Département Toxicologie (DT)

  • Par Contributeur 223931
  • Publié le 24 juin 2016, mis à jour le 08 février 2024

Au croisement de la chimie, de la médecine et de la justice, la toxicologie judiciaire porte ses lumières dans les dossiers où des substances peuvent être impliquées : décès suspect, mise en évidence d’une consommation de substances, soumission chimique, caractérisation d’un empoisonnement, analyse de saisies de substances illicites, etc.

Muni d’outils analytiques performants, l’équipe du département Toxicologie révèle, identifie et dose une grande variété de substances chimiques toxiques, même à l’état de traces, sur les supports inertes, dans des produits de saisie ou dans des prélèvements biologiques.

  

Toxicologie médico-légale et conduites addictives

L’analyse des matrices biologiques est un élément essentiel, complémentaire à la médecine légale, dans le cadre d’une enquête judiciaire. Tentative d’empoisonnement, soumission chimique ou tentative d’autolyse sont autant de contextes dont la conclusion médicolégale, qu’elle soit affirmative ou non, oriente les enquêteurs. En effet, la capacité expertale de la toxicologie s’appuie sur une grande variété de techniques analytiques. Des dépistages larges de diverses substances comme les médicaments, les stupéfiants ou encore les psychotropes sont réalisés à partir de matrices biologiques variées. Si les prélèvements sanguins ou urinaires sont les plus fréquemment rencontrés, l’analyse à partir de plusieurs autres matrices est parfois effectuée (muscles, liquides gastriques, seringues, boissons, etc.). Selon la nature de l’échantillon et des produits recherchés, des traitements préalables et des techniques analytiques sont mises en œuvre telles que la chromatographie, la spectrométrie de masse, la spectrophotométrie et la spectrofluorométrie. Des méthodes développées à l’unité d’expertise toxicologie médico-légale (TX) dosent spécifiquement les cathinones, le LSD, le GHB, le cyanure ou encore le strontium (aide au diagnostic de noyade), par exemple. L’unité d’expertise conduites addictives (CA) est quant à elle vouée à la recherche spécifique et au dosage de l’alcool ainsi que des substances inscrites comme stupéfiants (cannabinoïdes, cocaïniques, opiacés et amphétaminiques).

 

   

Les données toxicologiques des dossiers traités au département toxicologie sont communiquées aux sociétés savantes pour l’édition annuelle d’enquêtes nationales, par exemple :

- L’étude DRAMES de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM), porte sur les décès liés à l’usage abusif de substances psycho-actives, précise la dangerosité de ces dernières et l’évolution du nombre de cas ;

- L’enquête Soumission Chimique publiée par l’ANSM, identifie les substances en cause, évalue leurs effets et définit les contextes des agressions et les modus operandi des agresseurs ;

- La fiche Décès Toxiques et Antalgiques de la Société Française de Toxicologie Analytique.

 

   

Analyse de produits de saisies

Les analyses chimiques réalisées par l’unité d'expertise stupéfiants (ST) identifie tout le spectre des stupéfiants couramment rencontrées ainsi que leurs produits de coupage dans la matière brute (poudres, blocs, comprimés, liquides, plantes, champignons, etc.).

Elle procède également au dosage des principales substances stupéfiantes naturelles (cannabis, cocaïne, héroïne, cathinone, etc) ou synthétiques comme les cannabinoïdes de synthèse, les dérivés de la cathinone (issue du Khat), ou encore les phényléthylamines parmi lesquelles on trouve les amphétaminiques (ecstasy, amphétamine, métamphétamine, etc.).

L’unité ST du département toxicologie contribue également aux recoupements judiciaires entre plusieurs affaires voire la mise en évidence de l’existence de réseaux de distribution par :

➝ La comparaison des logos marqués sur les plaquettes de résine de cannabis saisies, rapprochés avec la base nationale STUPS,

➝ L’établissement de liens de composition, dans le cadre du profilage de l'héroïne et de la cocaïne.

 

   

La recherche et la révélation de traces de produits stupéfiants sur divers supports (tout objet potentiellement impliqué dans un trafic, emballages vides, prélèvements par compresses, etc.) sont réalisables et les billets de banque saisis sont ainsi analysés et comparés aux billets de banque de la circulation, afin de déterminer leur possible association à un trafic de stupéfiants.

L’unité ST est aussi en mesure d’aider les enquêteurs lors de démantèlement de laboratoires ou d’assister les unités de terrain lors d’évènements festifs de type rave party.

L’ensemble des données récoltées permettent de compléter la base STUPS avec la description macroscopique et la composition (qualitative et quantitative) des comprimés ou poudres saisis et de participer au dispositif Système national d'identification des toxiques et substances (SINTES) de l’Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies (OFDT) qui vise à apporter une meilleure connaissance du contenu toxicologique des drogues illicites circulant en France.

 

   

Autres activités

Le département Toxicologie participe également à des sociétés savantes dans le domaine que sont le Drugs Working Group du European Network of Forensic Science Institutes (DWG ENFSI), The International Association of Forensic Toxicologists (TIAFT), l’OFDT et la SFTA. Il intervient au sein de la Gendarmerie lors de la formation des Formateur Relais Anti-Drogue (FRAD) ou au profit de formations universitaires (DU Criminalistique) et de l’ENM.

Le département Toxicologie est également un acteur majeur du projet conduit par la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Conduites Addictives (MILDECA) sur l’utilisation de la salive comme matrice alternative au sang pour confirmer l’usage de stupéfiants dans le cadre de la sécurité routière. Le recourt à cette matrice, d’accès plus aisé et moins onéreux, constituerait un outil puissant pour la lutte contre l’insécurité routière.

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