Colloque « Morts et disparitions de la guerre d’Algérie »

  • Par la rédaction du site CRGN
  • Publié le 11 octobre 2024, mis à jour le 11 octobre 2024

Les 7 et 8 octobre 2024, la Fondation pour la Mémoire de la guerre d’Algérie, des Combats du Maroc et de Tunisie (FM-GACMT) a organisé aux Invalides un colloque intitulé « Morts et disparitions pendant la guerre d’Algérie (1954-1962), de l’annonce au recueillement ».

Placé sous la direction de Soraya Laribi et de Pierre Vermeren, cet événement scientifique a rassemblé des historiens spécialistes de la guerre d’Algérie qui ont traité trois axes de recherche : l’annonce de la mort ; le transfert et la préparation du corps pour l’inhumation et, enfin, l’enterrement et la commémoration des morts et des disparus.

Le commandant Benoît Haberbusch, co-titulaire de la Chaire HiGeSeT, a présenté une communication portant sur le troisième axe et qui était consacrée aux hommages rendus aux gendarmes morts durant la guerre d’Algérie. Il a d’abord montré en quoi la spécificité du statut de gendarme, à mi-chemin du combattant et du policier, a pu conditionner les hommages rendus. Entre 1954 et 1962, ces derniers ne sont pas seulement tués en Algérie, puisque certains perdent la vie en métropole, à l’image du gendarme Bertrand assassiné à la station de métro Bolivar, le 20 février 1958, qui a eu droit à des obsèques dans la cour d’honneur des Invalides. Ces militaires sont en effet la cible des « terroristes » du Front de libération nationale (FLN), puis de l’Organisation armée secrète (OAS).

Dans une deuxième partie, le commandant Benoît Haberbusch, s’appuyant sur les rubriques nécrologiques de l’Écho de la gendarmerie, a analysé le cérémonial qui entourait les obsèques des gendarmes décédés. Entre la levée du corps en Algérie, devant les hôpitaux militaires ou à l’entrée des unités, et le retour à la « terre natale », les nombreuses photos de cette revue renseignent sur les rites, les autorités et le public présents (il faut savoir que même les classes sont conviées à assister à certains enterrements). Les discours prononcés sont également riches d’enseignement sur l’appartenance au monde combattant et sur la perception de l’adversaire. Ces obsèques concernent généralement un ou deux gendarmes, parfois jusqu’à six militaires. Le bilan de la fusillade du 24 janvier 1960 à Alger, véritable traumatisme pour l’Arme, donne lieu à des cérémonies particulières pour le rapatriement des 14 cercueils.

Dans la troisième partie, le commandant Benoît Haberbusch s’est interrogé sur la transmission de la mémoire de ces morts à travers le temps. Le Livre d’or, créé en 1912 et toujours en service, ainsi que les monuments aux morts érigés dans les unités, contribuent à fixer la mémoire des noms, de même que les salles d’honneur et de traditions conservent parfois des photographies ou des objets ayant appartenu à ces disparus. Les parrainages de casernes, et surtout de promotions, permettent de mieux retracer le parcours de ces gendarmes morts durant la guerre d’Algérie. Des sites institutionnels, comme Mémoire des Hommes, rendent accessibles au public des fiches nominatives. La mémoire familiale est également un puissant vecteur de transmission à travers les décennies.

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