Coupe du Monde de rugby : le lieutenant Nelson Pajkic au service des Gallois
- Par Antoine Faure
- Publié le 27 septembre 2023
Placé comme officier de liaison auprès de l’équipe de rugby du Pays de Galles, le lieutenant Nelson Pajkic assure l’interface pour toutes les questions de sécurité entre cette sélection, les services du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer et le comité d’organisation de la Coupe du Monde de rugby France 2023.
Ils sont dix. Dix officiers de gendarmerie à avoir été sélectionnés, après un appel à volontaires lancé il y a un peu plus de six mois, pour devenir Team security liaison officer (TSLO). Le lieutenant Nelson Pajkic est l’un d’eux. Il est placé, depuis le 3 septembre dernier, auprès de l’équipe du Pays de Galles, l’une des sept considérées comme sensibles* au regard de l’évaluation de la menace. Comme ses neuf camarades et les dix autres TSLO issus de la police nationale, Nelson assure l’interface pour toutes les questions de sécurité entre la sélection, les services du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer et le comité d’organisation de la Coupe du Monde de rugby France 2023.
« Ce qui m’a motivé, souligne-t-il, comme pour les autres TSLO probablement, c’est à la fois l’amour de ce sport, l’envie de prendre part à cet événement de grande ampleur, et une mission très spécifique pour laquelle il faut avoir une appétence pour le dialogue avec de nombreux interlocuteurs au sein de la gendarmerie, mais aussi d’autres entités étatiques, comme la police nationale, la police aux frontières, le corps préfectoral… Jongler ainsi avec une multitude d’acteurs et être capable de fluidifier leur coopération, c’est passionnant. »
Nelson est issu du recrutement universitaire. Après ses études de droit, il suit la Classe préparatoire intégrée de la gendarmerie et réussit le concours d’entrée en 2018. Après sa formation à l’École des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN), il prend le commandement de la Communauté de brigades (CoB) d’Isbergues, dans le Pas-de-Calais. « La problématique principale sur ce territoire, ce sont les violences intrafamiliales, qui représentent une grande part de notre activité, expose-t-il. Il y a également un important trafic de stupéfiants, puisque le département est un carrefour entre l’Angleterre et la Belgique, situé à proximité de l’Île-de-France. Enfin, il y a la problématique migratoire, qui nous impacte moins parce que nous sommes loin des côtes, mais nous sommes amenés néanmoins à renforcer ponctuellement les unités côtières. »
Gallois d’adoption ?
Après avoir répondu à l’appel à volontaires, le lieutenant Pjakic a donc été mis à la disposition du comité d’organisation de la Coupe du Monde de rugby France 2023, placé auprès de l’équipe du Pays de Galles. Après avoir participé à une réunion avec les 19 autres TSLO et les 40 TLO (Team Liaison Officer) de France 2023, pour bien définir le cadre de la mission, il a suivi une formation de deux semaines en anglais intensif, à Rochefort. « J’arrive facilement à me faire comprendre et à comprendre, malgré l’accent gallois ! Et si j’ai un souci, je sais que je peux compter sur les deux TLO qui sont bilingues. Ce qui m’intéressait dans cette mission, c’est de conjuguer l’aspect sécurité et le contact avec l’équipe. On passe beaucoup de temps avec eux, quand ils vont au restaurant par exemple. On reste à notre place, mais on arrive quand même à partager des moments privilégiés avec les joueurs. »
Serait-il devenu Gallois d’adoption ? « On reste supporter du XV de France bien sûr ! Mais c’est vrai qu’il y a un lien qui s’est créé avec ce groupe. On suit leurs matchs, on a envie qu’ils gagnent. Pendant les rencontres, même si on est toujours sur le qui-vive, on arrive à profiter du jeu, de l’ambiance. La fonction de TSLO est prenante, mais elle présente pas mal d’avantages. »
Après plus de deux semaines de mission, Nelson dresse donc un premier bilan très positif. « C’est une belle opportunité professionnelle et une grande fierté personnelle, se réjouit-il. Dans mon travail, j’avais déjà eu à intervenir sur la sécurisation d’autorités, comme un maillon d’une chaîne. Mais là, je suis au cœur du réacteur. Je me rends compte d’un certain nombre d’impératifs, et je pense que cela me permettra plus tard, en brigade, en compagnie, ou peut-être un jour au sein d’un groupement, de m’appuyer sur cette expérience pour être plus efficace. »
*Avec la France, l’Angleterre, l’Irlande, l’Écosse, la Nouvelle-Zélande et l’Australie
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