À Dijon, les gendarmes suivent la première formation spéciale “Maison de confiance et de protection de la famille”

  • Par la capitaine Marine Rabasté
  • Publié le 28 décembre 2020
© Gendarmerie nationale

La première formation à destination des militaires armant les Maisons de confiance et de protection de la famille (MCPF) s'est déroulée au Centre national de formation de la sécurité publique (CNFSP), à Dijon, du 30 novembre au 9 décembre.

 

Après le Grenelle des violences conjugales de 2019, les dispositifs locaux en matière de lutte contre ce fléau se sont multipliés au sein de la gendarmerie : création de Cellules de lutte contre les atteintes aux personnes (CLAP), de référents Violences intra-familiales (VIF), de Brigades de protection des familles (BPF)... À chaque niveau, des initiatives se sont développées pour renforcer la prise en charge des victimes.

Mais cette diversité a engendré un manque de lisibilité au niveau national. Le 27 janvier 2020, à l’occasion du séminaire consacré à la lutte contre les VIF, le major général de la gendarmerie a alors annoncé la création d’unités uniques. Placées au niveau départemental, les Maisons de confiance et de protection des familles (MCPF) sont le fruit de cette réflexion.

En moins d’un an, la gendarmerie a développé ce projet, si bien que la première MCPF a été inaugurée le 13 octobre dernier. Il n’aura fallu que quelques mois au Bureau de la sécurité publique (BSP) de la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) et au Centre national de formation de la sécurité publique (CNFSP), pour mettre en place un stage destiné aux militaires qui, depuis l'automne 2020, sont destinés à armer ces unités.

Un socle de connaissances commun

Pendant dix jours, 25 militaires en provenance de toute la France, tous affectés au sein de MCPF, ont suivi une formation leur permettant d'aborder les missions de cette nouvelle unité opérationnelle. « La formation a été réfléchie de manière à fournir les clés pour effectuer des actions de prévention, développer un réseau partenarial et communiquer avec des publics difficiles, tels que les mineurs, les femmes victimes ou des individus agressifs », explique le lieutenant-colonel Lionel Lescoffier, chef du CNFSP. Au programme : violences intra-familiales, discriminations et racisme, prévention de la radicalisation, addictions et comportements à risques et, enfin, usages numériques à risques.

L’ensemble des thèmes sont abordés sous l'aspect judiciaire mais également social, grâce aux interventions complémentaires des formateurs de la Cellule nationale de prévention-partenariat (CN2P) du CNFSP et de partenaires, tels que le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA), les Intervenants sociaux gendarmerie (ISG) ou encore des magistrats et des associations de prise en charge de victimes.

Une formation pratique

Afin d'approfondir pleinement les sujets abordés, les stagiaires sont également mis en situation. Prise d'une audition d'une femme victime, présentation d'un sujet au choix et intervention sur le harcèlement scolaire devant une assemblée viennent compléter les interventions. Ces deux derniers exercices sont essentiels car si les stagiaires disposent déjà d'une expérience judiciaire acquise lors de leurs précédentes affectations, ils seront également, au sein des MCPF, des communicants et devront être en mesure de présenter ces nouvelles structures devant un public institutionnel et les différents partenaires. Les thématiques traitées sont en effet complexes et nécessitent la création et l'entretien d'un réseau partenarial étroit, animé et coordonné par les gendarmes des MCPF.

Adaptation aux problématiques locales

À l'aide des compétences acquises lors de la formation, les militaires affectés au sein des MCPF devront, de retour dans leurs unités, les décliner au niveau local. « Les gendarmes des MCPF doivent avoir une vision claire de l'état des vulnérabilités au sein de leur groupement, pour informer et conseiller leur commandement », explique le lieutenant-colonel Lescoffier.

Les MCPF sont en effet placées sous l'autorité des commandants de groupement. Les problématiques différant selon les territoires, ils pourront alors définir les priorités opérationnelles de ces unités en fonction de leur stratégie départementale de sécurité. Les plans de prévention développés par les gendarmes des MCPF devront donc être adaptés à l'environnement dans lequel ils seront amenés à évoluer.

Cette première formation est un succès. Les stagiaires sont satisfaits de la qualité des interventions, qui leur ont permis de renforcer leur expérience. De retour dans leurs unités, ils mettront en application ces connaissances dans leurs missions quotidiennes : prévenir, protéger, appuyer, coordonner et animer. Plusieurs formations seront dispensées chaque année, afin de former l'ensemble des gendarmes affectés au sein de ces nouvelles unités.

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