Création des 50 premiers Psig Sabre

  • Par la CNE Céline MORIN
  • Publié le 10 août 2016
Comme à Lucé, 49 autres Psig Sabre sont opérationnels à travers toute la France depuis le 1er août 2016.
© MI Dicom - J. Groisard

Les 50 premières unités sont en place depuis le 1er août 2016. Elles constituent le premier échelon d’intervention. D’ici 2018, la gendarmerie en comptera 150.

10 août 2016. Des terroristes retiennent plusieurs otages dans un établissement scolaire aux environs de Dreux. Des coups de feu retentissent. Les hurlements des preneurs d’otages se mêlent aux cris des victimes… À l’extérieur, le Psig Sabre de Lucé se prépare à donner l’assaut. La colonne pénètre dans le bâtiment, bouclier de protection balistique et HK G36 en tête. Immédiatement pris à partie, les gendarmes ripostent et neutralisent un premier individu. Une victime au sol crie aux militaires qu’un autre terroriste se trouve plus loin…

L’équipe se scinde. La tête de la colonne se dirige directement vers le deuxième objectif, tandis qu’une cellule composée d’un sous-officier Moniteur d’intervention professionnelle (Mip) et de gendarmes adjoints volontaires sécurise l’arrière. Quelques minutes plus tard, l’autre homme est à son tour neutralisé. Le bâtiment est sécurisé. L’exercice est terminé.Si le Psig de Lucé s’entraîne sur des scénarios aussi réalistes, c’est que, depuis cette année, l’unité est classée Sabre.

Cette nouvelle appellation va de pair avec un panel de missions élargi. En effet, outre les missions quotidiennes dévolues à un Psig classique, cette unité d’intervention intermédiaire doit désormais être en mesure d’assurer la primo-intervention sur des événements de type tueries planifiées.

Des hommes et des moyens

Comme à Lucé, 49 autres Psig Sabre sont opérationnels à travers toute la France depuis le 1er août. Les premières unités ont même été mises en œuvre à l’occasion de l’Euro 2016, dans les zones concernées par la compétition. 50 autres verront le jour en 2017 et autant en 2018. Grâce au travail conjoint des régions et de la DPMGN, les effectifs étaient au complet dès cet été dans les 50 unités. Dans chacune d’elles, un Mip, désigné formateur relais, a suivi une formation spécifique de 100 heures au Cnefg de Saint-Astier.

Outre le profil des personnels affectés et le renforcement de leur niveau de formation, les Psig Sabre ont également reçu des moyens matériels spécifiques à leur nouveau spectre missionnel : véhicules type Sharan, protection balistique (gilets pare-balles lourds, casques avec visière pare-balles, boucliers balistiques), armement (HK G36 avec système de vision nocturne et aide à la visée et HK UMP9), bulle de communication tactique (TPH 900). Supervisées par le Saelsi, en lien avec la DSF, les commandes étaient, pour la plupart, livrées début août ou en cours d’acheminement.

La colonne d’assaut pénètre dans le bâtiment, bouclier et HK G36 en tête. Immédiatement pris à partie, les gendarmes ripostent et neutralisent un premier individu. 

© MI Dicom - J. Groisard

Des délais d’intervention réduits

La création des Psig Sabre, annoncée fin 2015, vise à créer un véritable maillage territorial en termes d’intervention intermédiaire afin de permettre une projection rapide sur un attentat perpétré en tout point du territoire.

« Nos missions quotidiennes n’ont pas changé. Mais désormais nous devons être capables de basculer à tout moment sur des missions plus spécifiques. On part d’ailleurs toujours avec tout le matériel de façon à pouvoir se réarticuler, explique l’ADC David Chartier, commandant du Psig et formateur relais. Nos capacités d’intervention ont largement augmenté, ce qui explique que nous soyons amenés à intervenir en zone police, par exemple lors de la célébration de l’Assomption à la cathédrale de Chartres. Mais notre doctrine reste la même : sur tout incident, les gendarmes de la brigade territoriale sont les primo-engagés. Ils fixent les assaillants et renseignent en attendant l’arrivée du primo-intervenant. »

« Le Psig Sabre prend alors le relais. Nous devons contenir les terroristes pour limiter le nombre de victimes et en même temps évaluer la menace et renseigner les échelons supérieurs en attendant l’arrivée d’une unité d’intervention spécialisée comme le GIGN. On doit néanmoins être en mesure d’intervenir pour neutraliser le ou les adversaires s’il y a un danger immédiat. C’est l’événement qui commande. En l’occurrence, notre mission est de faire cesser la tuerie. »

Instruction renforcée…

Aujourd’hui, le Psig Sabre de Lucé compte 22 personnels dont 14 sous-officiers, tous issus, à une exception près, de la gendarmerie mobile.

« En six mois, nous avons reçu la formation, le matériel et les personnels, souligne l’ADC Chartier. Nous avons surtout plus de temps sacralisé pour l’instruction. En fonction de l’emploi, nous organisons deux séances par semaine : une pour travailler l’Intervention professionnelle (I.P.) classique et une autre orientée Sabre ».

Au petit matin, les gendarmes du Psig Sabre de Lucé rodent leurs techniques d’intervention sur un site désaffecté.

© MI Dicom - J. Groisard

Et le Mip d’expliquer : « En version Sabre, nous devons adopter une posture offensive. Sur une tuerie de masse, on se dirige directement vers l’objectif, en se basant sur les renseignements des primo-engagés, pour le neutraliser au plus vite. Si on ne sait pas où sont les terroristes, on va se scinder en plusieurs cellules. On n’a pas le temps de procéder comme on le ferait dans de l’I.P. classique. Basculer d’une méthode à l’autre est une vraie gymnastique intellectuelle.

La montée en puissance de l’instruction nous permet de mettre en place des procédures fluides, de créer des automatismes sans pour autant tomber dans la routine. »Le Psig de Lucé travaille régulièrement avec celui de Dreux. La mise en commun des méthodes de travail permet de compter sur un vivier d’hommes supplémentaires afin de monter rapidement en puissance. Les Mip des Psig du GGD 28 ont par ailleurs dispensé une instruction « gendarme primo-engagé » à l’ensemble des militaires du groupement.

...et dossiers d’objectif

Le Psig Sabre s’entraîne sur des sites désaffectés, mais aussi en activité, qu’ils soient potentiellement sensibles (Seveso) ou susceptibles d’accueillir un large public : entreprises, discothèque, centre commercial. La démarche a été initiée par la compagnie de Lucé, qui a déterminé et sollicité les lieux où le Psig Sabre pourrait être amené à intervenir. Ce dernier a poursuivi cette prospection pour constituer le maximum de dossiers d’objectif.

« Nous sommes mêmes directement sollicités pour nous entraîner sur certains sites. Cela nous permet d’avoir une bonne connaissance des lieux et des éventuelles difficultés. Il n’y a pas de schéma d’intervention type, on s’adapte à chaque site, à chaque situation », conclut le commandant du Psig Sabre.

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