Régis, trailer au grand cœur
- Par Antoine Faure
- Publié le 08 mai 2021

Depuis 2014, le gendarme Régis court sur de très longues distances pour sensibiliser le public aux maladies rares et orphelines, et récolter des dons au profit d’associations. Depuis le 6 mai, il sillonne les routes entre Limoges et Trézardec, dans les Côtes d'Armor, où il arrivera le 13 mai. Portrait d’un sportif généreux, qui prête ses jambes à une « tribu » d’enfants qui l’accompagne en pensée.
C’est un homme qui court. Des kilomètres par centaines, qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il neige… Parfois rejoint par des adeptes du running, acquis à sa cause. Un peu comme Forrest Gump sur les routes des États-Unis. « À Gap, on m’appelait le Forrest Gump des Hautes-Alpes », sourit Régis. Sauf que Forrest Gump courait sans autre raison que l’envie de courir. Pour Régis, ce plaisir un peu égoïste est aussi un geste altruiste.
Photographe-vidéaste dans le civil, il est entré en gendarmerie en 2003, à l’âge de 32 ans. Il est d’abord affecté à l’Escadron de gendarmerie mobile (EGM) 15/3 de Vannes, où il s’occupe notamment de la cellule audiovisuelle, avant de rejoindre le Centre de production pédagogique des écoles, à Rochefort. Il est ensuite affecté au Centre de production multimédia de la gendarmerie nationale (CPMGN), à Limoges, de 2011 à 2015, puis à nouveau, depuis janvier 2020, après un passage par l’escadron montagne de Gap.
Très sportif, Régis a toujours aimé la course à pied, avec un goût particulier pour les très longues distances. Il privilégie les courses au profit de grandes causes. « Je préfère porter un tee-shirt avec le nom d’une association ou d’une fondation plutôt qu’un beau tee-shirt avec une marque bien visible », résume-t-il.
Ceux qui entrent dans la tribu n’en sortent jamais
En 2014, juste après avoir couru l’ultra-marin de Vannes (177 kilomètres), il décide de repartir de Limoges sur un coup de tête, direction Bordeaux, à plus de 250 bornes ! « Mes collègues ont prévenu les unités, qui m’ont accompagné tout au long du parcours. Quand j’ai vu les retombées médiatiques, j’ai compris que je pouvais associer chacune de mes courses au nom d’un enfant atteint d’une maladie rare ou orpheline. Le but n’est pas de s’apitoyer, mais au contraire de sensibiliser les gens, qu’ils discutent avec les familles, de rompre l’isolement que provoquent parfois ces situations difficiles, de tisser un lien social qui peut, pourquoi pas, déboucher sur des opportunités, aider à résoudre des problèmes du quotidien. »
Le mouvement « Je prête mes jambes à » est né. D’abord pour deux petites filles, Pauline et Clara, puis, au fil des courses - une par an -, par le jeu du bouche-à-oreille, la famille va s’agrandir. Elle compte aujourd’hui 15 enfants. Deux d’entre eux ne sont malheureusement plus parmi nous, Evann et Sofia, « mais ceux qui entrent dans la tribu n’en sortent jamais », souffle Régis, visiblement ému. « Ceux qui nous quittent deviennent les anges gardiens du groupe. Sur le parcours, on enverra tous les jours des bulles de savon en hommage à Sofia, qui les aimait tant. » L’année prochaine, c’est à Noah, le petit nouveau de la bande, qu’il prêtera ses guiboles.
700 kilomètres, sept départements
Régis court donc en ce moment sur les routes de sept départements. Parti de Limoges, il arrivera à Trézardec, dans les Côtes-d’Armor, le 13 mai. Un périple de 700 kilomètres au profit des associations Gendarmes de cœur et Syndrome Williams France, et dont Cassandra, 13 ans, atteinte depuis l’âge de 8 mois de ce syndrome, sera l’ambassadrice. « Les longues distances, c’est uniquement pour parler des enfants et obtenir des dons pour les associations, insiste Régis. La course à pied est tellement pratiquée aujourd’hui, qu’il faut vraiment courir des distances folles pour attirer l’attention et interpeller les gens. »
Régis ne court pas toujours seul. Il sera accompagné sur tout le parcours par l’adjudant Sylvain, à vélo, et rejoint sur certaines portions par des amis ou d’anciens collègues, voire par des inconnus souhaitant tailler la route avec lui sur quelques kilomètres. « Je m’adapte à leur rythme. Il m’arrive de marcher avec certains. Le but n’est pas de réaliser un exploit sportif, ni de faire un chrono. »
Alors, il court parfois la nuit, pour rattraper le retard accumulé, tirant son chariot de 26 kilos, dormant souvent à la belle étoile, à proximité d’un point d’eau. « Il m’est arrivé de passer la nuit au milieu d’un rond-point qui avait l’avantage d’être abrité du vent. » Oui, on vous le confirme, il est un peu fou, Régis. Mais il en faut !
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