Département Environnement Incendies Explosifs (DEIE)

  • Par Contributeur 223931
  • Publié le 23 juin 2016, mis à jour le 21 février 2024

Créé en 1991, le département Environnement, Incendies, Explosifs est un département aux multiples facettes dont le cœur de métier est la chimie analytique.

Il s’articule autour des quatre unités d’expertises suivantes :

  • Analyse Chimique et Environnement
  • Incendies
  • Explosifs
  •  Produits de Marquage Codés

L’unité d’expertise Analyse Chimique et Environnement

Créée historiquement pour caractériser les polluants organiques et inorganiques dans les différents compartiments terrestres (eaux, sols), cette unité a vu son activité bouleversée sur les dix dernières années avec une montée en puissance des demandes de caractérisation de produits inconnus. Cette activité, désormais centrale, permet de répondre aux questions : quelle est la nature cette trace inconnue ? Quelle est la composition de ce produit liquide, solide ou sous forme de poudre ?

Dans cette perspective, les analyses réalisées ont un rôle déterminant dans l'enquête judiciaire et ce, sur un large de spectre d'infractions. Parmi les cas concrets, peuvent être cités : matérialisation d'empoisonnement, mise en évidence d'acides/bases fortes dans des cosmétiques ou vêtements, identification de contrefaçons, caractérisation de substances inconnues etc. Au fil des années, pour faire face à des demandes récurrentes, des méthodes ciblées ont été développées pour caractériser notamment les substances aux propriétés lacrymogènes et détergentes. Les premières sont fréquemment rencontrées sur des cas de violences tandis que les seconds vont être dispersés pour tenter d'effacer les traces sur les scènes d'infraction.

L'activité très variée supporte un nécessaire dynamisme de l'unité pour s'adapter aux nouvelles problématiques. De fait, chaque année de nouveaux savoir-faire émergent comme la mise en évidence de lubrifiants sexuels qui permet alors d'aider à caractériser le mode opératoire des délinquants sexuels. Le profil inorganique des matériaux (scotch, fragments de verre, stupéfiants) tend également à devenir incontournable à court terme.

Enfin, l'unité détient la capacité de traiter de l'ensemble des plis/colis suspectés toxiques et devant faire l'objet d'une confirmation de levée de doute et d'une caractérisation formelle. Ces expertises, parmi les plus sensibles eu égard à l'exposition de la population, sont réalisées en urgence sous un délai très court inférieur à 24h.

Sur la composante "Environnement", l'unité prodigue conseils et assistance aux enquêteurs afin de les aiguiller notamment sur les stratégies de prélèvements sur des scènes polluées.

L’unité d’expertise Incendies

De tous temps, les incendies ont causé de graves dégâts tant sur les plans humains, économiques, financiers ou écologiques.
Luttant contre le feu, l’Homme a d’abord mis en place des moyens pour assurer la protection des bâtiments et des personnes avant, plus tard, de tenter d’en comprendre les causes et les origines.

C’est dans les années 1880 que la National Fire Protection Association (NFPA) voit le jour aux États-Unis. Véritable pionnière dans le domaine de la lutte contre les incendies, elle publie le tout premier ouvrage de référence, le code NFPA 921 en 1992.

Comment définir un incendie ?

Un incendie est un feu, ou plus généralement une combustion, qui se développe sans contrôle dans le temps et dans l’espace. Trois critères doivent être réunis : le danger, la destruction, et l’anormalité de l’évènement.

Nos experts ont alors appris à lire les stigmates laissées par le feu que ce soit sur les véhicules, les habitations, ou encore dans la nature afin d’apporter une réponse sur les causes et les origines de ces sinistres aux enquêteurs.  Formant les Techniciens en Identification Criminelle, qui sont leur relais sur le terrain, ils peuvent se déplacer pour évoluer à leurs côtés sur des scènes d’ampleur ou très sensibles. Parmi les investigations majeures de ces dernières années, on notera qu’ils ont été renforcés les unités locales suite aux incendies de l’usine Lubrizol (2019), du sous marin SNA Perle (2020) ou encore d’un immeuble à Saint-Laurent-de-la-Salanque (2022) ou d'un gîte (2023) causant la mort d’une dizaine de personnes.

Outre leurs connaissances aiguisées en terme de développement du feu et de ces différents moyens de propagation, lorsque certaines causes naturelles ou accidentelles sont écartées, nos experts s’intéressent alors à ce qui aurait pu être apporté sur la scène pour initier ou propager plus efficacement l’incendie : on parlera de produits accélérant.
Ils enfilent leur blouse, leurs gants et leurs lunettes de protection et passent côté laboratoire où ils analysent les résidus prélevés sur scène à des endroits stratégiques. Leur objectif : déterminer s’il y a ou non présence d’un produit inflammable à l’endroit du prélèvement. Mais les produits inflammables, généralement dérivés du pétrole, font partie de quotidien. Toute la difficulté de l’analyse par chromatographie gazeuse réside alors dans l’interprétation : comment déterminer un produit apporté d’un produit légitimement présent sur la scène de crime ?

