« Ripostes ! Archives de luttes et d’actions, 1970-1974 »

  • Par la rédaction du site CREOGN
  • Publié le 15 février 2024, mis à jour le 15 février 2024

Exposition du 15 novembre 2023 au 16 mars 2024, à Nanterre

À Nanterre, La Contemporaine propose une plongée remarquable dans la contestation d’extrême gauche des années Pompidou. Moins mise en lumière que Mai 68, cette période se caractérise pourtant par la grande vitalité des actions politiques des multiples mouvements de gauche au début des années 1970. Les deux commissaires d’exposition, Philippe Artières et Franck Veyron, ont puisé dans le riche fonds de La Contemporaine (archives, tracts, journaux, affiches, vidéos…) pour permettre au visiteur de mieux saisir la foisonnante activité des militants anticapitalistes.

Après un judicieux rappel des héritages laissés par la Commune de Paris, la guerre d’Espagne, la Résistance ou encore la guerre d’Algérie, les organisateurs permettent au visiteur de découvrir l’abondante production de l’époque en parcourant diverses revues, telles que Hara-Kiri, Crosse en l’air ou Front libertaire. La répartition thématique dans la seconde partie (informer, dénoncer, juger, désobéir…) s’avère particulièrement pertinente, de même que la grande frise chronologique murale.

Dans cet imaginaire contestataire, les forces de l’ordre constituent évidemment l’un des principaux repoussoirs en étant amalgamées à des laquais du pouvoir capitaliste d’inspiration fascisante et raciste. Les « violences policières » cristallisent les griefs portées contre ces « brutes casquées », volontiers assimilées à des bêtes poilues. L’ouvrage de Denis Langlois, Les dossiers noirs de la police française, figure en bonne place dans ce réquisitoire implacable.

Étrangement, le gendarme apparaît plutôt absent de ces critiques, tant au niveau des caricatures que des images ou des articles, même s’il demeure souvent amalgamé au CRS. Il en est de même pour les « gendarmes du monde », hormis cette une du Front libertaire de janvier 1971 titrée « Des fusils pour l’Espagne », en marge du procès de Burgos contre des indépendantistes basques. On y voit un inquiétant membre de la Guardia Civile debout sur une large tache de sang recouvrant l’Espagne. Les carabiniers italiens des « années de plomb » ne sont guère plus représentés, tout comme la gendarmerie royale du Canada avec son plan secret « Profunc » (1948-1983) prévoyant l’internement massif de militants communistes en cas de crise politique.

L’exposition « Rispostes ! » demeure néanmoins vivement conseillée pour ceux qui, au-delà du passé du « gauchisme » pour reprendre la formule de Philippe Buton, s’intéressent à l’histoire des forces de l’ordre. Ils ont jusqu’au 16 mars 2024. Pour les retardataires, le catalogue de l’exposition permettra de retrouver la copieuse documentation agrémentée des commentaires des commissaires.

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