Se servir de la vulnérabilité des personnes âgées pour leur vendre de prétendus produits miracles et engranger plusieurs centaines de milliers d’euros : c’était le plan machiavélique mis en œuvre, il y a maintenant plus de deux ans, par les individus interpellés dernièrement par la Brigade de recherches (B.R.) de Saint-Dié-des-Vosges.

Un cadeau empoisonné

En juillet 2019, les gendarmes de Gérardmer sont destinataires d’une plainte pour escroqueries et infractions au Code de la consommation. Les investigations, menées par la B.R. de Saint-Dié-des-Vosges, permettent de déterminer que les personnes âgées ont été contactées par une plateforme de phoning installée au Maroc, leur annonçant qu’elles ont gagné « un prix de valeur ». Pour se voir remettre ce beau présent, elles doivent se rendre à une présentation de produits hors de prix, proposés soi-disant par des kinésithérapeutes ou des médecins. Dans le contexte de crise sanitaire, certains « praticiens » se diversifient et commencent à vendre des « masques miracles », pour la modique somme de 1 500 euros pièce, en se faisant passer pour des pharmaciens.

Une commission rogatoire nationale est délivrée. Très vite, les enquêteurs se rendent compte qu’il s’agit d’une arnaque de grande ampleur, ayant fait plus de deux cents victimes partout en France.

Des masques qui rapportaient gros !

Grâce à leurs investigations poussées, les militaires parviennent à identifier et à interpeller six individus. Les perquisitions menées aux domiciles de ces derniers permettent de saisir des documents confirmant leur implication dans cette vaste escroquerie. L’arnaque semble avoir été particulièrement lucrative, puisque les enquêteurs ont retrouvé sur place des véhicules de luxe, des pièces de joaillerie, du mobilier de décoration et des biens immobiliers estimés en tout à plus 400 000 euros. L’analyse des comptes bancaires des malfaiteurs laisse également apparaître un chiffre d’affaires de plusieurs centaines de milliers d’euros !

Présentés devant le magistrat, trois d’entre eux ont été placés en détention provisoire, tandis que les trois autres sont sous contrôle judiciaire en attendant le jugement. Entre-temps, l’enquête se poursuit pour recenser toutes les victimes et déterminer l’ampleur du préjudice.