Les gendarmes font le printemps
- Par Antoine Faure
- Publié le 02 mai 2023

A la brigade de proximité du Grand Pressigny, en Indre-et-Loire, l'installation d'un poulailler moderne a permis de loger quatre poules, grâce aux dons d'un agriculteur, qui produisent quotidiennement des œufs pour les familles de la brigade.
Du 1er au 7 mai, la gendarmerie fête la mi-saison en valorisant les très nombreuses actions en faveur de la biodiversité, mises en place au sein des unités, sur tout le territoire. Exemples dans la Nièvre, en Charente-Maritime, en Seine-Maritime, dans le Rhône et dans les Hautes-Pyrénées.
Ça ne vous aura pas échappé, c’est le printemps ! Et pour le gendarme également. Ils sont de plus en plus nombreux chaque année, sur tout le territoire, en métropole comme en outre-mer, à conduire des projets d’initiative pour préserver la biodiversité et améliorer l’éco-responsabilité de leur cadre de vie et de travail. Poulaillers, ruches, hôtels à insectes, éco-pâturage, gîtes à hérissons ou à chauves-souris… Voici quelques exemples d’actions, parmi tant d’autres, qui font rimer gendarmerie et écologie.
Sept poules, deux brebis et deux agneaux
À la brigade de proximité de Saint-Pierre-le-Moutier, dans la Nièvre, les sept poules, déjà bien logées, ont eu le bonheur de voir l’installation, sur un grand terrain, d’un poulailler tout neuf et d’une belle clôture en grillage, pour éviter qu’elles ne prennent la poudre d’escampette. « À tour de rôle, chaque gendarme peut ainsi avoir sa douzaine d’œufs frais », explique le major Sébastien, chef de la Communauté de brigades (CoB).
Récemment, les gallinacés ont vu débarquer deux brebis et deux agneaux, venus compléter le bestiaire. « C’est un ami, pompier et agriculteur, qui nous les prête d’avril à juin. Cela nous évite de tondre et ça amuse beaucoup les enfants », note Sébastien. Les gendarmes ont aussi planté quatre arbres fruitiers – un cerisier, un pommier, un prunier et un poirier – pour en récolter les fruits, et offrir un peu d’ombre aux ovins en période estivale.
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L’école aux oiseaux
Un peu plus à l’ouest, à l’école de gendarmerie de Rochefort, en Charente-Maritime, ce sont les oiseaux qui sont gâtés. 29 nichoirs les accueillent, ce qui a valu à l’établissement d’être labellisé LPO (Ligue de Protection des Oiseaux), laquelle exploite une surface de 200 hectares, limitrophe au bâtiment de la gendarmerie. Les volatiles peuvent en outre profiter d’une haie diversifiée de 300 mètres, qui n’a pas besoin d’être taillée, au pied de laquelle insectes et petits rongeurs peuvent aussi s’amuser.
Dernier projet en date : la mise en place d’une jachère fleurie pour préserver la biodiversité déjà présente sur le site. « Les fleurs qui composent cette jachère sont endémiques, vivaces, bisannuelles et annuelles, décrit Franck, responsable de la section appui technique de l’école de gendarmerie de Rochefort. Elles ont été sélectionnées par un botaniste, Éric Pigeon, un spécialiste de la prairie qui vit dans une yourte ! » Par ailleurs, onze ruches ont été installées, exploitées par un apiculteur.
Les chauves-souris à l’abri
Direction la Normandie, au Havre, dans l’enceinte de la compagnie de gendarmerie départementale. Ici, ce sont les chauves-souris qui ont la belle vie, grâce à l’installation de gîtes, en lien avec la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEP). « L’idée m’est venue dans ma maison de campagne, où deux chauves-souris ont élu domicile de part et d’autre d’un châssis de fenêtre, raconte l’adjudant Matthieu, du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) du Havre. Ma femme et ma fille m’ont interdit de les déloger ! »
Avec la maréchale des logis-cheffe Jennifer, de la brigade de proximité d'Épouville, il propose l’installation de gîtes dans toutes les casernes des compagnies du Havre et de Fécamp, à raison de un ou deux par caserne, ainsi qu’une dizaine à l’école de gendarmerie de Montluçon, où chaque compagnie d’élèves gendarmes parraine un animal, dont une a choisi précisément la chauve-souris.
En tout, 90 de ces petites boîtes ont été envoyées aux unités. « L’écologie n’est pas notre cœur de métier, reconnaît Matthieu. Mais chacun peut faire un geste, sans prétention, prendre un peu de son temps. On sait que c’est surtout symbolique, qu’on ne va pas sauver l’espèce avec quelques gîtes, mais la gendarmerie peut s’appuyer sur son maillage territorial pour diffuser les bonnes idées. »
Les temps sont durs pour les abeilles
L’action des gendarmes pour la biodiversité peut malheureusement s’accompagner de quelques désillusions. Ainsi, au sein de la caserne Lebrun de Sathonay-Camp, siège de l’état-major de la Région de gendarmerie Auvergne-Rhône-Alpes, trois ruches avaient été positionnées en 2021. Un apiculteur amateur reconnu permettant aux gendarmes de découvrir la vie passionnante et surprenante des abeilles. Une « division » (essaimage artificiel) avait permis de créer une quatrième ruche, puis d’en acquérir une cinquième, ainsi qu’un piège à frelons asiatiques, prédateurs de l’abeille.
Malheureusement, la saison 2022 s'est mal déroulée, et la sécheresse a mis à mal les colonies. Trois n'ont pas survécu, littéralement mortes de faim, en raison de l’absence de fleurs à partir de début juin et des attaques incessantes de frelons asiatiques. La récolte de miel a bien sûr été anecdotique (5 kilogrammes en juillet). Début mars 2023, il ne restait plus qu'une seule colonie, mais, au cours de la seconde quinzaine du mois d'avril, deux essaims « sauvages » ont pu être récupérés.
Cette expérience a permis aux gendarmes de toucher du doigt la difficulté du métier d'apiculteur, mais surtout le péril qui guette les abeilles, et par rebond toute la chaîne alimentaire, entre les conditions météorologiques, les parasites, les attaques de frelons et les pesticides.
Belle retraite pour les poules
Plein sud pour terminer ce tour de France des belles initiatives, à la caserne de la brigade de gendarmerie de proximité de Saint-Laurent-de-Neste, sur le territoire de la compagnie de Bagnères-de-Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées, où il a été décidé de confier l'entretien des espaces verts à deux moutons d’Ouessant, réputés pour leur robustesse et leur appétit, ainsi qu’à deux boucs nains et un bouc des Pyrénées, qui s'occuperont des zones plus pentues et couvertes de ronciers.
Par ailleurs, cinq poules de réforme, destinées à l’abattoir et sauvées par l'association Champs libres aux poules, ont rejoint un poulailler solidaire installé par les militaires. Elles aideront les familles à réduire leurs déchets organiques et bénéficieront d'une belle retraite, dans un environnement accueillant... en échange de quelques œufs !
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