D-Blood*

  • Par Contributeur 380991
  • Publié le 05 juin 2018, mis à jour le 13 juin 2023

Une des spécialités des sciences forensiques inclus l'étude du sang sur les scènes, ceci afin d'apporter des éléments pouvant être utiles à l'enquête.

Le sang peut en effet apporter des indications comme « à qui appartient ce sang » au travers de l'analyse ADN, « comment et où  ce sang s'est déposé» au travers de la morpho-analyse de traces de sang.

Cependant, il n'existe toujours aucune réponse concernant le «  depuis quand » ce sang se trouve à cet emplacement.

En 2012, un état de l'art concernant la datation du sang est effectué par les docteurs Bremmer et Aalders (Forensic quest for age determination of bloodstains, FSI vol-216, Page 1-11, 10 Mars 2012). Une liste de différentes méthodes y est référencée. Il ressort de cette publication qu'aucune des méthodes existantes n'est aisément transposable sur une scène de crime.

  

 

Nous envisageons alors la problématique en sens inverse : que possèdent les techniciens de scène de crime au sein de leur matériel terrain ?

Quelles informations peuvent-ils obtenir à l'aide de ce matériel ?

Débute alors l'étude du séchage de sang sur scène de crime en collaboration avec l’IUSTI [1] (UMR 7343).

 

Des premières expérimentations effectuées avec l’IUSTI ressortent le fait que le sang liquide sèche toujours depuis l'extérieur vers l'intérieur comme on l'observe sur la figure suivante :

 

Cependant ce "front de séchage" n'avance pas à vitesse constante [2] et [3].

 

Cinq étapes chronologiques sont alors observées lors de cette dynamique de séchage : changement de couleur, coagulation/gélification, apparition du front de séchage, apparition des craquelures du bord vers le centre et rétractation de la flaque.

Ces étapes sont indépendantes des paramètres intrinsèques et extrinsèques au sang et sont observées en toutes circonstances [4].

Quelle que soit la composition du sang, le volume étudié, les paramètres environnementaux, ces cinq étapes sont observées, en revanche leur durée est variable.

 

En 2013, notre collaboration s'étoffe et le Laboratoire de Rhéologie et des Procédés de GRENOBLE (UMR 5520), l’École Normale Supérieure de Physique/Chimie de PARIS et le Netherlands Forensich Institute nous rejoignent.

Cette collaboration obtient un budget ANR (D-BLOOD N°ANR-13-BS09-0026-04).

 

Nos travaux consistent en l'étude de flaques de sang humain, sans anticoagulant, séchant sous contrôle au sein d'une double boite à gants hermétique comme le présentent les photos ci-dessus.

 

 

L'ensemble des expériences réalisées a permis d'effectuer une base de données conséquente.

Un lien est mis en évidence entre l'hygrométrie et le temps de séchage du sang.

Eu égard à la quantité de données à étudier, un logiciel d'automatisation d'étude du front de séchage des flaques a également été créé.

Le but étant à terme de tenter d’estimer, sur site, l’heure du dépôt de la flaque étudiée.

Ce logiciel sDc BLOOD est toujours en cours de développement au sein de notre laboratoire, car nous souhaitons y intégrer plus de paramètres.

Les résultats actuels sont prometteurs.

 

Notes :

* ANR-13-BS09-0026-04

1 : Institut Universitaire des Systèmes Thermiques Industriels

2 : Structural and evaporative evolution in dessicating sessile drops of blood, B. Sobac and D. Brutin, American Physical Society 1539-3755/2011/84(1)/011603(5)

3 : Influence of substrate nature on the evaporation of a sessile drop of blood, Brutin D., Sobac B., Nicloux C. HT-11-1141

4 : Morphology of drying blood pools, N. Laan, F. Smith, C. Nicloux, D. Brutin, Forensic science International 267(2016) 104-109

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