Vol des engins de chantier, un fléau étudié de près par le Plateau investigation véhicule

  • Par la rédaction du site PJGN
  • Publié le 10 octobre 2024, mis à jour le 10 octobre 2024
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Les enquêteurs du PJGN (ici du Service central de renseignement criminel) analysent un engin de chantier (crédit photo : PJGN).

Le Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale perfectionne ses compétences dans le vol des engins de chantier, à travers une formation et un séminaire durant le mois d’octobre.

Les yeux rivés sur la pelleteuse, les 11 gendarmes enquêteurs et experts du Pôle judiciaire (PJGN) et les deux personnels de l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) écoutent attentivement les conseils de Nick Mayell, référence internationale dans le domaine des engins de chantier et des véhicules agricoles. Où sont situés, voire cachés, les numéros de série ? Comment les décrypter, selon les marques et les modèles ? Comment peuvent-ils être maquillés ? Quels sont les autres éléments d’identification d’un engin de chantier ?

Les questions sont nombreuses. Et pour cause : le lieutenant-colonel Stéphane Milet, coordonnateur du Plateau investigation véhicule (PIV) au PJGN, affirme que le vol des engins de chantier explose, de l’ordre de plusieurs milliers chaque année. Les estimations sont difficiles, mais les dommages occasionnés sont nombreux, particulièrement financiers, entre le vol du véhicule et la conséquence de celui-ci sur un chantier. « En 2020, la Confédération des couvreurs britanniques (the Confederation of roofing contractors - CORC) a estimé à près d’un milliard d’euros, le préjudice total engendré par le vol des engins de chantier au Royaume-uni », explique Stéphane Milet.

Un réseau vers les pays de l’Est

Les vols des engins de chantier sont plus difficiles à pister. Contrairement aux véhicules terrestres comme les automobiles, ceux-là n’ont pas de normes concernant leur identification et ne sont pas enregistrés dans une base nationale. La plupart des vols sont commis par des réseaux qui écoulent ensuite les machines, notamment dans les pays de l’Est. La Russie est l’une des principales destinations, du fait que l’État soit sous embargo économique depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Il lui est donc difficile de s’approvisionner dans ce type de matériel. Le PIV s’attend également à une vague de vols pour la reconstruction de l’Ukraine. Les réseaux acheminent en effet leur butin vers des pays qui ont des besoins, particulièrement après un conflit.

Le mode opératoire est d’ailleurs assez déconcertant de « facilité ». La plupart des marques ont quasiment toutes les mêmes clés. Une clé de pelleteuse d’une marque X peut donc généralement faire démarrer n’importe quelle pelleteuse de la même marque. Pour les petits engins de chantier, une camionnette suffit pour l’embarquer. Et si le malfaiteur s’aperçoit que le véhicule est situé sur une remorque, celui-là embarquera l’ensemble, remorque comprise.

Un séminaire dans les locaux du PJGN a également permis de réunir près de 80 personnes (loueurs, enquêteurs, agents des douanes, etc.) pour étudier, comprendre et lutter plus efficacement contre le phénomène.

 

Le séminaire sur le vol des engins de chantier a eu lieu dans les locaux du PJGN, le 10 octobre, avec des visites dans certains départements (crédit photo : PJGN).

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