« Pour la population, par les cybergendarmes, par les cyber-réservistes », telle est la devise adoptée par le Commandement de la gendarmerie dans le cyberespace (ComCyberGend) depuis sa création, le 25 février 2021. La mise en place d’un mentorat cyber en est la plus parfaite illustration, dans la mesure où ce dernier vise à inciter les échanges entre personnels du ComCyberGend et réservistes cyber, afin de favoriser la montée en compétence de la gendarmerie dans ce domaine, au bénéfice de la population.

Renforcer la culture de l’échange, indispensable au rayonnement de la gendarmerie dans l’écosystème cyber

« La création de ce mentorat s’inscrit dans la volonté du ComCyberGend d’élargir son champ d’action, en intégrant pleinement ses personnels dans l’écosystème cyber », explique le général Christophe Husson, commandant de la gendarmerie dans le cyberespace, à l’occasion de l’allocution de rentrée du mentorat.

Dix-huit binômes mentor-filleul ont ainsi été constitués pour la première année d’existence de ce projet. Les mentors, choisis sur candidature parmi le vivier de cyber-réservistes de la gendarmerie, disposent d’une véritable expertise dans le domaine cyber. Exerçant le métier de référent cyber de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), de BNP Paribas ou encore d’Airbus Group, ils répondent aux sollicitations ponctuelles de la gendarmerie et participent à l’animation de la réserve. Dans le cadre du mentorat cyber, ils auront pour mission de partager leurs connaissances et leur expérience avec leurs filleuls, aussi bien d’un point de vue technique qu’humain. Outre l’opportunité de tirer le fruit de ces échanges, les filleuls, jeunes officiers ou personnels civils de catégorie A, permettront aux réservistes-cyber de mieux appréhender le fonctionnement de la gendarmerie et donc d’améliorer leur apport opérationnel.

Cyril Bras est le directeur de la cybersécurité de Whaller, entreprise française éditrice de logiciels. À 45 ans, il est également enseignant à l’université, commandant de réserve et mentor du capitaine Nicolas Hugget, chef du laboratoire du véhicule numérique du ComCyberGend. Tous deux ont souhaité s’investir dans le mentorat cyber. Pour le commandant (R) Bras, ce projet lui donne la possibilité « de mieux connaître la maison bleue et de découvrir le parcours du filleul ». Pour l’officier, tout juste âgé de 29 ans, le mentorat cyber lui permettra notamment « d’obtenir une vision plus globale de l’environnement cyber et de découvrir les missions dévolues à un Responsable de la sécurité des systèmes d’information (RSSI) ».

Des événements organisés toute l’année afin de faciliter l’acculturation

Mais la seule création de ce mentorat cyber ne suffit pas. Elle nécessite de l’accompagner et de le faire vivre. C’est le rôle de l’équipe-projet de la lieutenante-colonelle Émilie Mercier, qui a imaginé plusieurs événements qui jalonneront l’année. Ainsi, dès la journée de rentrée de la première promotion, les porteurs du projet ont invité Madame Luména Duluc, directrice du Clusif, « association de référence de la sécurité du numérique en France », afin de lui permettre de partager son expérience et de témoigner des bienfaits du mentorat.

Outre des conférences, des visites et les traditionnelles rencontres entre mentors et filleuls, le projet se veut innovant et proposera un « vis ma vie » au cours de l’année, en permettant au filleul de s’immerger totalement dans l’entreprise du mentor au cours d’une journée, et inversement.

Et pourquoi ne pas décliner le projet aux territoires ?

« Un retour d’expérience sera réalisé à l’issue de la première année de mentorat, explique le général Husson. Le réseau cybergend en métropole et outre-mer pourra éventuellement être sollicité afin de décliner le mentorat cyber à l’échelle des régions et des groupements, avec l’idée de renforcer la culture cyber dans tous les territoires. »