Les Jeux Olympiques de Paris dans la cible de Lisa Barbelin

  • Par le chef d'escadron Charlotte Desjardins
  • Publié le 02 mai 2024
Lisa Barbelin vue en contre-plongée vient de décocher sa flèche
© SIRPA-G - BRC F. Arrighi

Au sein de l’Équipe de France de tir à l’arc, le maréchal des logis Lisa Barbelin se prépare en vue des prochains Jeux olympiques de Paris. Nous l’avons rencontrée au cours d’un entraînement.

Dans le centre d’entraînement de tir à l’arc Sébastien Flûte, à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP), sous le regard attentif de Monsieur Seon-Tek Oh et des entraîneurs, six archers décochent leurs flèches à travers de hautes lucarnes. Dans cette pièce particulièrement lumineuse avec ses murs de verre, l’ambiance est calme et concentrée. Seul un son vient troubler la quiétude, celui des flèches tirées sur les cibles multicolores au fond du parc.

Au sein du groupe de tireurs, juste en dessous du drapeau français, s’entraîne le maréchal des logis (MDL) Lisa Barbelin, Sportive de haut niveau de la Défense – gendarmerie (SHND-G), en lice pour participer aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Comme elle est gauchère, elle tire sur l’extrémité gauche du rang de ses camarades. À chaque flèche, le regard est fixé sur la cible, la respiration calme et le geste précis. Son tir est toujours suivi d’une détente souple de l’épaule.

Au bout d’un moment, elle cesse le tir, referme la fenêtre et se rend avec ses camarades au bout du parc pour retirer les flèches de sa cible. Ce ne sont que quelques-uns des 600 traits que la jeune femme tire au quotidien…

Lisa Barbelin retire les flèches de sa cible
© SIRPA-G - BRC F. Arrighi

« On a de grandes chances pour les Jeux »

L’équipe de France de tir à l’arc est de retour d’un stage en Corée, partie intégrante de leur préparation aux J.O. « Ce sont les meilleurs du monde, explique Lisa. Donc on va de temps en temps chez eux pour faire de la confrontation et profiter de leurs installations qui sont incroyables. En les retrouvant, on a comme un effet de mimétisme et ça nous rend plus fort, car ça nous oblige à aller chercher le plus haut niveau ! » Ces mots sont prononcés avec beaucoup d’humilité. Pourtant, la jeune femme a quand même été numéro 1 mondiale en 2021 et championne d’Europe… Et avec ses partenaires de l’équipe féminine, elle a également décroché le titre de vice-championne du Monde en 2023 ! « Ça ne s’est jamais passé dans l’histoire du tir à l’arc français, précise la sportive, c’est une grande première, et je pense qu’on a de grandes chances pour les Jeux de faire quelque chose de super en équipe. » Une équipe qui essaie d’élever ensemble son niveau pour un but commun.

L'équipe de France de tir à l'arc s'entraine
© SIRPA-G - BRC F. Arrighi

Une préparation dès la fin des Jeux de Tokyo

Pour Lisa, la préparation pour les J.O. de Paris a commencé dès 2021, à la fin des Jeux précédents, où elle a été jusqu’en huitièmes de finale. L’idée est simple : « Je me suis tout de suite calée sur 2024 », lance-t-elle.

Sur le plan technique, le head-coach coréen Seon-Tek Oh a drastiquement augmenté le nombre de flèches tirées par jour. De 300 à 400 flèches quotidiennes, Lisa est passée à 500 ou 600. « Cela me permet d’être beaucoup plus axée sur la technique par un geste le plus épuré, le plus simple et le plus relâché possible. Ma préparation s’oriente vraiment là-dessus, sur le fait de tirer beaucoup de flèches avec une qualité de relâchement exceptionnelle en comparaison avec ce que je faisais avant », ajoute la championne d’Europe. Ce qui fait pour elle 7 à 8 heures de tir par jour. Depuis le début de l’année 2024, elle ressent vraiment une montée en puissance de la préparation, notamment par ces enchaînements techniques. Ces derniers se déroulent à l’INSEP, dont le parc de tir à l’arc fait l’objet actuellement de quelques travaux. Le but est de reproduire à l’identique - en plus petit - celui qui prendra place aux Invalides l’été prochain, afin d’offrir les meilleures conditions d’entraînement possible.

En plus de ce travail, la kinésithérapeute lui concocte un programme physique incluant un peu de musculation et de cardio chaque semaine.

La préparation mentale entre également en ligne de compte. L’athlète a travaillé pendant plusieurs années avec une préparatrice mentale à Nancy, jusqu’à son arrivée à l’INSEP en 2018, où l’un des entraîneurs a repris ce rôle. Aujourd’hui, elle est autonome sur ce plan, même si elle peut compter sur l’aide du coach quand cela s’avère nécessaire. « Maintenant, je sais exactement ce que j’ai à faire, résume-t-elle. Je note tout ce que je fais dans un carnet, tous mes entraînements, comment je veux faire, en utilisant les outils que j’ai acquis jusqu’à maintenant. » Le yoga, la cohérence cardiaque et la méditation l’aident aussi à se préparer.

En complément de ce programme déjà bien cadencé, l’archer de l’année 2023 participe à des stages, comme en Corée dernièrement.

