Les gendarmes mobiles préparent leur départ en Nouvelle-Calédonie

  • Par la capitaine Marine Rabasté
  • Publié le 27 octobre 2021
Préparation et vérification de l'armement en prévision du départ en Nouvelle-Calédonie.
© Sirpa Gend - GND F. Garcia

En raison du référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, qui se tiendra le 12 décembre prochain, un important dispositif de maintien de l’ordre s’apprête à être déployé sur le territoire. Parmi les nombreuses forces projetées, l’Escadron de gendarmerie mobile (EGM) 14/1 de Satory. À quelques semaines de son départ, focus sur leur préparation.

Au sein du Groupement blindé de gendarmerie mobile (GBGM), cela fait maintenant plusieurs semaines que l’Escadron de gendarmerie mobile (EGM) 14/1 de Satory prépare son départ en Nouvelle-Calédonie. Le 1er novembre, il sera en effet projeté pour plusieurs mois sur le « Caillou », afin d’assurer le maintien de l’ordre pendant le référendum sur l’indépendance. « À l’origine, nous devions réaliser la mission Harpie en Guyane, explique le capitaine Tugdual P., commandant l’EGM. Mais au milieu de l’été, nous avons appris que nous serions finalement en renfort en Nouvelle-Calédonie. L’escadron avait déjà sécurisé le premier référendum en 2018, la boucle est bouclée en quelque sorte. » Dans moins d’une semaine, 78 gendarmes du 14/1 s’envoleront alors vers La Tontouta. Une logistique importante donc, dont la première phase touche bientôt à sa fin.

Préparation humaine

« L’une des premières choses à faire est de déterminer la liste des partants », précise le commandant d’unité. Si l’EGM est composé d’une centaine de militaires, seuls 78 sont nécessaires pour la mission. Dès l’ordre de départ tombé, il s’agit donc de recenser le nom des volontaires. Trois mois à l’autre bout du monde, cela ne s’improvise pas et certains gendarmes peuvent disposer de motifs personnels rendant leur départ difficile. « C’est le cas notamment de ceux qui ont un parent proche gravement malade ou ceux dont l’accouchement de l’épouse est prévu pendant la période de déplacement. » Et même une fois établie, la liste n’est pas figée. À 10 jours du départ, elle vient d’ailleurs encore d’évoluer en raison de la blessure d’un des militaires.

Cette phase de la préparation est essentielle pour le capitaine Tugdual. « On sait quand on part, mais on ne sait pas quand on revient. Là-bas, les conditions peuvent être difficiles, on ne sait pas si on pourra toujours communiquer avec les familles. Il est essentiel que je connaisse les besoins de mes militaires, les problématiques qu’ils peuvent rencontrer sur le plan personnel. Si je devais avoir une appréhension, elle ne porterait pas sur la réalisation même de la mission, mais sur la gestion humaine. C’est le plus gros du travail. »

© Sirpa Gend - GND F. Garcia

Préparation opérationnelle

Sur place, plusieurs missions seront dévolues à l’EGM 14/1. Dans un premier temps, jusqu’à fin novembre, il réalisera la mission d’escadron « tampon », c’est-à-dire celle de relève d’un escadron partant jusqu’à l’arrivée de l’unité prévue sur la mission. Ensuite, les gendarmes assureront la mission propre au référendum, un contrôle de zone sous les ordres du Groupement tactique de gendarmerie (GTG) Centre-Tontouta, durant lequel ils sécuriseront les bureaux de vote, les sites sensibles (sites économiques, institutionnels…) et les éventuelles manifestations.

À l’issue des opérations de vote, ils veilleront alors au maintien de l’ordre public sur le « Caillou ». Pour ce faire, dans un premier temps, un stage de formation pour piloter les Véhicules blindés à roues de la gendarmerie (VBRG) et les Véhicules de l’avant blindé (VAB) a été organisé afin de disposer du plus grand nombre de militaires en mesure de conduire de tels engins. Dans un second temps, l’ensemble de l’EGM 14/1 a bénéficié d’une préparation opérationnelle dédiée, au début du mois d’octobre. Exercices avec les véhicules blindés, entraînement au tir à l’AANF1, recyclage des qualifications, rappel sur l’usage des armes… Tout a été mis en œuvre pour préparer au mieux les militaires aux missions qu’ils auront à assurer sur place et aux risques auxquels ils auront à faire face.

© Sirpa Gend - GND F. Garcia

Préparation matérielle

Sans matériel, pas de mission. Depuis plusieurs jours, les gendarmes de l’EGM 14/1 préparent les caisses de matériel dont ils auront besoin là-bas. « Il y a beaucoup de choses à emmener, explique le commandant d’unité, car nous devons être en mesure de réagir à toutes les situations. À la différence des précédents déplacements, nous n’avons pas de matériel « sectorisé » qui nous attend sur place. Le dispositif de maintien de l’ordre étant important, chaque escadron vient par exemple avec son armement. Ce qu’il y a déjà en Nouvelle-Calédonie servira pour les unités d’alerte qui devront rapidement être projetées en cas de dégradation de la situation. »

Le capitaine Tugdual P. a donc établi, il y a quelques semaines, la liste du matériel collectif à emporter. « En amont, nous avons fait un travail sur papier avec le poids de chaque objet, pour avoir une estimation ensuite du poids total. Cela nous permet de ne pas avoir de mauvaises surprises, car il s’agit de respecter les réglementations aériennes (pièces de sécurité des armes dans une caisse séparée, etc.) et le « tonnage » qui nous est alloué pour cette mission. À l’intérieur des « blackbox », ou cantines, gilets pare-balles, visières, tonfas, armement (pistolet automatique, Famas) et radios de chaque peloton sont minutieusement répertoriés et entreposés. Prêtes quinze jours avant le départ, elles sont acheminées à la base aérienne 110 de Creil quelques jours avant, afin d’être confiées à l’armée de l’Air, qui les transportera à l’aéroport le jour J. Avec eux, les 78 gendarmes ne garderont que leurs effets personnels et leurs équipements de maintien de l’ordre. « S’il y a un problème d’ordre public à notre arrivée, cela nous permettra de nous équiper, s’il le faut, "sur le tarmac", et d’effectuer la mission », précise le capitaine Tugdual.

Lundi 1er novembre, quinze jours après le premier départ, c’est à nouveau 250 gendarmes, ceux de l’EGM 14/1 compris, qui rejoindront le « Caillou ». Dès leur arrivée, ils seront placés en septaine obligatoire en raison du contexte sanitaire actuel. Leur mission débutera directement à l’issue, pour une durée encore indéterminée.

© Sirpa Gend - GND F. Garcia

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