Première force policière nationale, grâce à son maillage de brigades déployé dès 1720, la gendarmerie s’est implantée sur tous les territoires : la ville, les routes/autoroutes, la campagne, la montagne, les fleuves, le littoral et l’espace ultramarin. Elle intervient dans la 3e dimension avec ses hélicoptères, ses avions et ses drones. Les gendarmes sont aussi présents dans l’espace numérique.

Par sa naissance au plus près du pouvoir royal, la gendarmerie a fait preuve au cours de son histoire d’un constant loyalisme envers les institutions régaliennes. Cette fidélité l’a amenée à jouer un rôle non négligeable en matière de renseignement, de défense, en constituant au besoin des unités combattantes, de lutte contre le terrorisme et de participation aux opérations extérieures.

Côtoyant très tôt d’autres forces de police, parfois complémentaires, parfois concurrentes, la gendarmerie a forgé sa propre identité dans les domaines de la police judiciaire, de la police scientifique et technique, de la police de la route et du maintien de l’ordre. Tous ces savoirs policiers méritent d’être examinés, de même que les questions de recrutement et de formation.

Confrontée aux mutations technologiques, la gendarmerie a parfois eu des difficultés à les adopter (téléphone, motorisation) mais elle a également su en anticiper d’autres (hélicoptères, informatique, cyber…). L’étude de sa capacité d’adaptation peut être une source d’inspiration face aux transformations à venir.

Imprégné du respect absolu de la loi et des valeurs de discipline, d’exemplarité et d’humanité, le gendarme a été confronté au cours de son histoire à des dilemmes cruciaux, qu’il s’agisse de la police politique ou de la raison d’État. Il importe d’étudier le socle de ces valeurs tel qu’il a pu être élaboré au fil du temps, mais aussi de faire le point sur les crises traversées par l’institution ainsi que sur les enseignements tirés de cette riche histoire.