Lundi 23 octobre 2023, le colonel Philippe Bartolo, commandant par suppléance l'École de gendarmerie de Fontainebleau, a accueilli dans les rangs de la gendarmerie nationale le maréchal des logis Timmy Gillion, cycliste sur piste, qui a signé son contrat de Sportif de haut niveau de la Défense – gendarmerie (SHND-G).

Un « démarreur » explosif

Âgé de 21 ans, et membre du pôle olympique de Saint-Quentin-en-Yvelines depuis trois ans, Timmy a découvert le cyclisme pendant son enfance à Perpignan, au club cycliste Le Boulou, puis au cyclo club de Rivesaltes. D’abord « routier », il devient « pistard » à l’adolescence. « J’ai commencé à me spécialiser vers l’âge de 13-14 ans », se souvient-il.

Les résultats ne tardent pas à arriver. En 2018, à 16 ans, il devient champion de France cadets en vitesse individuelle, ce qui lui ouvre les portes de l’équipe de France junior. Champion de France junior en 2019, il devient le « démarreur » de l’équipe de France Espoirs en 2020, puis de l’équipe Élite en 2021, avec laquelle il est deux fois vice-champion d’Europe, en 2021 à Granges, en Suisse, et en 2022 à Munich, en Allemagne. En équipe de France, il retrouve un autre SHND-G, le maréchal des logis Melvin Landerneau.

Le « démarreur », dans une équipe de vitesse, est donc celui qui lance son équipe, en sortant des starting-blocks. Le deuxième relais, le « détonateur », se cale dans sa roue, et le « finisseur » reste à l’abri des deux autres pour économiser ses forces pour le dernier tour. Le « démarreur » parcourt la distance de 250 mètres, le « détonateur » celle de 500 mètres, et le « finisseur » celle de 750 mètres. « Ça demande des qualités d’explosivité, décrit Timmy. C’est un effort très court et très intense. Le « démarreur » emmène un plus petit braquet que les deux autres, et il faut mouliner pour partir le plus vite possible, et atteindre rapidement la bonne vitesse. » Une vitesse qui peut avoisiner les 65 km/h !

Une selle pour deux

C’est Séverine Maillet, responsable du suivi socio-professionnel des sportifs de haut niveau à la Fédération française de cyclisme, qui lui parle de la possibilité d’incorporer l’Armée des champions. En juin 2023, il apprend que sa candidature est retenue par la gendarmerie nationale. « C’est une grande chance de pouvoir défendre les couleurs de l’armée française et de la gendarmerie, en plus de celles de mon pays. Et cela m’ouvre des portes pour l’avenir, ce qui me permet de me concentrer sur mon sport. Je n’ai plus qu’à pédaler ! »

Et Timmy espère bien sûr pédaler jusqu’aux Jeux Olympiques de Paris, dont les épreuves de cyclisme sur piste se dérouleront dans le récent fleuron de la Fédération, inauguré en 2014, le vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines, que Timmy connaît comme sa poche. Il sera en concurrence, pour le poste de « démarreur », avec Florian Grengbo, médaillé de bronze avec l’équipe de France aux Jeux Olympiques de Tokyo, à l’été 2021. Une selle pour deux, en quelque sorte. Fin du suspense dans quelques mois.