Mois de l’innovation - P4S : pour que la conception de planning ne soit plus une contrainte
- Par Pablo Agnan
- Publié le 08 novembre 2022
Tous les deux ans, le prix de l’Audace, événement organisé par l’Agence innovation défense (AID), valorise l’innovation participative des militaires des armées et de la gendarmerie. Cette année, les gendarmes ont présenté trois inventions, avec un seul leitmotiv : faciliter le travail des personnels sur le terrain.
Que ce soit pour modéliser une scène de crime en 3D ou assurer le suivi non-consenti des personnes, objets ou véhicules, les innovations des gendarmes répondent à un seul but : mettre les militaires dans les meilleures dispositions pour réussir leur mission.
Ce qui ne les empêche pas de passer par des voies détournées en vue de répondre aux objectifs fixés. Ainsi, le projet SGATI, un objet connecté permettant, entre autres, de géolocaliser des cibles, réduit sa consommation d’énergie de manière drastique grâce à des modes de transmission et de calcul déportés.
Mois de l’innovation - SGATI : plus qu’un traceur, un véritable objet connecté
Depuis 1992, le prix de l’Audace distingue, tous les deux ans, des personnels parmi les plus innovateurs...
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Cette réduction de l’énergie dépensée ne s’applique pas qu’aux objets, mais aussi aux humains. Tel est le but du projet d’« Assistant P4S », pour planification à 4 semaines, un assistant de conception de planning, qui vise à réduire le temps consacré par les commandants de brigade à l’élaboration des emplois du temps de leurs personnels. « Chaque mois, ils doivent concevoir cette planification, qui leur prend manuellement une à deux journées de travail », explique le chef d’escadron Gaël de Léséleuc, l’un des deux gendarmes à l’origine de l’innovation.
Une tâche fastidieuse, puisqu’il doit prendre en compte des contraintes qui peuvent être contradictoires, s’agissant d’intégrer à la fois les besoins opérationnels et les obligations statutaires. « Et surtout, en tant que commandant de brigade, vous avez l’objectif et la volonté d’être équitable entre vos personnels. Donc, pris dans sa globalité, ce problème est extrêmement complexe », et donc long à résoudre, du moins manuellement.
Conserver l’humain au centre du processus décisionnel
Car, « en utilisant des outils basés sur des technologies d’intelligence artificielle, on arrive à réduire ce travail à une ou deux minutes, une fois l’assistant correctement paramétré », affirme l’officier. Co-porteur du projet, le lieutenant Robin Michard, actuellement commandant de la communauté de brigades de Saint-Pol-sur-Ternoise, dans le Pas-de-Calais, et utilisateur de l’outil pour la conception de son service, est passé de huit heures à plancher sur l’emploi du temps à seulement deux.
Une différence qui s’explique par le choix de ne pas tout confier à l’I.A. Certains paramètres ont en effet été laissés volontairement en dehors de l’algorithme, tels que la gestion des repos et les permissions. « On avait vraiment cette volonté de mettre ces parties en dehors du champ de l’algorithme, parce qu’elles nécessitent une appréciation humaine. » Ce gain est encore plus visible dans le cas d’un changement de situation touchant un personnel (maladie, impératif missionnel) : l’outil prend en compte la nouvelle situation et propose de nouveau la meilleure solution en quelques secondes !
Vers une généralisation de l’utilisation
Après trois mois de développement, le prototype a été expérimenté dans une trentaine de brigades. « Le système est dorénavant en production, et n’importe quelle unité volontaire peut utiliser l’outil depuis septembre dernier », annonce l’officier. Pour accompagner cette transformation, une première étape de formation a été enclenchée : « Actuellement, nous sommes dans une phase d’accompagnement par le Bureau des systèmes d'information opérationnels (BSIO), qui se déplace dans chaque région pour former des référents, lesquels vont à leur tour former les commandants de brigade. »
Des formations sont également dispensées à l’École des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN), à destination des futurs commandants d’unité territoriale. Un algorithme similaire est actuellement développé au profit du Centre national des opérations (CNO), afin d'optimiser l'emploi des Escadrons de gendarmerie mobile (EGM).
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