La promotion 2022/2023 du Cours supérieur d’enseignement militaire de la gendarmerie (CSEMG) compte onze officiers supérieurs issus de gendarmeries étrangères. C’est la première fois que des officiers étrangers participent à la version internationale de ce cours de haut niveau, destiné à l’ensemble des lauréats de l’Enseignement supérieur deuxième degré (ES2).

Après six semaines de formation, le 31 mars 2023, le Général de corps d’armée (GCA) Bruno Arviset, Directeur des personnels militaires de la gendarmerie nationale (DPMGN), a procédé à la remise de leurs brevets, au nom du Directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), le général d’armée Christian Rodriguez : le brevet technique option « études administratives militaires supérieures de la gendarmerie ». Cette remise vient manifester son attachement à cette nouvelle formation et souligne l’importance de l’ouverture à l’international.

Six semaines de formation denses

Ces onze officiers supérieurs stagiaires viennent de nombreux pays : Cameroun, Congo-Brazzaville, Djibouti, Gabon, Guinée-Conakry, Italie, mais aussi Jordanie, Madagascar, Niger, Sénégal et, enfin, Tunisie. Au cours de leurs six semaines de formation, ils ont tout d’abord été accueillis à l’école militaire. Ils ont ensuite pu découvrir le Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale (PJGN), à Pontoise, ainsi que le GIGN et le Groupement blindé de gendarmerie mobile (GBGM), à Versailles-Satory. Le Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG) de Saint-Astier, spécialiste de la formation au maintien de l’ordre, leur a aussi ouvert ses portes. Enfin, c’est à l’École des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN) de Melun qu’ils ont poursuivi leur formation pendant quatre semaines.

La formation proposée à ces officiers étrangers lauréats de l’ES2 constitue une offre alternative à celles déjà existantes. Dans un contexte sécuritaire qui s’aggrave et se durcit, l’accent est mis, tout au long de la formation, sur les notions attachées au commandement et à la prise de décision.

Les officiers étrangers ont été appelés, aux côtés de leurs camarades français, à participer à des enseignements dans les domaines suivants : art opératif, stratégie de sécurité intérieure (S.I.) et connaissance de l’environnement de la S.I., mais aussi management et conduite du changement. Par ailleurs, deux nouveaux modules ont été complétés à l’occasion de cette session : communication et formation à l’exercice de l’autorité.

Une volonté d’ouverture à l’international

L’ouverture à l’international du CSEMG, vivement souhaitée par le DDGN, s’inscrit dans la poursuite du renforcement des liens qui unissent l’Institution et ses gendarmeries sœurs. La formation a été intense pour ces officiers, nécessitant pour tous un investissement intellectuel, et, pour certains, linguistique. Au terme de ces six semaines, ils ont pu acquérir ou renforcer les compétences communes « socle » du manager, du leader, et surtout du chef militaire.

Les derniers mots du discours prononcé par le GCA Bruno Arviset résument parfaitement le cœur de la formation qu’ils ont reçue : « Vous voilà prêts à emprunter, avec confiance, la voie difficile destinée aux hauts dirigeants, ce chemin vers un commandement juste et éclairé, qui nécessite du courage, du discernement, et enfin de l’humilité. Soyez fiers de votre investissement. Vous pouvez l’être. Soyez dignes de la confiance que vos chefs ont placée en vous. »

Le brevet qui leur a été remis le 31 mars est aussi un symbole fort pour ces officiers supérieurs étrangers : ils sont les premiers à le porter au sein de leurs institutions respectives.

C’est entourés de leurs camarades, de leurs instructeurs du Centre de formation des dirigeants de l’EOGN, et d’officiers professeurs de la DGGN, qu’ils ont ainsi été mis à l’honneur devant les attachés de défense ou de sécurité, ou encore les officiers de liaison de leur pays d’origine en poste France.