L’idée pour elle aujourd’hui est de continuer à augmenter son volume de préparation, qui va ensuite stagner, puis redescendre, juste assez pour arriver aux Jeux au pic de sa forme !

  • Lisa Barbelin regard vers la cible
    © SIRPA-G - BRC F. Arrighi
  • Lisa Barbelin de dos qui s'apprête à tirer à l'arc
    © SIRPA-G - BRC F. Arrighi
  • Lisa Barbelin de profil s'apprête à tirer à l'arc
    © SIRPA-G - BRC F. Arrighi
  • Zoom de profil de Lisa Barbelin qui s'apprête à tirer une flèche
    © SIRPA-G - BRC F. Arrighi
  • Zoom de profil de Lisa Barbelin qui vient de  tirer une flèche
    © SIRPA-G - BRC F. Arrighi
  • Lisa Barbelin retire les flèches de sa cible
    © SIRPA-G - BRC F. Arrighi
  • Lisa Barbelin regard vers la cible
    © SIRPA-G - BRC F. Arrighi
  • Lisa Barbelin de dos qui s'apprête à tirer à l'arc
    © SIRPA-G - BRC F. Arrighi
  • Lisa Barbelin de profil s'apprête à tirer à l'arc
    © SIRPA-G - BRC F. Arrighi
  • Zoom de profil de Lisa Barbelin qui s'apprête à tirer une flèche
    © SIRPA-G - BRC F. Arrighi
  • Zoom de profil de Lisa Barbelin qui vient de  tirer une flèche
    © SIRPA-G - BRC F. Arrighi
  • Lisa Barbelin retire les flèches de sa cible
    © SIRPA-G - BRC F. Arrighi

L’or olympique, un rêve de gosse

C’est avec des étoiles dans les yeux que le MDL Barbelin évoque les Jeux de Paris, cette chance inouïe dans la vie d’un sportif de pouvoir concourir dans son propre pays et sous les yeux des siens, bien que ce soit aussi une pression supplémentaire.

Bien sûr, elle ne sait pas de quoi ces Jeux seront faits, mais elle ne veut avoir aucun regret. Et si c’est pour elle le but principal, elle ambitionne de tout donner pour décrocher une médaille d’or… voire plus ! « Je veux remporter la médaille d’or en individuel parce que j’en rêve depuis que je suis gamine, c’est un rêve de fou. En plus de ça, bien sûr, je veux faire quelque chose par équipe, parce que je sens qu’on en a les capacités ! Je voudrais faire trois médailles, une en mixte, une en individuelle et une par équipe. »

Son apprentissage des dernières années lui permet d’aborder la compétition avec sérénité. « Je sais que j’ai acquis des choses que je n’avais pas jusqu’à présent, explique-t-elle avec simplicité. J’ai grandi, pris en maturité et en expérience avec tout ce que j’ai pu faire. Je me sens prête à relever ce nouveau défi. J’ai plus qu’envie de réussir, donc je vais mettre en place tout ce qui est dans mes capacités pour y arriver. »

Il reste cependant encore quelques mois avant de confirmer sa participation, car sur les quatre filles et les quatre garçons de l’équipe de France, seuls trois de chaque seront confirmés au mois de juin prochain. La saison à venir, avec notamment trois coupes du Monde et un championnat d’Europe, définira les six archers qui représenteront la France aux Jeux.

Vu sur la boite d'arc noire revêtant le logo de captain America
© SIRPA-G - BRC F. Arrighi

La gendarmerie dans son camp… et Captain America !

Cela fait quatre ans que le MDL Barbelin est devenue sportive de haut niveau de la Défense en s’engageant avec la gendarmerie. Non seulement elle se sent fière de faire partie de ce qu’elle appelle « une belle famille », et de la représenter encore une fois cet été, mais elle se sent aussi soutenue et accompagnée dans sa carrière par l’Institution.

Les relations qu’elle noue avec ses camarades SHND-G sont aussi pour elle une façon de s’améliorer. « Je suis heureuse d’échanger avec eux sur leur façon de préparer leurs Jeux Olympiques. Ça permet de voir comment essayer de faire quelque chose ensemble. Le fait de voir ce que les autres font de bien, c’est une aide pour me permettre de devenir meilleure dans ce que je fais. »

Mais la gendarmerie a un concurrent de taille dans le cœur de la sportive. Sur la sangle dorsale de son carquois scintille un bouclier bleu et rouge, portant une étoile argentée. C’est celui de Captain America, dont Lisa est « ultra-fan » ! « J’adore l'univers Marvel, explique-t-elle, et Captain America tout particulièrement. Sur ma caisse d’arc, j’ai aussi un gros bouclier. Ça fait partie de moi, comme si ça me donnait de la force et me permettait de rêver ! »

Puisse son rêve devenir réalité cet été, et en attendant, direction Compiègne et la Turquie pour concrétiser les résultats !

Contacter la gendarmerie

Numéros d'urgence

  • Police - Gendarmerie : 17
  • Pompier : 18
  • Service d'Aide Médicale Urgente (SAMU) : 15
  • Sourds et malentendants : www.urgence114.fr ou 114 par SMS
  • Urgence Europe : 112

Sécurité et écoute

  • Enfance en danger : 119
  • Violences conjugales : 39 19
  • Maltraitance personnes âgées ou en situation de handicap : 39 77

Ces contenus peuvent vous intéresser