Coopération européenne au Mont-Saint-Michel
- Par capitaine Marine Rabasté
- Publié le 26 juillet 2022

Au Mont-Saint-Michel, des policières étrangères viennent renforcer les gendarmes qui composent le poste provisoire. Une présence qui s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération européenne et qui répond à un enjeu de sécurité publique.
Riche d’Histoire, le Mont-Saint-Michel est aujourd’hui l’un des dix sites touristiques les plus fréquentés en France. Chaque année, près de trois millions de visiteurs viennent admirer la vue imprenable sur la baie depuis les remparts, flâner dans les ruelles pavées ou encore découvrir l’abbaye qui culmine à plus de 150 mètres au-dessus du rivage. Hors saison, la communauté de brigades de Pontorson et le poste provisoire du Mont-Saint-Michel, à l’effectif de deux à quatre réservistes, tiennent le terrain. Mais en période estivale, la fréquentation s’accroît considérablement. Le site devient alors une vraie fourmilière, tant le flot de personnes y est continu. Pour faire face à cet afflux de visiteurs, les effectifs du poste provisoire sont augmentés, pour atteindre jusqu’à 6 ou 8 réservistes selon les semaines. La compagnie de gendarmerie d’Avranches reçoit également le renfort d’un poste à cheval, armé par la Garde républicaine ainsi que par des militaires d’active et de la réserve de la région de gendarmerie de Normandie.
S’adapter à la population
La présence du poste provisoire répond à un enjeu de proximité avec la population et de visibilité des forces de sécurité intérieure, afin de lutter contre toutes les formes de délinquance. Chaque jour, les réservistes assurent une présence accrue sur ce site touristique majeur et échangent avec les visiteurs, parmi lesquels se trouvent de nombreux Européens. Alors, pour s’adapter à la typologie de la population, le chef d’escadron Charles-Guy Regnault, commandant de compagnie, a sollicité le détachement de deux policières étrangères. Pleinement intégrées aux services de prévention de proximité, Sinead, policière irlandaise, et Nathalie, commissaire allemande, participent aux missions de renseignement et de contact avec la population. « Le Mont-Saint-Michel est le principal site touristique en zone gendarmerie. Il est donc intéressant de pouvoir bénéficier de la présence de policiers étrangers. Avec leurs uniformes qui diffèrent du nôtre, Sinead et Nathalie sont visibles et attisent la curiosité des touristes. Les ressortissants de leur pays sont ravis de voir des policiers de chez eux sur notre territoire », explique le commandant de compagnie.
Renforcer la coopération européenne
Le détachement de Sinead et de Nathalie intervient dans le cadre de la décision Prüm. Adoptée en 2008, cette dernière vise à approfondir la coopération transfrontalière entre les autorités policières et judiciaires des pays de l’Union européenne, dans le but de lutter plus efficacement contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière. Ainsi, des brigades et des commissariats européens ont été mis sur pied et permettent aux États de recevoir des agents étrangers afin d’assister les gendarmes et policiers locaux. Principalement réalisés à l’occasion de grands événements ou lors des dispositifs estivaux de protection des populations, ces détachements améliorent le sentiment de sécurité des citoyens européens qui, à l’étranger, retrouvent des agents de leur propre pays. L’échange est alors facilité et la prévention gagne en efficacité.
La présence des deux policières étrangères témoigne effectivement de la volonté d’approfondir les relations entre les États et « concrétise l’ouverture de la gendarmerie sur les autres forces de sécurité intérieure européennes », précise le commandant de compagnie. Elle est également l’occasion pour ces forces d’échanger sur les modes d’action et sur les capacités dont chacune d’elles dispose.
Vers une culture commune des forces de sécurité intérieure
L’intégration de policières étrangères, bien que déjà existante les années précédentes, prend par ailleurs tout son sens à la suite de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE), qui s’est tenue du 1er janvier au 30 juin 2022. Les 23 et 24 mai, dans ce cadre, s’était notamment déroulé le séminaire sur la culture commune des forces de sécurité intérieure. À cette occasion avait été évoquée l’importance de favoriser le développement d’une culture commune, en raison de l’intensification des interactions entre les gendarmeries et polices européennes.
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