Le 6 février 2024, la chaire HiGeSeT a participé à la première Étude historique de terrain (EHT) organisée au profit du Cours d'enseignement supérieur militaire de gendarmerie (CESMG) à l’occasion du 90e anniversaire des émeutes du 6 février 1934. Cette manifestation antiparlementaire, organisée devant la chambre des députés sur la place de la Concorde avait rassemblé plusieurs dizaines de milliers de manifestants, dont de nombreux anciens combattants, issus des groupes de droite et du parti communiste ainsi que des ligues d’extrême droite.

Cette soirée de violences a provoqué l’un des plus lourds bilans en matière de maintien de l’ordre avec 17 manifestants tués (le jour même ou des suites de leurs blessures) et un garde républicain tué (le garde Marcel Flandre) ainsi que plus d’un millier de blessés.

Toutes les composantes de la gendarmerie de l’époque ont été engagées durant cette journée, aux côtés des autres forces de police, à savoir 330 gardes à pied et 520 gardes à cheval de la Garde républicaine à pied (dont un peloton qui a mené plusieurs charges sur la place de la Concorde), 1 546 gardes de la Garde républicaine mobile (créée en 1921), dotés chacun d’un simple revolver et même 300 gendarmes départementaux.

La matinée de cette première EHT a été consacrée à une présentation du contexte de cet événement historique et du cadre d’action des forces de l’ordre de l’époque. Le commandant Benoît Haberbusch a rappelé les principaux enchaînements de cette journée du 6 février qui a manqué faire vaciller la III^e République. L’après-midi des groupes de travail ont pu se rendre sur le site parisien pour se confronter aux réalités du terrain qui n’a guère changé depuis 90 ans. La chaire HiGeSeT envisage une reconstitution 3D numérique, comme pour son projet « Alger, 24 janvier 1960 ».