G7 : l'aéroport de Biarritz sous très haute surveillance
- Par le commandant Céline Morin
- Publié le 25 août 2019
Principal lieu d'arrivée et de départ des chefs d'État et de gouvernement, ainsi que de leur délégation, pendant le G7, l'aéroport de Biarritz bénéficie, au regard de cette sensibilité, d'un dispositif de sécurité renforcé, mis en place par la gendarmerie des transports aériens, avec l'appui d'un groupement tactique de gendarmerie.
Point d'arrivée et de départ des délégations officielles du G7, l'aéroport de Biarritz est de fait l'un des centres névralgiques du sommet. Pour assurer une parfaite bulle de sécurité autour de la plateforme, celle-ci est fermée à tous les vols commerciaux depuis jeudi 22 août minuit jusqu'à mardi 27 8 heures.
L'ensemble du site (parkings, pistes et aérogare) a été vidé puis passé au crible vendredi matin par les démineurs, appuyés par les équipes cynophiles de la Gendarmerie des transports aériens (GTA), et seules les personnes dûment accréditées sont autorisées à y pénétrer durant ces quatre jours.
Le dispositif global de secours et de sécurité mobilise près de 2 600 personnes 24h/24 jusqu'à la fin du G7, parmi lesquelles les militaires de la GTA et ceux du Groupement tactique de gendarmerie (GTG) dédié à l'aéroport, regroupant différentes composantes.
Un groupement tactique de gendarmerie spécifique
Alliant capacité de détection et d'intervention rapide, ce GTG spécifique a pour mission de sécuriser les abords de l'aéroport, en lien avec la sécurité publique, afin d'empêcher toute intrusion, mais également d'appuyer la police aux frontières sur l'aéroport et la GTA, côté piste. Le GTG aéroport appuie également la sécurité publique sur le Centre presse Iraty, assurant une mission de défense du site. Il constitue enfin une capacité manoeuvre pour le groupement opérationnel de maintien de l'ordre.
Le GTG aéroport assure ainsi la présence permanente de cinq escadrons de gendarmerie mobile qui ont pour mission de contrôler le vaste périmètre extérieur, présentant des spécificités telles que des zones boisées, des terrains privés ouverts, ou zones habitées...
Des moyens adaptés pour une surveillance H.24
Afin de s'adapter à ce terrain, des moyens spéciaux sont déployés, en complément des dispositifs fixes et des patrouilles effectuées par les gendarmes mobiles. Ainsi, en journée, leur chemin croise celui des cavaliers de la garde républicaine, qui se relaient du matin jusqu'à la tombée de la nuit et des gendarmes à moto-tout-terrain, lesquels, outre leur mobilité, apportent leur qualification d'officier ou d'adjoint de police judiciaire. La nuit, les équipes cynophiles « défense » prennent le relais. Deux drones avec capacité nocturne, déployés par des gendarmes des systèmes d'information et de communication, et la Cellule nationale d'observation et exploitation de l'imagerie légale complètent le dispositif de surveillance et de détection, en mesure de renseigner et de matérialiser les infractions. Les drones peuvent également guider les équipes d'intervention en cas de besoin.
Sécurisation côté piste...
« Côté piste », afin d'assurer l'accueil et l'escorte des délégations sur sa zone de compétence, la Brigade de gendarmerie des transports aériens (BGTA) de Biarritz, habituellement armée par onze personnels, est renforcée par des militaires d'autres unités de la GTA et trente réservistes venus de toute la France, soit un effectif de 115 militaires.
Un pool d’enquêteurs spécialisés dans le domaine aéronautique est armé par la section de recherches GTA et la brigade de recherches du groupement sud, en mesure d'intervenir dans tout le Sud-ouest sur tout accident aéronautique, sans perturber le dispositif dédié au G7.
La BGTA est également appuyée en permanence par un escadron de gendarmerie mobile du GTG, permettant d'armer des patrouilles mixtes sur le « taxiway », ainsi qu'un élément de détection et d'observation en zone Est. Ce dispositif de surveillance est complété par trois autres drones de la GTA, dont deux filaires à capacité nocturne, pouvant être maintenus plus longtemps dans les airs, qui offrent une retransmission d'images en direct vers le Poste de commandement (P.C.) dirigé par un sous-préfet dédié. P.C. auquel participe par ailleurs la GTA H.24 et qui s’avère être une composante essentielle.
La GTA arme également un dispositif de lutte anti-drone H.24 et engage sept équipes cynophiles spécialisées en détection d'explosifs dans le cadre des opérations de décontamination des cortèges et de sécurisation en continu de la plate-forme aéroportuaire.
Au plus fort de la manœuvre, la plateforme doit enregistrer environ un atterrissage toutes les 10 à 15 minutes, soit une quarantaine de rotation. La GTA, déjà fortement impactée en amont du sommet par les visites de reconnaissance et les visites officielles, s'est mise en en ordre de bataille pour assurer quatre escortes en continue, dans le respect de la réglementation aérienne et des règles d'usage du protocole, avec une voiture de tête en liaison avec la tour de contrôle et un véhicule serre-fil. Les bagages bénéficient de leur propre escorte GTA, ceux des délégations devant également être « décontaminés ». Les journalistes bénéficient d’un traitement particulier par la GTA, afin de permettre les meilleures prises d’images en parfaite sécurité pour le dispositif.
GIGN, CNAMO, VBRG en réserve d'intervention
Lors des arrivées et des départs, deux pelotons d'intervention de gendarmerie mobile sont par ailleurs engagé sur le tarmac avec le Peloton de surveillance et d'intervention de gendarmerie Sabre, composé de militaires d'Orly et de Roissy. Sur les points hauts, six tireurs d'élite, également projetés par la GTA d'Orly et de Roissy, surveillent le périmètre. À leurs côtés, un militaire du GIGN assure la coordination avec les deux groupes tactiques placés en réserve d'intervention. Deux VBRG, la Cellule nationale d'aide à la mobilité (CNAMO) et la cellule nationale NRBC sont également sur place en mesure d'intervenir.
Deux autres dispositifs à Pau et à Bordeaux
Deux autres dispositifs exigeants pour la GTA sont mis en place à Pau et à Bordeaux dans le cadre du G7. En effet, les délégations japonaise et américaine passent d’abord par l’aéroport girondin avant de rejoindre Biarritz avec des avions plus adaptés à la taille des infrastructures.
La quasi-totalité des aéronefs, soit une douzaine, est ensuite stockée à Bordeaux, sous la garde de la BGTA locale, elle-aussi renforcée par des réservistes et une section sentinelle. Ce même type de renfort est accordé à la BGTA de Pau, qui se voit confier la mission de conserver l’aéroport de Pau en état d’accueillir l’ensemble de mouvements d’aéronefs si un incident ou la météo venait à compromettre l'utilisation de la plateforme de Biarritz.
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