L’unité d’expertise Explosifs

Pendant des siècles et jusqu’au XIXème siècle la poudre noire était le seul explosif exploité pour les besoins militaires ou civils. Elle est toujours utilisée aujourd’hui dans les artifices de divertissement dans certaines armes à feu de collection.

Les investigations sur scène d’explosion, nécessitent la prise en compte d’un grand nombre de traces qu’il faut savoir lire, sur des scènes complexes par nature, pour répondre à deux questions principales dans un ordre précis :

  1. Où se situe l’épicentre du sinistre ?
  2. Quelles peuvent être les causes de l’explosion (accident, négligence, criminelle…) ?

Effets de cratérisation, polycriblage, relevé des zones de dégâts, prélèvement pour rechercher des traces d’explosifs au laboratoire… sont autant d’éléments et d’actes à effectuer dès l’arrivée sur les lieux pour permettre la manifestation de la vérité.

Parmi les investigations majeures de ces dernières années, nos experts on notamment travaillé sur l’explosion du port de Beyrouth (2020) et ont été engagés à plusieurs reprises en 2022 en Ukraine pour travailler au profit de la procurature ukrainienne.:
-sur la recherche des causes de la mort de personnes civiles,
-sur des investigations de sites visés par des munitions de gros calibre.

Face à l’augmentation de l’usage détourné des artifices de divertissement durant les manifestations l’unité est régulièrement sollicitée pour travailler sur des cas de blessures et sur l’étude des effets (pyrotechniques et balistiques) de ces artifices.

L’unité d’expertise Produits de Marquages Codés

Pour lutter contre la criminalité, les technologies de marquage codé issues de la lutte contre la contrefaçon ont fait depuis quelques années irruption dans le domaine de la sécurité. Ces produits innovants sont disponibles aussi bien pour la protection des commerces que pour les particuliers ou pour les forces de l’ordre sous des formulations dédiées à chaque application.
L’objectif premier d’un produit de marquage codé (PMC) est d’apporter une caractéristique unique et discriminante à l’objet ou la personne. Le code en lui-même consiste en l’insertion dans le PMC d’un système propre à chaque fournisseur mais permettant à ce dernier et à l’IRCGN en charge de la lecture de distinguer de façon formelle chaque lot vendu. Les codages peuvent sommairement être classés en trois types : minéral, biologique ou physique, conditionnant la technique d’analyse utilisée au laboratoire : LA-ICP-MS, MEB, pyroséquençage, séquençage, génotypage, observation optique.
A travers sa mission de développement, l'IRCGN s'est saisi de la question des produits de marquage codés et a permis son introduction en matière pénale à des fins criminalistiques et probatoires. Déjà utilisées pour les besoins de nombreuses enquêtes, ces nouvelles technologies sont, pour les enquêteurs comme pour les magistrats instructeurs, des outils complémentaires, innovants, apportant des éléments importants au dossier. Il s’agit d’indices comme les autres, s’imbriquant dans l’enquête judiciaire, avec cependant une unicité qui lui octroie une possibilité d'inférence criminalistique aussi bien au niveau de la source que de l'activité.
L'IRCGN s'engage également dans la formation des intervenants en matière de police technique et scientifique, garantissant une continuité technique dans la chaîne criminalistique

Compétences transverses et opérationnelles

Membres du GRID (Groupe de Recherche et d’Investigation en milieu Dégradé) les experts de l’unité se forment régulièrement en milieu dégradé (opérateur et encadrement amiante SS4, travail sur corde, exercice en contamination réelle). Ils peuvent également être déployés sur des missions transverses d’appui à d’autres départements de notre institut pour armer entre autre des groupes de relevages ou des cellules de tri sur des missions d’identification de victimes de catastrophe.

Nos experts interviennent alors dans certains cadres :

La recherche au sein du département

Chaque année, le département encadre des stagiaires et forme des apprentis. Participant à l’activité de recherche appliquée sur de nouvelles techniques analytiques (chromatographies haute résolution, multidimensionnelle, …) aux côtés des experts, ce travail conjoint conduit à une interprétation toujours plus poussée des résultats ainsi qu’à une amélioration de nos méthodes.

Parmi les sujets de recherche menés par le département, vous retrouverez notamment :
    • la signature olfactive d’un individu  ;
    • l’identification de fluides biologiques humains dont les travaux sont réalisés dans le cadre d’une thèse ;
    • l’identification d’huiles organiques et végétales  qui permet à nos experts en incendies de suivre les tendances des industriels et de se mettre au vert…

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Numéros d'urgence

  • Police - Gendarmerie : 17
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