Développer une stratégie pour caractériser l’odeur humaine à des fins criminalistiques est un véritable défi et apporterait des informations pertinentes pour corroborer et appuyer les informations apportées par les chiens devant les tribunaux.
A notre connaissance, pour le moment, peu d’équipes dans le monde travaillent sur le sujet. Cet article propose une revue des techniques utilisées pour la caractérisation de l’odeur humaine. Dans un premier temps, ce papier fait le point sur l’origine de l’odeur humaine, tant génétique que physiologique. Puis, dans un deuxième temps, les différentes étapes analytiques du prélèvement de l’échantillon au traitement statistique des données en passant par l’analyse chromatographique sont développées. Le premier défi est le prélèvement de l’odeur, qu’il soit réalisé de manière dite « directe » (ie. avec contact) avec des patchs de polymère, des compresses, etc. ou bien de manière dite «indirecte » (ie. sans contact) avec des systèmes de pompes. Les supports utilisés sont multiples et une attention particulière doit être apportée à la minimisation des composés matriciels interférents.
Ensuite, les techniques analytiques sont présentées : les analyses sont la plupart du temps réalisées par chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse. Toutefois, le nombre de molécules impliquées dans l’odeur humaine est conséquent et peut atteindre plusieurs centaines, voire des milliers. Les données générées sont alors assez conséquentes et l’identification de marqueurs pertinents est loin d’être une tâche aisée.
Ainsi, vu la complexité et le nombre important de données à traiter, un traitement informatique efficace et robuste pour la détection et l’identification des composés se révèle être indispensable à la bonne mise en œuvre de la stratégie. Enfin, la mise en place d’outils statistiques avancés est nécessaire afin de permettre un traitement des données efficace, performant et robuste, indispensable pour extraite l’information pertinente et permettre ainsi de donner plus de force probante à l’information.
Vincent CUZUEL, Guillaume COGNON, Isabelle RIVALS, Charles SAULEAU, François HEULARD, Didier THIEBAUT, Jérome VIAL
Journal of Forensic Sciences