de la secrétaire d’État chargée de la citoyenneté et de la ville, Sabrina Agresti-Roubache. Deux tables rondes étaient organisées, portant sur la représentation et la place des femmes dans le sport, et sur des témoignages de femmes athlètes au sujet de la conciliation de leur engagement professionnel et de leur vie sportive.
Coubertin anachronique
« Aux Jeux olympiques, le rôle des femmes devrait être, comme dans les anciens tournois, de couronner les vainqueurs. » Cette phrase anachronique, prononcée en 1935 par Pierre de Coubertin, ancien président du Comité international olympique (CIO), figurait dans une courte vidéo diffusée en introduction, retraçant l’évolution de la place des femmes dans le sport. Elle a provoqué un éclat de rire dans la salle. « Les femmes étaient originellement exclues de cette socialisation masculine qu’est la pratique sportive, a rebondi Didier Chavrier, chercheur en sociologie de l’éducation et vice-président à l’égalité et la qualité de vie au travail à l’université d’Orléans. Le sport a été historiquement construit par les hommes, pour les hommes. » Malgré des progrès indéniables, Didier Chavrier estime que la parité aux Jeux Olympiques de 2024 ne traduit pas encore une véritable égalité.
« Des modèles exceptionnels »
Sous la coordination de Fadela Benrabia, s’est déroulée une première table ronde, sur le thème : « Femmes sportives et métiers de la sécurité, arrangements et conciliation avec les exigences professionnelles ». L'objectif était de mettre en lumière l'organisation et la pratique du sport au sein du ministère, en mettant particulièrement l'accent sur les ajustements et évolutions nécessaires dans les métiers de la sécurité pour accommoder la pratique sportive féminine. Maryline Cannou-Specht, réserviste de la gendarmerie nationale et maître de conférences en psychologie sociale et clinique à l'université Paris Descartes, a apporté son analyse, expliquant comment la pratique du sport était devenue un élément essentiel dans l'exercice des métiers de la sécurité, influençant la santé physique et psychique. Elle suggère notamment que la sportivité pourrait être une stratégie vers la liberté et l'égalité. « Si les femmes sportives ne sont pas des exceptions, elles sont sans aucun doute des modèles exceptionnels », a-t-elle conclu.
Faire rimer sport et métier
Au cours d'une seconde table ronde, réunissant six sportives passionnées, dont deux issues de la gendarmerie, la parachutiste Léocadie Ollivier de Pury et l’athlète Élodie Guégan, le débat s'est articulé autour de la conciliation entre carrière professionnelle et pratique sportive, ainsi que des dynamiques entre hommes et femmes.
Actuellement membre des Sportifs de haut niveau de la défense – gendarmerie (SHND-G), dont faisait également partie Élodie Guégan avant de devenir gendarme, Léocadie Ollivier de Pury a pu témoigner du soutien essentiel de l’Institution dans la poursuite de son projet sportif, lui permettant de se consacrer à plein temps plein à sa discipline, tout en conservant la liberté de travailler. Une opportunité qu’elle considère comme une chance précieuse.
Violences sexuelles et sexistes dans le sport : sortir du déni
Catherine Moyon de Baecque, première athlète de haut niveau à briser le silence sur les violences sexuelles dans le sport, a ensuite livré un témoignage poignant. Victime elle-même, elle a encouragé les femmes à se battre contre le sexisme, soulignant l'importance du respect mutuel et de la conformité aux règles pour lutter contre toutes les formes de violences.
En tant que présidente de la commission de lutte contre les violences sexuelles au sein du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), elle a appelé à la solidarité entre hommes et femmes dans cette lutte commune. « Se respecter soi-même, les autres, les règles et la loi est le point de départ pour lutter contre toutes les formes de violences », a-t-elle insisté devant une assistance profondément émue, qui a salué son courage par une longue ovation.
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