Traque d'Angers: la coopération de la gendarmerie et de la police permet l’interpellation d’un dangereux fugitif

  • Par le chef d'escadron Charlotte Desjardins
  • Publié le 06 juillet 2023
Environ 25 gendarmes regroupés en extérieur devant des véhicules et un espace boisé pour un briefing
© D.R.

Après plusieurs jours de recherches opérationnelles menées par la gendarmerie à l’encontre d’un détenu évadé de la prison d’Argentan, ce dernier était interpellé le 4 juillet 2023 par des policiers de la brigade anticriminalité d’Angers. Retour sur le dispositif conduit par la gendarmerie nationale.

Le 20 juin 2023, alors qu’il bénéficie d’une permission de sortie pour réaliser des démarches administratives, un détenu de la prison d’Argentan, dans l’Orne, profite de l’occasion pour s’évader. Commence alors une cavale qui a duré près de deux semaines.

Cet homme de 42 ans était condamné pour une peine de 12 ans d’emprisonnement à la suite d’une tentative de meurtre par conjoint, et 3 ans supplémentaires pour atteintes aux biens. Il est soupçonné d’avoir tué deux personnes pendant son évasion, une femme de 40 ans et un homme de 72 ans. Après une tentative de vol de véhicule qui aurait mal tourné, il s’en serait pris à une femme de 26 ans, qu’il aurait également essayé d’assassiner. Tous ces faits ont été liés entre eux d’un point de vue judiciaire le 3 juillet. L’individu a un profil très dangereux, il est particulièrement mobile, rendant difficile le travail de recherches.

Au niveau judiciaire, la Section de recherches (S.R.) et la Direction territoriale de la police judiciaire (DTPJ) d’Angers sont saisies des différentes enquêtes par le Parquet. Ce dernier publie un avis de recherches le 3 juillet 2023, avec une photographie et une description du criminel en fuite. Un numéro vert est également mis en place afin de recueillir un maximum de renseignements de la part de personnes détenant des informations, lesquelles sont systématiquement vérifiées sur le terrain par la gendarmerie.

Poste de commandement gendarmerie de nuit. Sur la gauche un véhicule commandement avec un auvent, à droite un véhicule blanc siglé enbleu ciel "Gendarmerie équipe cynophile"
© D.R.

Un dispositif fort et capable de monter en puissance

Afin de retrouver le malfaiteur et de protéger la population, la gendarmerie met en place un dispositif de recherches conséquent, mobilisant les personnels des groupements de gendarmerie départementale du Maine-et-Loire (GGD49) et de Mayenne (GGD53). Ce dispositif intervient en parallèle des investigations judiciaires, qui viennent nourrir et orienter le volet opérationnel, afin de déterminer une zone initiale de recherches, laquelle va peu à peu s’étendre.

Le colonel Tanguy Landais, commandant le GGD 49, conduit la manœuvre, en coordination avec les autorités administrative et judiciaire d’Angers, depuis la commune de Montreuil-Juigné, où un poste de commandement opérationnel a été installé et armé en permanence par les militaires de la compagnie de Segré-en-Anjou-Bleu. Une soixantaine de militaires est ainsi systématiquement mobilisée en continu, sans que rien ne soit laissé au hasard. Le dispositif déployé sous ses ordres est composé de ressources complémentaires, en mesure de monter en puissance rapidement. Il engage jusqu’à près de 90 personnels le 3 juillet, au plus fort des recherches, malgré le contexte simultané de violences urbaines qui engage la gendarmerie dans le cadre de la CORAT, et d’une manifestation sensible. Plusieurs zones sont ainsi passées au peigne fin, compartiment par compartiment, avec des secteurs déterminés en lien avec les éléments relevés au niveau judiciaire.

Des dizaines de gendarmes départementaux, trois équipes cynophiles, dont deux avec un Saint Hubert, un hélicoptère de la section aérienne de gendarmerie de Rennes, des drones, des patrouilles en VTT et des motocyclettes tout terrain, des gendarmes faisant du porte-à-porte... tout est mis en œuvre pour quadriller, sécuriser le terrain, rassurer la population et localiser l’individu.

Un savoir-faire de la gendarmerie nationale

Depuis 2021, la gendarmerie a été confrontée à ce type de situation en plusieurs points du territoire. Ainsi que le souligne le lieutenant-colonel Nassima Djebli, l’une des porte-parole de la gendarmerie nationale, son modèle d’organisation s’appuie sur le triptyque « un chef, une mission, des moyens ». À travers les différentes traques sur lesquelles elle a engagé des recherches, à l’instar de celles de la Chapelle-sur-Erdre, des Cévennes, de la Dordogne ou encore de Gréolières, l’Institution a acquis et développé un savoir-faire construit à partir de cette même organisation. Ces compétences ont de nouveau été mises à contribution dans les recherches à l’encontre du criminel évadé.

L’idée maîtresse de ce type de dispositif est de mettre une forme de pression sur le fugitif, qui finit par commettre une erreur et se dévoiler, permettant ainsi son interpellation. Celle-ci a pu être réalisée par les policiers de la Brigade anticriminalité (BAC) d’Angers, à Avrillé, le 4 juillet 2023, très réactifs après une alerte donnée par les ouvriers d’un chantier sur lequel l’homme s’était réfugié. Ce dernier a été placé en rétention judiciaire et l’enquête se poursuit.

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