Nous sommes entrés dans une période de transformation, numérique et écologique, mais également des aspirations et des modes de vie. Ce contexte a de fortes incidences sur le rapport au travail ou la relation avec les services publics et, par-delà, sur les aspirations des personnels et les attentes des usagers.

Les changements en cours ne pouvaient échapper à la Gendarmerie nationale, à la fois employeur public et service public de premier rang. Il s’agit en effet pour celle-ci de relever le double défi du maintien de l’attractivité de l’Arme et de la qualité du service rendu au public, le tout dans le respect de sa singularité propre à l’état militaire.

Cette préoccupation, qu’il s’agisse du « volet RH » ou du « volet métier », peut trouver une réponse fondée sur le principe d’égalité comme moteur de l’engagement : égalité professionnelle, égalité de traitement, égalité des chances, égalité d’accès au service public … Ce principe est en effet la matrice du respect d’autres règles comme la neutralité et la laïcité, le refus des discriminations ou encore des devoirs qui incombent aux gendarmes au titre du respect des règles déontologiques. S’y ajoutent des valeurs propres, inhérentes au service des armées, telles que l’esprit de sacrifice et la discipline.

Dans ce contexte, l’engagement de la Gendarmerie autour du principe d’égalité vise à stimuler deux exigences qui doivent pouvoir s’imposer tant dans la relation entre pairs que dans la relation avec les usagers, l’attractivité et la confiance. C’est la perspective retenue à travers la création de l’OGED.

Cet observatoire porte l’ambition de réunir les données utiles puis de procéder à des travaux de mesures et d’analyses qui, en toute transparence, contribueront à informer les personnels et à éclairer la hiérarchie sur certaines réalités de l’exercice du métier de gendarme et des missions de sécurité qu’il remplit, dans une perspective de reconnaissance, d’adhésion, de cohésion et, in fine, d’efficacité. Ces travaux s’accompagneront également d’une communication à l’égard du grand public.

C’est ainsi que l’OGED prévoit de prendre en considération l’ensemble des thématiques en lien avec l’égalité professionnelle, la lutte contre les discriminations, les harcèlements et les violences. Cela signifie de pouvoir également considérer ces questions sous un jour plus positif en examinant les données relatives à la mobilité sociale et professionnelle, à la qualité de vie au travail ou encore, à l’action sociale menée. Enfin, sur la durée, l’OGED a vocation à diffuser une culture de l’égalité dans la Gendarmerie nationale, sans exclure de s’ouvrir à des partenariats avec d’autres employeurs publics, au premier rang desquels, les acteurs de la sécurité et également le monde de la recherche.

Pour l’heure, l’OGED projette d’intervenir en complément des actions menées par les instances de concertation, le réseau des Référents « égalité et diversité » (RED) ou celui des référents déontologues, c’est-à-dire en apportant son soutien à des sujets d’intérêt commun, en partageant ses constats et en espérant faire naître des synergies au service de la Gendarmerie nationale.

A ce stade, le comité exécutif de l’OGED réuni au printemps a validé le principe de la création d’un baromètre de l’égalité professionnelle au sein de l’institution. Conçu avec l’Agence numérique des forces de sécurité intérieure et la direction des ressources humaines de la gendarmerie, cet outil de communication centré sur des indicateurs-phares devrait voir le jour au premier trimestre de l’année 2024. De la même façon, dans le cadre d’un projet intitulé « Informatique décisionnelle RH », un tableau de bord dédié à nos problématiques permettra de collecter régulièrement une cinquantaine d’indicateurs actualisés. En parallèle, des études thématiques seront menées, en autonomie ou en partenariat, à l’instar de l’étude d’ampleur d’ores et déjà engagée sur « les nouvelles générations en gendarmerie ». Enfin, le site internet de l’Observatoire constitue une mise en lumière de cette entité innovante en même temps qu’il concrétise la volonté de la gendarmerie de communiquer sur des thématiques essentielles à son bon fonctionnement en tant que service public de sécurité .

Je remercie le général d’armée Christian Rodriguez, directeur général de la Gendarmerie nationale et le général de corps d’armée (CR) Alain Pidoux, alors chef de l’IGGN, service qui abritera l’OGED, d’avoir accordé leur confiance à un haut-fonctionnaire civil, statutairement indépendant, pour conduire ce projet extrêmement prometteur.

J’y vois la chance de pouvoir contribuer à l’amélioration d’un service public essentiel qui a choisi d’utiliser tous les leviers à sa disposition pour conjuguer amélioration de l’égalité professionnelle en interne et amélioration de la performance de l’action collective au service de la sécurité publique de nos concitoyens. Au-delà, j’y vois l’opportunité, dans une période d’incertitudes, de soutenir un modèle d’organisation qui a su incarner les ressorts de la socialisation républicaine."

Richard Senghor, Président de l'OGED

Qui est Richard Senghor, le Président de l'observatoire de la gendarmerie pour l'égalité et contre les discriminations ?