Suite à l'annonce du Ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, ce mercredi matin 1er avril, le Pôle judiciaire de la Gendarmerie nationale est dépêché pour mettre à disposition de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) ses capacités d'analyse mobile et contribuer au dépistage COVID-19 à Garches.
1 heure après l'annonce du Ministère, le PJGN a fait la preuve de ses capacités de projection en installant, ce mercredi 1er avril, son laboratoire mobile en face du bâtiment de microbiologie de l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches. La mission ? Analyser les écouvillons fournis par les services des hôpitaux et ainsi contribuer à la détection du COVID19.
Ce laboratoire est habituellement utilisé par l'Institut de recherche criminelle (IRCGN) du Pôle judiciaire sur les scènes de crime ou pour l'identification de victimes de catastrophe (ex. crash de l'avion de la Germanwings). Il permet de mettre en oeuvre des techniques innovantes de production d'analyses génétiques.
Dans le cadre de ce déploiement, les machines employées ont été réorientées pour conduire spécifiquement les test COVID, au profit du laboratoire de microbiologie de l'hôpital de Garches. Ce dernier a validé le protocole scientifique et les performances de la chaîne d'analyse mise en place par la Gendarmerie.
"Nous avions des contacts avec le laboratoire de Garches dans le cadre d'une expérimentation sur l'écouvillon nouvelle génération dont nous détenons le brevet d'invention et qui permet de simplifier et de réduire le temps des analyses biologiques. Nous l'utilisation pour les analyses ADN en criminalistique et pensions qu'il pouvait présenter un intérêt dans le cadre de la détection du coronavirus pour ce laboratoire de microbiologie de Garches. Les premiers tests effectués selon le mode d'utilisation habituel de cet écouvillon nouvelle génération ne se sont pour le moment pas révélés concluants ce qui nécessite des travaux d'adaptation supplémentaires sur son mode d'emploi pour la détection du virus.
En revanche, lors de nos contacts avec le laboratoire, nous avons pu constater que notre chaine standard d'analyse ADN haut débit (extracteur et qPCR), pouvait être transformée assez simplement (avec l'emploi des réactifs adaptés) pour détecter le coronavirus. Nous avons proposé de tester cette possibilité avec le laboratoire de Garches. Nous avons validé cette possibilité avec le Professeur Martin Rottman, collaborateur au sein du laboratoire de microbiologie du Professeur Jean-Louis Herrmann. Les premiers tests se sont révélés concluants. De ce fait, j'ai informé ma direction de cette possibilité qui m'a donné son feu vert pour appuyer l'action des hôpitaux, en mettant à leur service nos capacités si ils le souhaitent, ce qui m'a semblé le cas lors des entretiens que j'ai eus. Nous agissons un peu de la même manière lorsque nous appuyons les IML (Institut médico-légal ndr) lors d'une catastrophe avec beaucoup d'identifications de victimes en mettant nos chaines d'autopsies à leur service."
"(...) disposant d'une capacité d'analyse matériel, avec les spécialistes à même de les effectuer, nous avons proposé de mettre cette capacité (près de 1000 détections COVID jour) à disposition d'un laboratoire d'hôpital, en sachant que nous percevrons les écouvillons avec un enregistrement par l'hôpital et que nous fournissons un résultat scientifique qui est signé par le microbiologiste de l'hôpital. Notre action s'entend comme une extension du laboratoire de microbiologie, car nous agissons sous le contrôle de l'hôpital qui fournit les échantillons, et des microbiologistes de l'hôpital qui rendent le rapport.
En la matière, la gendarmerie scientifique ne fait que proposer des moyens matériels et humains dont elle dispose et qui peuvent s'avérer utiles dans cette période de crise : tous les spécialistes¤ sont volontaires et dotés d'une capacité scientifique à détecter le COVID." ajoute le Général Patrick Touron.
Dans le cadre de ce partenariat avec l'hôpital, ce dispositif mobile innovant, unique au monde, est armé par 3 techniciens¤, un expert génétique¤ et un chef de dispositif de l'institut de recherche (IRCGN¤) du Pôle judiciaire de la Gendarmerie nationale. Les résultats des prélèvements pourront être donnés en moins de 4 heures.
En parallèle, le PJGN, inscrit dans un plan de continuité d'activité, maintient entre autres, son activité principale de production d'analyse génétique en identification humaine pour le besoin des enquêtes judiciaires.
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COVID-19 : l'IRCGN renforce les capacités de dépistage
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