La gendarmerie se déploie au salon Milipol
- Par le chef d'escadron Charlotte Desjardins
- Publié le 17 novembre 2023
La 23e édition du salon Milipol s’est tenue au Parc des expositions de Villepinte, du 14 au 17 novembre 2023. Parmi les nombreuses solutions proposées aux professionnels, celles de la gendarmerie nationale, sur différentes thématiques, étaient présentées sur le stand du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer.
Plus de 1 000 exposants, acteurs majeurs de la sécurité, étaient présents lors la 23e session de Milipol, du 14 au 17 novembre au Parc des expositions de Villepinte. La gendarmerie nationale accueillait les visiteurs sur le stand du Ministère de l’Intérieur et des Outre-mer (MIOM), aux côtés des autres entités. Trois pôles thématiques présentés sur le stand la concernent : nouvelles technologies, sécurité et ordre public et contre-terrorisme.
À travers ces prismes, la gendarmerie présente certaines de ses innovations aux professionnels de la sécurité, car c’est à eux que s’adresse ce salon bisannuel de la sûreté et de la sécurité intérieure des États. L’objectif est aussi de leur délivrer les bons messages pour travailler dans le même sens avec les partenaires du quotidien.
Des nouvelles technologies...
Sur le stand du MIOM, le Commandement de la gendarmerie dans le cyberespace (ComCyberGend) était présent à travers deux de ses services : le centre d’analyse et de regroupement des cybermenaces et le département de la gestion de crise cyber. Le lieutenant-colonel (LCL) Sophie Lambert, chef de ce dernier, nous en résume l’objet en quelques mots : « Nous venons apporter notre expertise sur l’anticipation des cyber-attaques et savoir comment s’y préparer ». Pour parvenir à ce résultat, son département s’appuie sur les remontées du centre d’analyse concernant les hackers et leurs modes opératoires, en vue d’adapter la réponse opérationnelle de la gendarmerie sur le terrain.
En termes de gestion de crise cyber, elle s’adresse tout d’abord à l’interne et sa chaîne de 9 000 cyber-gendarmes pour les guider sur les actions à mener « Nous tenons un réseau avec eux qui nous permet de nourrir tous les échelons, précise l’officier. Dès qu’un nouveau mode d’attaque est détecté, on les en informe et charge à eux de prendre attache avec leurs contacts locaux pour diffuser l’information. Ce réseau nous permet d’aller au plus près du territoire et de renseigner sur un nouveau phénomène ou une sérialité particulière. En nous appuyant sur lui, mais aussi sur nos partenaires, nous cherchons à développer la résilience de la nation en matière cyber. »
Une autre partie du travail de son département s’adresse à l’extérieur de la gendarmerie, pour travailler à la préparation des attaques : grands groupes, petites et moyennes entreprises, collectivités territoriales ou acteurs économiques. « Il ne s’agit pas de savoir si, mais quand l’attaque va intervenir, ajoute le lieutenant-colonel, et comment résister, à l’aide d’exercices et de mises en situation. »
À Milipol, le LCL Lambert et son équipe peuvent rencontrer d’autres acteurs de la sécurité pour établir une connaissance mutuelle des process, afin d’agir dans la même direction et apporter une parole commune aux usagers. « Il s’agit aussi d’expliquer notre travail pour que les sociétés sachent ce dont on a besoin en termes de preuves numériques, lorsque l’on mène les investigations en cas de cyber-attaque. On revient également sur ce que l’on a préparé pour les J.O., avec des dossiers spécifiques pour les gendarmes et d’autres pour les sociétés. »
Au niveau des communications, la gendarmerie met en œuvre le programme STORM (Services Très haut débit Opérationnels Résilients et Mobiles), dont le déploiement a commencé fin 2022 dans les unités de l’institution, et qui a déjà été éprouvé lors de la Coupe du Monde de rugby. Équipant aujourd'hui 36 000 gendarmes, le programme STORM est officiellement présenté cette année à Milipol.
En matière de lutte anti-drone, la gendarmerie n’en est pas à son coup d’essai et possède déjà une solide assise. Que ce soit du côté de la Garde républicaine et sa Section protection appui-drone (SPAD), de la Gendarmerie des transports aériens déployée dans les aéroports, ou au sein des régions, les militaires sont formés et le matériel détenu. Il s’agit désormais pour ces gendarmes de continuer à monter en compétences, avec les J.O. en ligne de mire.
… à la sécurité et l’ordre public...
Le Centaure, le nouveau véhicule blindé de la gendarmerie, occupe une place de choix sur le stand, et les visiteurs du salon, accueillis par des gendarmes mobiles de Satory formés à son emploi, ne peuvent manquer de le remarquer ! Son habitacle aux dimensions impressionnantes et au bleu sombre attire l’œil et contient une polyvalence sur laquelle la gendarmerie peut désormais s’appuyer.
Aux frontières entre les nouvelles technologies et la conduite opérationnelle, VIAPROTEC, un outil de GEOINT, était également mis en valeur durant ces quatre jours.
… en passant par le contre-terrorisme
Si les compétences du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) en matière de contre-terrorisme ne sont plus à démontrer, il reste essentiel pour ces militaires de s’entraîner quotidiennement, afin de répondre de manière efficace aux situations de crise sur lesquelles ils sont engagés. Deux présentations étaient proposées aux 32 000 visiteurs du salon : une action de contre-terrorisme aérien via un casque de réalité virtuelle, et une démonstration de réaction à une prise d’otages au cœur d’un amphithéâtre.
Pour la gendarmerie nationale, la participation au salon Milipol s’inscrit dans une démarche globale d’innovation et de transformation, en lien avec le secteur privé. Une nouvelle illustration de ces liens aura lieu le 28 novembre à Station F, avec le salon Agir, autre temps fort de ce mois de novembre, où seront remis plusieurs prix récompensant les gendarmes à l’origine de solutions innovantes, les équipes ayant porté des chantiers de transformation efficients, ainsi que les personnels ayant initié des solutions de prévention novatrices.
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