Caractérisation de profils chromatographiques de polymères dégradés par pyrolyse et par combustion - Extension aux méthodes d'essai de l'UE Incendie pour la discrimination des interférences d'origines matricielles

  • Par Contributeur 380991
  • Publié le 17 janvier 2020, mis à jour le 17 janvier 2020

Mots clefs

Matrice - interférence - accélérant - régime de feu- combustion - pyrolyse - chromatographie en phase gazeuse  couplée à un spectromètre de masse (GC-MS)

Résumé 

L’étude des causes d’un incendie, outre l’investigation sur site, fait appel de plus en plus souvent à la recherche de la présence de produits susceptibles d’avoir favorisé, voire accéléré l’ignition et/ou la propagation du feu.

Ainsi sur les cas suspectés d'incendie criminel, lorsque les conditions de départ de feu demeurent inexpliquées, l'analyse chimique des débris résiduels revêt un caractère d’importance non négligeable.

L’une des difficultés majeures du criminaliste lorsqu’il met en œuvre ses techniques analytiques est de séparer le bon grain de l’ivraie. En effet, celui-ci doit tenter de déterminer l'origine des composés éventuellement mis en exergue. Pour ce faire, celui-ci applique une stratégie d’analyse lui permettant l'extraction, l'isolement et l'examen de molécules d'intérêt qui caractérisent des substances inflammables, appelées communément produits « accélérants ». Cependant la nature même des prélèvements confectionnés sur la zone du sinistre vient souvent interférer sur l’exploitation des résultats analytiques. Fréquemment certaines matrices de question sont également susceptibles de produire des composés d’intérêt (faux positifs).

Les matrices constituant les prélèvements issus d’incendies sont très variées et le plus souvent très dégradées. Il peut s’agir de matière inorganique tels des matériaux employés dans la construction comme le béton, l’aluminium, le carrelage ou le verre ou bien de matière organique comme le bois, le carton, les tissus en fibres naturelles, les reliefs de repas et en tête de liste les matériaux plastiques. Ces exemples non exhaustifs montrent l’étendue du domaine sur lequel va devoir travailler l’analyste. Ils expliquent aussi implicitement la difficulté qu’il aura à différencier des composés issus d’une dégradation matricielle, à défaut d’échantillon de référence, de produits accélérants.

Tenant compte du fait que le régime de feu influe sur le mode de dégradation thermique des matériaux. Les molécules générées lors de la dégradation des matériaux dans l'incendie sont par conséquence liées à ce régime de feu. Le feu couvant (milieu pauvre en comburant) favorise une dégradation pyrolitique alors qu'un feu correctement ventilé voire attisé favorise la combustion (réaction d'oxydation). Dans les faits, l'altération des différents lots combustibles présents sur une scène d'incendie n'est pas aussi manichéenne. La plupart du temps celle-ci procède d'une combinaison simultanée des phénomènes de pyrolyse et de combustion.

De façon à reproduire chacune des voies de dégradation pour des matériaux connus, ces derniers ont été tour à tour analysés via la technique dite Py-GC-MS (pyrolyseur associé à un chromatographe en phase gazeuse couplé à un spectromètre de masse) et GC-MS après que ces matériaux aient fait l'objet d'une crémation.

La connaissance des profils chromatographiques obtenus de façon indépendante selon chacune des voies précédentes permet au final de faciliter le travail de compréhension et d'interprétation, qui par suite affine les inférences de l'analyste.

 

2008

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