40 élèves-gendarmes vont terminer leur scolarité en Espagne

  • Par Pablo Agnan
  • Publié le 09 mai 2022
© © SirpaGend – MAJ F. Balsamo

40 élèves de l’école de gendarmerie de Tulle, accompagnés par cinq formateurs et trois cadres français, termineront leur scolarité au Colegio de Guardias Jóvenes, une école de la Guardia Civil située à Valdemoro, en Espagne. L’objectif ? Rapprocher les cultures policières afin de renforcer l'action des deux forces dans les zones frontalières.

Située aux confins de la communauté autonome de Madrid, Valdemoro est, selon un site de voyage, « un petit trésor abritant de nombreux édifices, parcs et jardins, mais aussi des festivités en tout genre. » Cette commune espagnole de 77 000 habitants dispose en effet d’un patrimoine historique et culturel qui mérite le détour, comme la Iglesia de Nuestra Señora de la Asunción ou encore le sanctuaire de l'ermita del Santo Cristo de la Salud.  

Une expérience interculturelle

Un patrimoine que les élèves-gendarmes de l’école de Tulle auront peut-être la chance de découvrir. Le 6 mai dernier, une quarantaine d’entre eux se sont en effet envolés à destination de cette banlieue madrilène, pour y poursuivre leur scolarité. Sur place, ils ont été accueillis par leurs homologues de la Guardia Civil, au Colegio de Guardias Jóvenes, l’équivalent d’une école de sous-officiers de la gendarmerie nationale.

Durant six semaines, les élèves français, mélangés à ceux de la Guardia Civil, suivront leurs cours dispensés en espagnol. « Avant, l’enseignement se faisait dans les deux langues. C’est la grande nouveauté de cette année », note l’adjudant-chef Jérôme, commandant la section coopération internationale et programme Erasmus, au sein du centre national de formation aux langues et à l'international de l’école de gendarmerie de Rochefort.

Mais l’objectif, c’est surtout la découverte de l’autre plus que l’apprentissage de techniques. Ici, on est sur une formation initiale complémentaire.

Le sous-officier fait d’ailleurs partie d’une délégation française de cinq formateurs, qui accompagneront les élèves durant leur formation. Au programme : « sport, tir, mises en situation diverses, secourisme et cyber », énumère celui qui est aussi spécialiste dans ce dernier domaine. « Mais l’objectif, c’est surtout la découverte de l’autre plus que l’apprentissage de techniques. Ici, on est sur une formation initiale complémentaire. »

Cette initiative illustre la qualité de la relation bilatérale franco-espagnole. C’est d’ailleurs cette relation qui a permis d’impulser cet « Erasmus des polices européennes ». Ce projet porte un nom : POLARIS, pour POLice Academies Regional Integrated Schooling. Il est identifié par l’Union européenne comme un nouveau modèle de formation, apte à promouvoir une culture commune parmi les jeunes policiers des États membres.

« Il y a surtout un bénéfice humain pour les élèves qui vont à l’étranger, découvrent d’autres cultures, d’autres façons de penser. Ça ouvre l’esprit et c’est donc utile pour la gendarmerie », résumait, en 2020, le colonel Jean-Michel Blaudez, à l’époque chef de la division de l'appui à la formation à l’école de gendarmerie de Tulle.

Des gains opérationnels sur le long terme

L’initiative est née en 2017, à la suite du sommet franco-espagnol de Malaga. À l’époque, les ministres de l’Intérieur français et ibérique avaient annoncé leur intention de développer des formations initiales conjointes entre la Guardia Civil et la gendarmerie nationale. L’objectif de cette synergie naissante était de renforcer l'action des deux forces dans les zones frontalières ainsi que sur les théâtres d’opérations extérieures, notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel.

« Nous savons que tous les jeunes n’intégreront pas des unités internationales, ou qu’ils ne seront pas forcément affectés dans des zones transfrontalières », reconnaissait le colonel Blaudez. Néanmoins, cela reste l’objectif sous-jacent de POLARIS : rapprocher les cultures policières des écoles et autres académies européennes, afin d’obtenir un gain opérationnel, notamment en zone frontalière, avec bien évidemment l’UOFE (Unité Opérationnelle Franco-Espagnole) et l’UOFA (Unité Opérationnelle Franco-Allemande).

Un engagement concret de la gendarmerie dans l’Europe et la jeunesse

Depuis 2017, trois promotions d’élèves-gendarmes français et d’élèves-gardes espagnols ont été jumelées, alternativement au Colegio de Guardias Jóvenes de Valdemoro et à l’école de gendarmerie de Dijon.

Ce projet fait donc l’objet d’une reconnaissance européenne. La Commission et le Conseil l’ont cité à plusieurs reprises comme une pratique à encourager. En 2020, l’agence Erasmus+ France l’a d’ailleurs accrédité. En clair, au-delà d’un cofinancement de la part du programme, cela se traduit actuellement par des échanges d’élèves entre la France et l’Espagne, mais aussi, depuis plus récemment, avec l’Allemagne.

Ainsi, cette coopération devient de plus en plus multilatérale. Outre nos voisins d’outre-Rhin, des échanges de bonnes pratiques prennent actuellement place avec la Lituanie, qui a, elle-même, accepté de placer sous le label POLARIS ses propres échanges avec les pays d’Europe centrale. La présence de ce pays balte traduit l’incarnation de la démarche de développement européen, qui est au cœur du projet Erasmus et de la gendarmerie.

Contacter la gendarmerie

Numéros d'urgence

  • Police - Gendarmerie : 17
  • Pompier : 18
  • Service d'Aide Médicale Urgente (SAMU) : 15
  • Sourds et malentendants : www.urgence114.fr ou 114 par SMS
  • Urgence Europe : 112

Sécurité et écoute

  • Enfance en danger : 119
  • Violences conjugales : 39 19
  • Maltraitance personnes âgées ou en situation de handicap : 39 77

Ces contenus peuvent vous intéresser